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Essai du Toyota Sequoia TRD Pro 2020 : au volant d’un dinosaure

Toyota Sequoia TRD Pro 2020 | Photo : V.Aubé
Le meilleur taux d'intérêt
Vincent Aubé
Le temps presse si Toyota veut rester pertinent dans ce segment

Auto123 fait l’essai du Toyota Sequoia TRD Pro 2020.

Pour l’essai de ce gros 4x4 nippon, je me dois de revenir, le temps d’une anecdote, douze ans en arrière. Au lendemain de la journée réservée à la presse automobile du Salon de Détroit, l’aile canadienne de Toyota avait convié une belle brochette de chroniqueurs automobiles – à une époque où le mot « influenceur » ne faisait même pas partie du langage collectif – pour découvrir quatre nouveaux modèles : la Toyota Corolla et sa cousine Matrix, le Lexus LX570 … et le plus gros VUS Toyota jamais commercialisé en Amérique du Nord, le Sequoia. À l’époque, le gros 4x4 s’alignait tant bien que mal aux autres pachydermes de la route. Le modèle est toujours parmi nous, mais force est d’admettre que depuis 2008, il s’en est passé des choses!

Pour mettre les choses en perspective, le Toyota Sequoia lancé en 2001 a changé de moule pour l’année-modèle 2008. Depuis cette annonce, rien, mais absolument rien n’a été apporté à l’imposant véhicule, à part cette discrète refonte apportée en 2018 où le constructeur avait notamment remodelé la signature des phares.

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Toyota Sequoia TRD Pro 2020, profil
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, profil | Photo : V.Aubé

De l’autre côté de la rue, chez General Motors, les gros utilitaires (Chevrolet Tahoe/GMC Yukon/Cadillac Escalade) ont été modernisés à deux reprises, soit en 2006, puis en 2014. Et au cas où vous ne le sauriez pas, les gros utilitaires GM sont tout nouveau tout beau pour l’année 2021.

Bref, douze ans plus tard, j’ai pu reprendre le volant d’une livrée TRD Pro du bon vieux Sequoia, non pas dans la région de Windsor (en face de Détroit) comme en 2008, mais bien aux alentours de Montréal en cette fin du mois d’août. Voici le portrait d’un VUS mal-aimé qui se vend au compte-goutte au pays depuis son arrivée sur le marché au début du siècle.

Toyota Sequoia TRD Pro 2020, avant
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, avant | Photo : V.Aubé
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, écusson
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, écusson | Photo : D.Boshouwers

Le TRD Pro
Avec sa couleur Vert Kaki (exclusive à l’ensemble TRD Pro), le Toyota Sequoia est déjà plus « m’as-tu-vu », mais l’addition de la grille de calandre rétro avec son lettrage T-O-Y-O-T-A, des jantes BBS, sans oublier le support de toit exclusif à cette livrée, le gros véhicule semble attirer l’œil des passants. En fait, outre quelques piétons curieux, j’ai surtout obtenu de l’attention de la part de quelques conducteurs de 4x4 qui se questionnaient sur l’identité de ce rarissime 4x4 Toyota. Mentionnons aussi la présence de feux antibrouillard de marque Rigid Industries, logés dans le pare-chocs avant, ainsi que des plaques de protection sous le véhicule, celles-ci qui sont flanquées d’un logo TRD de couleur rouge.

Malgré le traitement cosmétique, le vieux Sequoia ne fait pas le poids face aux plus récents modèles de Détroit ou même face au Nissan Armada, plus récent Disons que l’âge commence sérieusement à se faire sentir ici. Heureusement, je n’ai rien remarqué d’anormal quant à la qualité d’assemblage. C’est à souhaiter après douze ans sur la route!

Toyota Sequoia TRD Pro 2020, intérieur
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, intérieur | Photo : V.Aubé

Un habitacle des années 2000
La décision de Toyota de ne pas renouveler son gros 4x4 se justifie par le public très restreint pour ce genre de camion. Disons également que Ford et GM se partagent les deux plus grosses parts du segment. Voilà pourquoi l’ambiance à bord du Sequoia n’a absolument rien à voir avec les plus récents modèles de la marque.

Cette planche de bord en plastique dur, dont quelques panneaux sont mal alignés, est réellement d’une autre époque. D’ailleurs, la taille de l’écran tactile au centre confirme aussi cette réalité, tout comme l’origine de certains boutons qui date du siècle dernier, je n’exagère même pas! Au fait, la taille du bouton pour le volume de la chaîne audio est trop petite, tandis que celui pour changer les postes est trop loin du conducteur.

