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Essai: Bentley Continental Flying Spur 2007

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Le meilleur taux d'intérêt
Amyot Bachand
...ou deux tonnes et demie tout en puissance


Prestige massif
J'ai toujours aimé l'allure des Bentley avec leur calandre centrale grillagée qui leur confère de la classe et une allure sportive à la fois. J'ai pu profiter
Bentley Continental Flying Spur 2007 (Photo: Philippe Champoux)
d'une Bentley Continental Flying Spur durant trois jours, ce qui est suffisant pour que je puisse me faire une idée de la conduite et en faire une appréciation assez rigoureuse. Cette voiture de deux tonnes et demie coûte plus de 230 000 $. Il s'agit d'une voiture de prestige limitée à quelques chanceux. Je l'ai abordée avec une attitude de conquis. Toutefois, même si j'ai pu apprécier les qualités auxquelles on est en droit de s'attendre d'une voiture de cette classe, j'ai eu droit à quelques déceptions.

Héritage sportif
Bentley a fait sa renommée avec ses puissantes voitures à moteur de 8,3 litres et ses victoires dans les années 30. Puis elle est passée aux mains de Rolls-Royce. Bentley est revenue à la compétition au cours des années 80 et a clairement démontré son héritage sportif en gagnant la classique des 24 heures du Mans. Mais les lignes des Bentley demeuraient très liées à celles des Rolls.

Enfin distincte
La Flying Spur est nouvelle en 2006 et remplacera éventuellement
Bentley Continental Flying Spur 2007 (Photo: Philippe Champoux)
l'Arnage. Le passage de la firme dans le giron de Volkswagen a entraîné un remue-méninges pour distinguer les deux marques, complémentaires hier, mais aujourd'hui, rivales. Le directeur du Design de Bentley, le Belge Dirk van Braeckel, a signé la magnifique Continental GT; il a repris les mêmes lignes avant, mais s'est inspiré, pour l'arrière, de la Flying Spur d'origine lancée en 1957. Le résultat : une berline de grande classe, très réussie. J'aime les phares perçants et les feux à cathodes circulaires, notamment. On la remarque pour son prestige : elle demeure une anglaise digne et convoitée qui appelle au respect, ce que son ancienne consoeur, la Rolls, n'a su conserver en prenant un autre virage.

Mécanique allemande
L'acquisition de Bentley par Volkswagen ne va toutefois pas sans un ascendant profond au chapitre de l'architecture de la voiture. Le nouveau
Bentley Continental Flying Spur 2007 (Photo: Philippe Champoux)
châssis de la Bentley provient de la Phæton, la grande voiture du peuple. De plus, son moteur, un W12 à pistons intercalés, y trône en seigneur. Deux turbocompresseurs viennent donner des ailes à ce monstre déjà puissant. Imaginez, cette mécanique permet de déplacer ces 2475 kilos de 0 à 100 km/h en 5,6 secondes. Il faut le faire ! L'immense couple est extrêmement bien réparti grâce à sa transmission intégrale et sa boîte de vitesses automatique à 6 rapports. En utilisant les commandes séquentielles au volant, très bien placées, à mon avis, la voiture a gagné 1,3 seconde pour passer de 80 à 120 km/h, soit 3,3 au lieu de 4,6 secondes.

Habitacle cossu
Si je me suis arrêté d'abord sur les performances, c'est que j'associe Bentley aux performances. Dès qu'on ouvre les portières, on découvre un
Bentley Continental Flying Spur 2007 (Photo: Philippe Champoux)
environnement baigné des plus beaux cuirs Connolly de la plus pure tradition anglaise. La finition et le dessin des sièges à l'avant comme à l'arrière assurent le comfort des passagers. Mais, comme me le disait mon patron pour qui j'ai pu jouer au chauffeur, la banquette arrière se révèle plus confortable que le baquet avant. Cela est dû au réglage de la suspension : quand on règle les amortisseurs pneumatiques à commande électronique pour un roulement doux, dans les belles rues de Montréal, l'avant cogne et résonne : on se croirait dans une vieille minoune. Quand on règle la commande aux trois quarts, tout se replace.
Amyot Bachand
Amyot Bachand
Expert automobile
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