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Conduire en économisant : une première victoire

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Marc Bouchard
Pour rendre le tout encore plus exigeant, on avait ponctué le rallye de cinq sections appelées de régularité. Cette fois, aucune place à l'erreur. Sur des sections longues de plusieurs kilomètres et, parfois, sur des routes de gravier sinueuses, l'équipage devait conserver une moyenne constante de 60 km/h. Encore une fois, c'est l'heure de départ qui dictait l'heure d'arrivée. Mais attention, pour corser un peu la chose, personne ne savait exactement de quelle longueur était le segment, et à quel endroit était positionné le chrono. Il fallait donc être d'une précision démoniaque pour être efficace.

Sans oublier la consommation
Mais la vraie raison du rallye, c'est d'abord de limiter la consommation de carburant. Les pilotes devaient alors s'assurer de contrôler leurs accélérations et leurs freinages, tout en demeurant efficaces en conduite. Bref, cette fois, ce n'était ni le calcul ni les nerfs d'acier du pilote qui étaient en cause, mais plutôt sa capacité à maintenir à vitesse constante sa voiture dans les plus longs segments possibles.

Dans ce domaine, quelques surprises. Bien entendu, la Cleanova Hydro-Québec n'a étonné personne avec une consommation moyenne de 3,5 litres aux 100 kilomètres. La surprise est plutôt venue de la seule Honda Insight inscrite, arborant les couleurs de Honda Alma, et qui a réussi à conserver une consommation de 2,9 litres aux 100 kilomètres pour toute l'épreuve.

Au petit matin, quelques secondes avant le départ, les voitures sont alignées dans la cour du Village Mont-Tremblant.

En général, les Toyota Prius ont mieux réussi le test en maintenant une moyenne de 4,7 litres aux 100 kilomètres, alors que la meilleure Honda Civic, celle de l'équipe Honda - En route vert l'avenir, conduite par Bertrand Godin, a réalisé la très honnête performance de 5,3 litres aux 100 kilomètres.

Une aventure à vivre
Ainsi décrit, le rallye peut sembler simple, mais il faut l'avoir vécu durant deux longues journées pour en connaître les difficultés. Citons, par exemple, que les plus maniaques (et nous en étions) ne se sont pas laissés abattre par la température et ont roulé fenêtres fermées, climatisation et chauffage éteints, tout au long du rallye (malgré le froid et la chaleur excessive), histoire de limiter la consommation.

Parlons également des nombreux virages à anticiper et, même, des quelques mauvaises directions heureusement rapidement corrigées par un demi-tour plutôt expéditif; mentionnons les feux rouges et les travaux routiers qui nous ont forcés à retarder de trois minutes à un contrôle, entraînant les seules pénalités de 180 obtenues.

Et l'on ne peut passer sous silence la performance du pilote Bertrand Godin qui, dans les cinq épreuves de régularité, n'a perdu que 36 points au total, et qui s'est efforcé tout au long de l'épreuve de conserver la voiture en mouvement, n'hésitant pas à aborder des courbes un peu raides sans jamais utiliser les freins !

Conclusion
Épreuve réelle ou coup de publicité, le rallye des énergies alternatives n'en a pas moins atteint son objectif : permettre de faire parler un peu de ces véhicules qui, aujourd'hui plus que jamais, deviennent une option sérieuse pour ceux qui se préoccupent un tant soit peu de l'environnement.

Et juste pour la petite histoire, mentionnons que l'équipage vainqueur, Honda - En route vers l'avenir, l'a emporté avec 556 points de pénalité (dont 340 pour la consommation d'énergie), alors que leurs plus proches rivaux en comptaient 831. Mais peu importe la différence, tout le monde aura au moins appris que l'économie d'énergie passe d'abord et avant tout par une autre façon de se comporter derrière le volant. Une leçon apprise même par le pilote qu'est Bertrand Godin.
photo:Marc Bouchard
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Marc Bouchard
Marc Bouchard
Expert automobile