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Toyota Yaris 2018 : pertinente… en 2008

Toyota Yaris 2018 | Photo : D.Rufiange
Le meilleur taux d'intérêt
Daniel Rufiange
Sous la même forme depuis 10 ans

La Toyota Yaris est proposée sous sa forme actuelle depuis plus de 10 ans déjà. Oui, elle a subi quelques modifications esthétiques et son intérieur a été retouché, mais essentiellement, on a droit au même modèle depuis… trop longtemps. 

De nos jours, dans l’industrie, c’est inacceptable. En vérité, ça pourrait l’être à une seule condition ; on y revient plus loin. 

Avant de vous décrire ce véhicule et faire état de ses qualités et de ses tares, on va commencer par l’essentiel. 

Si vous faites l’achat d’une Toyota Yaris 2018, vous ne faites pas l’acquisition d’une voiture problématique. En fait, elle va s’avérer increvable et va possiblement être encore sur la route en 2038. 

Voilà pourquoi elle se vend toujours bien, malgré qu’on soit loin de son succès de jadis. 

Elle se vend aussi parce qu’elle jouit d’une réputation béton, point à la ligne. Si elle portait un écusson autre, on en parlerait au passé. 

Conséquemment, s’il s’agit d’une bonne voiture, ça ne signifie pas qu’il s’agisse d’un bon achat. Voici pourquoi. 

Technologie dépassée

Si le style de la Yaris passe toujours en raison de retouches apportées à la carrosserie, plus heureuses à l’arrière qu’à l’avant, soulignons-le, les composantes mécaniques qu’elle avance datent d’une autre époque. 

Prenez le moteur 4-cylindres de 1,5 litre, par exemple. Certes, sa fiabilité est exemplaire, mais il est rugueux et consomme beaucoup trop en regard de sa cylindrée. Lors de ma semaine d’essai, je n’ai pu abaisser la cote moyenne sous les 8 litres aux 100 kilomètres. Une Honda Accord, deux fois plus grosse, m’a permis une médiane de 6,8 litres au même moment. 

Ce n’est pas sérieux !

Toyota Yaris 2018
Toyota Yaris 2018 | Photo : D.Rufiange

Le moteur n’est pas le seul en cause ici. La transmission automatique qui lui est jumelée ne compte pas six rapports, comme c’est la norme dans cette catégorie, mais bien quatre. QUATRE ! Dans les années 80, c’était acceptable. 

En 2018 ? Vraiment ? Une boîte mécanique sert la version de base ; elle ne possède que cinq vitesses.

Une fois sur l’autoroute, le moulin en pleure un coup et la vue du compte-tours à 3000 révolutions par minute nous fait comprendre qu’on ne réalisera pas d’économies à la pompe. Or, c’est une des raisons pour laquelle on fait l’acquisition d’une voiture sous-compacte. 

Le problème de la Yaris, ne le cherchez pas plus loin, il est là.

Maintenant, puisque le modèle est hyper fiable, on pourrait lui pardonner le caractère vieillot de ses organes si Toyota avait la décence de l’offrir à un prix qui reflète la valeur de la technologie qu’on nous avance. 

Une Toyota Yaris à 9995 $, oui. Ce serait même une belle marque de reconnaissance envers une clientèle qui s’est montrée fidèle au fil des décennies. La seule condition justifiant son achat à laquelle nous faisions référence en introduction, c’est elle. 

À quelque 19 000 $, le prix de notre modèle d’essai, c’est non !

À la limite, c’est insultant. 

Ailleurs

L’autre problème de la Yaris, c’est la concurrence. Depuis 10 ans, celle-ci s’affûte et propose aujourd’hui des produits beaucoup plus modernes et mieux équipés. Les nouvelles Kia Rio et Hyundai Accent, par exemple, en offrent plus pour moins. 

Et que dire de l’expérience de conduite ! Cette dernière est plus sentie, le degré de confort est supérieur et au chapitre de l’insonorisation, ce n’est même pas comparable. 

La Honda Fit ? Elle est meilleure en tout point et en matière d’aménagement intérieur, elle met la Yaris dans sa petite poche. Et elle est increvable, elle aussi !
 
Nous pourrions continuer longtemps. 

À l’exception de son bilan de fiabilité, la Yaris n’est plus dans le coup vis-à-vis ses concurrentes, point à la ligne.

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Au volant 

Et à quoi ressemble l’expérience au volant ? À la lecture des derniers paragraphes, vous pourriez croire qu’il s’agit de l’équivalent d’un traitement de canal. Or, ce n’est pas si pire que ça, il faut être honnête. 

Les sièges, pour un, offrent quand même un degré de confort décent et le roulement de la voiture sur surface nivelée est bien correct. Lorsque la chaussée se dégrade, on constate l’âge du châssis cependant alors que le train arrière est plutôt sautillant. 

Avec seulement 109 chevaux sous le capot, vous devinez aussi que les prestations sont modestes. Et bruyantes ! Pour obtenir quoi que ce soit, il faut avoir le pied au plancher... souvent. Et les manœuvres de dépassements sur chemins de campagne ? Disons que ça exige un savant calcul et une bonne capacité de jugement de la vitesse des véhicules qui se pointent à contresens.

Dans le doute, on s’abstient. La puissance n’est pas tout, direz-vous, mais la référence n’est pas relative à la vitesse ici. En empruntant une bretelle d’autoroute, avoir la possibilité de s’insérer de façon sécuritaire dans la circulation lourde est un des avantages indéniables d’une certaine forme de puissance. 

Encore là, il faut bien calculer ses manœuvres avec la Yaris. 

Et les freins ? Évaluez bien vos distances ; le freinage est peu convaincant et les distances, justement, sont trop importantes. 

La direction ? Correcte, sans plus, mais incapable de nous transmettre les sensations de la route. 

Ça nous ramène toujours au même point : l’âge du modèle qui se ressent à tous les égards. 

Conclusion

On l’expliquait en introduction, la Yaris n’est pas une mauvaise voiture. Elle est seulement un produit dépassé en raison de l’immobilisme de son créateur qui se contente de l’offrir sans changements significatifs depuis trop longtemps. 

En raison de sa grande fiabilité, il nous est impossible de ne pas la recommander, mais avant d’allonger 20 000 $ pour une voiture technologiquement dépassée, nous vous recommandons d’aller voir ailleurs. 

À la limite, recherchez une édition 2010 ou 2011 sur le marché ; vous allez l’obtenir au tiers du prix et elle va vous durer aussi longtemps. 

Toyota doit renouveler sa Yaris. Sous sa forme actuelle, cette voiture devient une mauvaise blague, surtout au prix exigé. 

Les consommateurs méritent mieux que ça. 

Toyota Yaris 2018
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Toyota Yaris 2018
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Photos :D.Rufiange
Photos de la Toyota Yaris 2018
Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque