Munich, Allemagne - Il existe deux écoles de pensée à propos des véhicules hybrides branchables. Il y a ceux qui travaillent sur l’économie à tout prix sans trop se soucier de l’environnement de conduite ou de l’expérience au volant. De l’autre côté, il y a ceux qui se servent de l’électricité comme moyen de donner plus de plaisir au volant et font au passage une économie à la pompe.
BMW fait partie de cette deuxième école de pensée et a décidé de prendre l’aventure hybride au sérieux cette fois. La première Série 3 rechargeable en 2016 fût un grand coup d’épée dans l’eau. On ne sentait pas le sérieux de l’entreprise derrière ce modèle qui semblait simplement vouloir respecter les règles de l’état de la Californie avec une autonomie minimale requise et une conduite peu inspirée.
Cette deuxième tentative est beaucoup plus convaincante.
Moteur plus nerveux
Cette mouture 2020 de la 330e est livrée de série avec un 4 cylindres de 2,0 litres turbo de 184 chevaux qui sert de mécanique de base à la Série 3. Les ingénieurs ont logé dans la boîte ZF à 8 rapports un moteur électrique de 68 chevaux en régime régulier et 113 chevaux en pointe qui vous pouvez appeler brièvement grâce à un commutateur dans le tableau de bord. Vous avez donc 252 chevaux et 309 lb-pi de couple. Avec le « Xtraboost » vous poussez la note à 293 chevaux.
Cela permet de revendiquer un 0-100 km/h en 6 secondes tout juste. Vous avez aussi la possibilité de rouler jusqu’à 140 km/h en mode électrique et 230 km/h avec tous les systèmes en marche.
Au-delà de la performance mécanique, BMW a aussi adressé celui de la performance électrique. La nouvelle batterie au Lithium-ion de 12 kWh est 50% plus puissante que l’ancienne batterie et annonce une autonomie 100% électrique qui approchera les 50 km, un chiffre qui commence à être respectable et qui était le point faible de l’ancienne génération avec ses risibles 20 km.
À noter que les systèmes électriques et de combustion sont séparés. La batterie est alimentée uniquement par le réseau électrique ou par le freinage régénératif. Le moteur électrique est intégré à la transmission tandis que le réservoir de carburant repose au-dessus de l'essieu arrière pour maximiser l'espace intérieur.
Ambiance sportive
Ceux qui connaissent BMW se sentiront à l’aise à l’intérieur. On retrouve les mêmes sièges moulants et confortables, ainsi que la configuration familière des commandes de la Série 3. En même temps, vous avez aussi plusieurs caractéristiques de conduite propres à la 330e.
Par exemple, BMW a simplifié les commandes de mode de conduite hybride de la 330e. La voiture est dotée de trois modes de conduite : Hybride (par défaut), Electrique et Sport, ainsi que du mode individuel pour la configuration en fonction des préférences du conducteur.
La voiture est dotée d'un système de navigation capable d'identifier les stations de recharge publiques, comme la i3 et i8 avant elle. Les conducteurs pourront (selon BMW) réserver de l’espace sur une station de recharge pour une période limitée, par contre cette fonctionnalité ne sera pas disponible au moment du lancement, mais viendra via une application plus tard.
Parmi les autres trucs amusants, la 330e possède une fonctionnalité appelée Décélération intelligente avec récupération adaptative pour décider de ralentir ou d’alimenter la batterie à l’approche des intersections. Le mode de contrôle de la batterie, quant à lui, indique au véhicule de maintenir la batterie chargée à un niveau que vous aurez choisi (par exemple, 50 %) de sorte que vous puissiez économiser votre conduite tout électrique pour plus tard dans le voyage ou dans de futures zones de conduite sans émanation polluante.
Une vraie béhème sur la route
La plus grande différence avec la précédente génération est la sensation sur la route. Nous avons eu le privilège de mettre cette voiture à l’épreuve à la fois sur des petites routes pour vérifier la prise en main et la tenue de route, mais aussi sur l’autobahn pour voir si cette 330e est digne de porter le sceau BMW. Le verdict est positif.
Même si on ressent en appuyant sur l’accélérateur les quelques 100 kilos de plus de la batterie, la puissance accrue absorbe rapidement cet embonpoint et fait en sorte que la bonne répartition du poids favorise un bel équilibre sur la route.
Le châssis est très solide, la direction répond au doigt et à l’œil et grâce à l’Xtraboost, ce quatre cylindres poussent comme un six. Naturellement vous n’avez pas la puissance d’une version 340, mais l’économie de carburant sera bien meilleure.
Notre véhicule d’essai disposait de la suspension adaptative M Sport, ce qui a aidé au confort et à la tenue de route. Comme c’est permis de le dire, il faut souligner la grande stabilité du modèle à des vitesses hautement illégales. Notons aussi que la transition de la batterie au moteur thermique est pratiquement imperceptible, un bon point pour la 330e.
Les ingénieurs ont aussi travaillé sur la suspension de base qui offre plus de confort, sans sacrifier la tenue de route. On sentait la voiture mieux plantée au sol sur les petites routes et le roulis est moins important que la précédente 330e. BMW ne l’a pas encore confirmer, mais la 330e pourrait être disponible en version xDrive 4RM.
Conclusion
Au final, voici une Série 3 qui intègre de manière transparente l’hybridation dans un modèle qui ne perd pas son âme sportive au passage. La voiture qui est arrivée depuis juillet en Europe débarquera chez nous vers la fin de l’année. Trop tôt encore pour parler de prix. Mais si BMW garde sa politique de prix de la dernière version, elle devrait se vendre un peu plus cher que la 340i, tout en considérant le nombre d’options que vous choisirez dans la liste toujours bien garnie.
On aime
Tenue de route
Châssis solide
Puissance en hausse
Meilleure autonomie
On aime moins
Encore beaucoup d’options
Une autonomie encore plus grande serait la bienvenue
Essais routiers et évaluations
