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Toyota s'excuse, mais ne prend pas le blâme

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Marc Bouchard
Les dirigeants de Toyota Canada ont profité de leur passage devant le comité permanent des Transports, des Infrastructures et des Collectivités pour présenter officiellement des excuses aux consommateurs canadiens pour la situation, et pour les dangers liés au rappel de millions de véhicules dans le monde en raison de pédales d'accélération défectueuses. Mais ils en ont aussi profité pour clarifier leur position, et surtout refuser de confirmer leur erreur en dévoilant les problèmes trop tard à Transports Canada.

« Le système canadien prévoit que les manufacturiers doivent rendre publiques toutes les situations problématiques confirmées. Mais avant d'en arriver à cela, nous devons recevoir les plaintes, les valider, et nous assurer qu'il s'agit bien d'un problème. C'est exactement ce que nous avons fait », a expliqué le gestionnaire principal de Toyota Canada, Stephen Beatty.

Selon le porte-parole de Toyota, les premières plaintes confirmées ont été portées à l'attention de la compagnie à la fin du mois d'octobre. Il a fallu plusieurs semaines d'études, et le transfert du dossier au comité d'ingénierie et de qualité du Japon, pour s'assurer qu'il s'agissait bien d'un problème sérieux.

Et ce n'est que le 21 janvier que Transports Canada a finalement été avisé, et qu'un rappel a été émis. « Et selon nos données, un seul cas est réellement lié à un problème d'accélération impromptue au Canada. Mais plusieurs problèmes ont été soulevés, et nous avons tranché selon ce que les conseillers de qualité de Toyota ont déterminé », continue monsieur Beatty.

La solution mécanique a d'ailleurs été élaborée en parallèle avec le processus d'étude, et plus de 60% des voitures touchées sont déjà réparées.

Une vision différente
Les parlementaires, membres du comité permanent, ont semblé davantage préoccupés par les délais entre les premières plaintes, et la réaction officielle de Toyota, séparée par plusieurs mois. Une accusation que les dirigeants de Toyota n'ont cependant pas acceptée comme étant leur responsabilité.

« Vous avez laissé rouler des voitures dangereuses pour la sécurité des Canadiens, et cela à cause de votre culture d'entreprise. Notre mission, c'est justement de protéger les Canadiens de votre culture d'entreprise», a même lancé le député bloquiste Mario Laframboise.

Calmement, et à plusieurs reprises, le directeur gestionnaire de Toyota et le représentant de Toyota Amérique du Nord, Yoshi Inaba ont répété leur position dans ce dossier: « nous avons reçu des plaintes, mais Transports Canada nous demande de lui signaler les défectuosités. Avant qu'un problème ne devienne une vraie défectuosité, il faut prendre le temps de l'étudier, ce que nous avons fait», ont-ils expliqué.

Il est vrai cependant que les délais sont prolongés par l'obligation d'en appeler au service de contrôle de la qualité de Toyota situé au Japon. Ce n'est qu'une fois cette étape passée que le rappel est confirmé.

« Nous savons que dans ce dossier, notre réputation est en jeu. C'est pourquoi nous avons changé cette méthode, en créant un comité international pour la sécurité, et que nous avons créé des comités de sécurité partout au monde, y compris en Amérique du Nord. Nous changeons nos méthodes pour nous assurer que toute l'information circule désormais plus rapidement. Monsieur Toyoda s'est excusé auprès des Américains, et pour lui cela incluait le Canada, de cette situation, et ne souhaite surtout pas qu'elle se reproduise», a expliqué Yoshi Inaba.

Les dirigeants de Toyota ont aussi profité de l'occasion pour faire le bilan de l'opération actuelle. « Nous avons trouvé une méthode facile à appliquer, et qui empêche la condensation de bloquer les pédales d'accélérateurs. Car nous sommes certains à 100% que les problèmes signalés n'ont rien à voir avec le système électronique d'ouverture du papillon des gaz. Nous installons donc des modifications aux pédales existantes, et nous nous assurons que toutes nos voitures sont désormais équipées d'un système qui permet de ramener le moteur à son régime moteur de base si on appuie à fond sur le frein. C'est ce genre de sécurité que nous voulons implanter, et déjà 60% des véhicules à problèmes ont leur solution», a poursuivi Stephen Beatty.

Mentionnons en terminant que, bien que plusieurs rumeurs aient circulé, il semble que pour le moment aucun recours collectif ne soit encore officiellement en route contre Toyota. « Nous n'avons aucune information en ce sens. Mais nous continuons de nous tenir à la disposition des autorités canadiennes pour leur fournir toutes les informations voulues. Nous avons même fourni à Transports Canada, et formé des employés, pour utiliser un lecteur de boîte noire capable de détecter les problèmes de fonctionnement de tous nos véhicules», a-t-il conclu.
Marc Bouchard
Marc Bouchard
Expert automobile
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