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F1 Espagne: La superbe bataille en 1996 à Barcelone

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Khatir Soltani
La Formule 1 revient en Europe ce week-end avec la tenue du Grand Prix d’Espagne. On dit souvent que cette course, tenue sur le Circuit de Catalunya, est habituellement ennuyeuse et pauvre en action.

Mais nous avons fouillé dans les archives et nous pouvons vous raconter la superbe bataille qui y eut lieu en 1996.

Non seulement cette course fut l’une des plus disputées jamais vues à Barcelone, mais ce fut aussi une magnifique leçon de pilotage sous la pluie offerte par Michael Schumacher au volant d’une Ferrari « moyenne » ; sa première victoire avec les Rouges. On comprend mieux pourquoi l’Allemand fut surnommé le « regen master », le maître de la pluie.

F1 Spain Michael Schumacher Ferrari
Photo: WRi2

Après avoir roulé plus vite de 0,86 seconde que Damon Hill (Williams-Renault) lors de la séance de réchauffement, Schumacher a alors misé sur une stratégie à deux arrêts, des réglages 100% pluie et assez peu d’essence dans le réservoir.

Le départ a bien failli être catastrophique pour Schumacher. Il cale presque son moteur et chute en 9e place. C’est Jacques Villeneuve, sur l’autre Williams, qui bondit en tête et négocie le premier virage en tête devant la Benetton de Jean Alesi.

Alors que la pluie redouble d’intensité, les réglages de la Ferrari de Schumacher font merveille. À la fin du premier tour, il est déjà 6e.

Mais Schumacher démontre son talent naturel à rouler sous la pluie. Il prend des trajectoires peu orthodoxes, roule au bord de la piste, là où il y a moins d’eau et où ses pneus pluie trouvent un peu plus d’adhérence.

Puis, il tire avantage de la pirouette d’Eddie Irvine et l’excursion hors-piste de Hill pour occuper la quatrième place. Et au 5e passage, il double la Benetton de Gerhard Berger. Incroyablement, Schumacher roule deux secondes plus vite au tour que tous ses rivaux. Un tour plus tard, il se rapproche des meneurs, Villeneuve et Alesi, et roule 3,7 secondes plus vite qu’eux !

Au 9e passage, Schumacher fait l’extérieur de la Benetton d’Alesi dans le long virage Renault. Trois tours plus tard, il effectue la même manœuvre contre Villeneuve et le double. Un tour plus tard, Schumacher possède déjà trois secondes d’avance sur eux.

F1 Ferrari Michael Schumacher Spain 1996
Photo: WRi2

Après 14 tours, Schumacher possède près de 40 secondes d’avance en tête et il a parfois roulé quatre secondes plus vite au tour que Villeneuve. Il effectue son premier ravitaillement au 24e tour, et revient en piste avec environ 20 secondes d’avance.

Imaginez qu’avant son second et dernier ravitaillement au 42e tour, Schumacher possède 90 secondes, oui, une minute et demie, d’avance sur son plus proche rival.

Au 65e passage, le drapeau à damier salue la première victoire de Michael Schumacher chez Ferrari qui termine premier avant une priorité de 45 secondes sur les 6 courageux qui ont terminé l’épreuve.

Le plus incroyable est que la Ferrari ait terminé la course, car au 33e tour, le moteur de la F310 a perdu un cylindre (un ennui qui s’est corrigé par la suite), puis la voiture fut ralentie par un échappement craqué.

« Le problème d’échappement est survenu au 33e tour. Je croyais rouler sur 8 ou 9 cylindres. J’ai cru que c’était l’eau qui en était en cause. Bref, j’étais inquiet », de raconter Schumacher après la cause.

« À ce moment-là, je n’aurais pas parié un sou que j’allais gagner cette course. Au Brésil, la voiture ne tenait pas la route et lors du warm-up sous la pluie à Monaco, ce n’était pas fameux. Je n’ai pas d’explication autre que la voiture doit être hyper sensible aux circuits », de dire Schumacher.

« Ici (à Barcelone), nous n’avons pas été compétitifs sur le sec et soudainement, avec la pluie, la voiture tient superbement la route. Nous avons apporté quelques changements et elle était parfaite », de dire l’Allemand.

Il y a 17 ans de cela, Schumacher, au sommet de sa forme, au volant d’une voiture correctement ajustée et démontrant une maîtrise de son pilotage, fut tout simplement… parfait.


Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada