Auto123 est parti sous le soleil de l'Italie visiter les superbes musées dédiés à l’automobile de ce pays. Aujourd’hui, une visite au pays des œuvres d’art signées Pagani. À venir: les musées Ferrari et Lamborghini !
Modène, Italie – À 15 kilomètres à l’ouest de Modène se trouve la petite ville de San Cesaro Sul Panaro. Cela ne vous évoque rien ? C’est normal, c’est une localité plutôt anonyme au milieu des champs et des vignes. Au détour d’une route apparaît soudain un bâtiment design qui tranche complètement avec la banalité de la zone industrielle où il se trouve. Sur la structure en verre et en aluminium trônent six lettres devenues célèbres dans le monde automobile : P-A-G-A-N-I.
À l’extérieur, une superbe Zonda grise annonce déjà la couleur alors que nous n’avons pas encore franchi la porte principale. Pagani est une petite structure ; le musée, les bureaux d’étude et l’usine se trouvent tous au même endroit.
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Bien qu’il ne soit pas très grand, le musée expose quelques pépites et des modèles forcément rares et précieux, puisque Pagani produit des véhicules en très petite quantité.
La première partie est consacrée à l’histoire de Horacio Pagani, fondateur de la marque éponyme. Visiblement très attaché à ses créations, il a absolument tout conservé, même les voitures de course miniatures qu’il fabriquait lorsqu’il grandissait en Argentine. Le musée expose aussi le premier véhicule motorisé jamais construit par Horacio. Âgé de 16 ans à peine, il fabrique une petite moto avec des pièces récupérées ici et là.
De l’Argentine à l’Italie
Gagnant en assurance et améliorant ses compétences au fil des années, Horacio Pagani se tourne vers la course automobile. La première voiture à porter son nom n’est pas une auto exotique, mais une monoplace de Formule 2 motorisée par Renault. Âgé de 24 ans, il conçoit le châssis, les trains roulants et la carrosserie. Quarante ans plus tard, on constate que la qualité de réalisation de l’auto est impressionnante, considérant le jeune âge d’Horacio à l’époque.
Rencontrant un certain succès avec sa Formule 2, Pagani fait la connaissance du grand Juan Manuel Fangio, une rencontre qui va changer sa vie. Pilote de légende désormais à la retraite, Fangio demeure très influent dans le monde automobile. Voyant un grand potentiel chez ce jeune homme qui a construit sa propre monoplace, Fangio le recommande à Mercedes-Benz et envoie même une lettre à Enzo Ferrari. Ce dernier lui propose un poste au département compétition de la Scuderia Ferrari, un emploi qu’Horacio… refuse !
Il est finalement engagé chez Lamborghini. Le premier véhicule sur lequel il va travailler est le VUS LM002. Deux ans plus tard, il est directeur du département des matériaux composites. Au milieu des années 1980, ces matériaux légers et très résistants sont encore réservés à l’aviation et aux compétitions automobiles de haut niveau comme la Formule 1. Horacio a immédiatement perçu l’énorme potentiel des matériaux composites, qui seront utilisés pour la première fois sur la Countach Evoluzione sur laquelle il travaille.
Souhaitant aller encore plus loin, Horacio demande à Lamborghini d’acheter un four autoclave, un élément indispensable pour façonner et cuire la fibre de carbone comme on le souhaite. Mais Lamborghini demeure frileux vis-à-vis de cette technologie. Horacio décide alors d’emprunter pour acheter un four autoclave avec son propre argent. Mais il n’est pas possible d’installer cet équipement chez Lamborghini puisque le constructeur ne l’a pas acheté. Pagani fonde alors une entreprise spécialisée dans le domaine : Pagani Composite Research.
Son entreprise va conserver des liens avec Lamborghini, mais elle va aussi développer des objets très divers comme des selles de vélo, des sulkys pour les courses de chevaux, des carénages pour des motos de course, etc.
L’arrivée de la Zonda
Mais le rêve ultime d’Horacio Pagani, c’est évidemment de construire ses propres voitures, comme Enzo Ferrari et Ferruccio Lamborghini l’ont fait avant lui. La consécration arrive en 1999 avec la présentation de son premier véhicule exotique : la Zonda C12.
Passionné par le design automobile, Pagani soigne chaque détail et il est impossible de trouver un endroit négligé, peu importe où l’on pose son regard.
Dans le musée Pagani, de nombreuses Zonda sont exposées. Toutes les autos ont une histoire spécifique, mais une des plus étonnantes est la Zonda « nonna » (la grand-mère en italien). En effet, il s’agit du châssis N° 2 qui a servi à des tests d’homologation, des essais dynamiques (route et circuit), et qui affiche désormais 500 000 km à l’odomètre.
Juste derrière, on retrouve une Zonda S de 2003, une Zonda F Roadster de 2006 et même une superbe Zonda R (2010) dont le capot moteur retiré laisse entrevoir toute la mécanique.
La visite s’achève avec la dernière née, la Huayra, dont les portes ouvertes permettent d’admirer l’incroyable travail réalisé à l’intérieur. Une visite à ne pas manquer si vous passez des vacances dans le nord de l’Italie.