Dr Jekyll et Mr Hyde : voilà comment je pourrais décrire la BMW i8 2015, un véritable tour de force qui conjugue passion, performance, respect de l'environnement et design. C'est aussi beaucoup plus qu'un simple banc d'essai technologique.
La nouvelle i8 évoque le futur, le présent et le passé à la fois. Son style mélange les époques, mais sa technologie est aussi moderne qu'efficace. On peut la voir comme un modèle du progrès réalisé dans l'industrie automobile.
Qu'est-ce que la BMW i8?
Fascinante et épatante d'un point de vue esthétique et environnemental, la i8 ne néglige aucunement ce qui fait la force de toute BMW : l'agrément de conduite. Réincarnation de grands coupés sport passés tels que la Série 8 et la M1, elle se veut un porte-étendard du design et du savoir-faire futurs de BMW.
La i8 est aussi la première supervoiture (produite à grande échelle) de son espèce, celle qui pavera la voie à une nouvelle génération de bolides exotiques. Contrairement aux hybrides qui emploient un moteur électrique simplement pour assister le moteur à combustion, la i8 fonctionne comme la Chevrolet Volt; ses aspirations de performance, toutefois, se comparent à celles de la Porsche 918 Spyder.
Prix et spécifications de la BMW i8 2015
Le choix est facile, car il n'y a qu'une seule version, 2 couleurs et un nombre très limité d'ensembles d'options au menu. Offerte à partir de 145 000 $ au Canada, la BMW i8 2015 que j'ai essayée comprenait l'ensemble Pure Impulsion et valait 146 500 $US. Selon moi, le prix équivalent en dollars canadiens frôlerait les 160 000 $.
Cette super sportive hybride exploite un moteur électrique de 131 chevaux à l'avant et un impressionnant moteur TwinPower Turbo à 3 cylindres de 1,5 L qui achemine 231 chevaux aux roues arrière. Ceci fait de la BMW i8 un véhicule à transmission intégrale sur demande, chaque essieu pouvant fonctionner indépendamment ou de concert avec l'autre d'après les conditions de conduite. Ah, j'oubliais : le couple total atteint pas moins de 420 livres-pied.
Quant à la consommation, elle s'élève à seulement 3 Le/100 km — pas mal pour une voiture qui accélère de 0 à 100 km/h en 4,4 secondes! La vitesse de pointe de la i8 est de 250 km/h et son autonomie en mode électrique est d'environ 24 kilomètres.
Conduire la BMW i8 2015
J'aime le design autant que n'importe qui, mais si l'expérience de conduite ne me plaît pas, je décroche. Comme vous vous en doutez, mes attentes envers cette BMW étaient franchement élevées, mais elle a su me ravir, contrairement à la nouvelle M3. En fait, je pense que le constructeur allemand a peut-être changé de vocation : plus que la simple performance, l'objectif est maintenant de livrer une puissance du tonnerre tout en respectant l'environnement.
Conduire la BMW i8 2015 est un événement en soi. Les spectaculaires portes en élytre en mettent plein la vue, l'accès à l'habitacle demande une certaine flexibilité et les sièges nous enveloppent et nous maintiennent bien en place. Aussi futuriste que soit la i8, l'intérieur n'est qu'une évolution de ce à quoi les propriétaires actuels de BMW sont habitués. En appuyant sur le bouton de démarrage, la voiture se met en marche en mode électrique Confort. On déplace le levier de vitesses en position « D » et elle décolle tout en silence. La position de conduite nous donne l'impression d'être assis à quelques centimètres du sol, ce qui est bel et bien le cas.
J'ai préféré garder le mode Éco Pro pour un futur essai routier, car je tenais pour l'instant à profiter au maximum du mode Sport et des sélecteurs au volant. Sans se faire attendre, la i8 est passée d'un coupé tranquille et amoureux de Dame Nature à une bête féroce et rageuse voulant tout casser sur son chemin.
Le minuscule moteur à essence hurle de colère et s'empresse (lorsqu'on appuie suffisamment sur l'accélérateur) de solliciter toutes les roues pour propulser la i8 comme Usain Bolt dans un sprint. Le bruit est quasiment surréaliste; idem pour la vélocité. Pas de crainte, toutefois, car la direction se montre toujours précise et l'adhérence, abondante (quoiqu'il manque de communication entre les roues avant et le conducteur). Le bas centre de gravité, le long empattement et la voie large confèrent à la i8 une posture trapue qui l'aide beaucoup à coller à la route.
Enfin, de puissants freins permettent de refroidir les ardeurs de la grande BMW. À noter que le système de freinage régénérateur apporte une belle aide sans être trop intrusif.
Extérieur et intérieur de la BMW i8 2015
La structure et la carrosserie en fibre de carbone paraissent sensationnelles, tout comme les portières dont je vous ai parlé (j'adore particulièrement la fibre de carbone autour de leur ouverture). Le complexe amalgame de lignes et de creux a de quoi épater la galerie. La BMW i8 est essentiellement un prototype adapté pour une clientèle riche.
À l'intérieur, on découvre un habitacle somptueux orné de cuir gris pâle perforé. L'instrumentation s'apparente grosso modo à celle que l'on voit dans les autres modèles BMW, mais elle ajoute quelques formes et touches uniques. Les cadrans sont d'ailleurs entièrement numériques et réglables. Je tiens aussi à souligner que les sièges avant procurent un bon soutien, mais que les places arrière et le coffre sont symboliques, alors vous devrez prévoir vos bagages en conséquence.
La BMW i8 2015 et la concurrence
Sur le marché en ce moment, il n'existe à peu près aucune alternative à ce spectacle technologique sur 4 roues. Toutefois, la future Acura NSX sera la plus grande rivale de la BMW i8. L'avenir nous dira combien d'autres supervoitures utiliseront ce type de motorisation.
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