Les espaces de rangement ne manquent pas dans l’habitacle du Sequoia, de la console centrale aux paniers de portières, sans oublier les accoudoirs arrière où mes garçons ont pu dissimuler leurs plus récentes créations Lego à mon insu.

Toyota Sequoia TRD Pro 2020, deuxième rangée
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, deuxième rangée | Photo : V.Aubé
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, coffre, espace de chargement
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, coffre, espace de chargement | Photo : V.Aubé

Garde au sol oblige, l’entrée à bord du Sequoia est facilitée par la présence des marchepieds, mais pour accéder à la troisième rangée, ce n’est pas aussi simple, compte tenu de tout le volume intérieur qu’offre le Sequoia. Lorsque cette troisième banquette est relevée, le volume disponible est franchement décevant. Heureusement, une fois cette dernière repliée dans le plancher, on peut acheter une commande d’épicerie pour un mois! Notez toutefois que la marche est haute pour le chargement d’objets lourds; c’est le cas pour tous ces gros 4x4 basés sur des châssis à échelle.

Au volant d’une formule dépassée
Je ne peux pas jeter une pierre aux décideurs de Toyota sur le choix de la mécanique. Le Sequoia doit lui aussi composer avec un bon vieux V8 pour se mouvoir. Oui, c’est vrai, le Ford Expedition est livré avec un V6 biturbo, tandis que la nouvelle mouture des 4x4 GM peut être commandée avec un V6 turbodiesel, mais dans ce créneau, un moteur V8 est encore nécessaire. Le hic avec le V8 atmosphérique de 5,7-litres de Toyota, c’est qu’il est accouplé à une boîte de vitesses automatique à six rapports. Bref, à moins d’être hyper doux avec la pédale de droite, le gros camion a du mal à maintenir une moyenne de consommation de carburant sous les 17 L/100 km, et ce, lorsque seulement deux roues sur quatre sont sollicitées.

Toyota Sequoia TRD Pro 2020, trois quarts arrière
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, trois quarts arrière | Photo : V.Aubé

Le rendement du groupe motopropulseur n’a rien à se reprocher toutefois. J’aime bien la sonorité du système d’échappement également, quoique je ne suis pas certain du grondement de celle-ci à vitesse d’autoroute. Les consommateurs qui lorgnent du côté du Sequoia veulent probablement que le véhicule redevienne silencieux pour les portions monotones de l’autoroute.

Le Sequoia se comporte aussi comme un authentique camion. Qui plus est, la suspension renforcée par les amortisseurs Fox fait en sorte que le véhicule sautille davantage sur les routes bosselées, sur la portion surélevée de l’autoroute 40 à Montréal par exemple. En revanche, cette suspension s’acquitte bien de sa tâche en hors route et lorsque le bitume redevient lisse comme une table de billard; le plus imposant des VUS Toyota est presque aussi confortable qu’une Camry. La direction est lourde et imprécise, mais les acheteurs de ce type de véhicule savent à quoi s’attendre. Étant donné le poids important du véhicule, il n’est pas imprudent de prévoir des distances de freinage plus longues.

Toyota Sequoia TRD Pro 2020, calandre
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, calandre | Photo : V.Aubé

Le mot de la fin
À un peu plus de 80 000 $ avant les frais de préparation et les taxes, on comprend pourquoi le Toyota Sequoia TRD Pro n’est pas aussi répandu que le RAV4 sur nos routes. Ironiquement, durant mes quelques jours passés au volant, j’ai croisé deux autres Sequoia sur la route. Ce genre de véhicule s’adresse aux familles nombreuses qui ont besoin d’un bourreau de travail capable de remorquer de lourdes charges – jusqu’à 3 220 kg dans ce cas-ci –, car c’est là l’avantage de ces utilitaires pleine grandeur. Le Sequoia risque aussi d’être increvable au fil du temps, la fiabilité de la mécanique qui n’est plus à refaire.

L’ennui, c’est qu’il est dépassé ce vieil ami, dépassé au niveau technologique, dépassé en matière de design et même dépassé sous le capot. Si Toyota veut enlever des parts de marché aux ténors de la catégorie – ce qui me surprendrait beaucoup –, il faudra un peu plus que ce modèle âgé d’une décennie et des poussières.

On aime

La fiabilité à toute épreuve
Le look TRD
La valeur de revente

On aime moins

La consommation de carburant
La planche de bord vieillissante
Boîte automatique à six rapports seulement?

La concurrence principale

Chevrolet Tahoe
Ford Expedition
GMC Yukon
Nissan Armada

Toyota Sequoia TRD Pro 2020, arrière
Toyota Sequoia TRD Pro 2020, arrière | Photo : D.Boshouwers

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Photos du Toyota Sequoia TRD Pro 2020
Vincent Aubé
Vincent Aubé
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque