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L'évolution du « tuning »

Le meilleur taux d'intérêt
Mathieu St-Pierre
D'entrée de jeu, je dois préciser que ce blogue a été écrit par un passionné de 35 ans qui a commencé à modifier ses voitures en 1994, soit à une époque où la plupart des adeptes de « tuning » d'aujourd'hui fréquentaient la maternelle.

Mon premier cobaye : un coupé Mazda 626 1985. Je me suis contenté d'installer un caisson de graves de 15 pouces dans le coffre et d'ajouter un double embout d'échappement au pauvre silencieux d'origine.

J'ai vite acquis de l'expérience et pratiqué des chirurgies plus complètes, incluant des transplantations de moteurs. Aucune n'a été plus complexe que le remplacement d'un moteur de 1,8 litre à huit soupapes par un autre de 2,0 litres dans une Volkswagen. Je me suis aussi attaqué à des arbres à cames, à des systèmes d'échappement et d'admission, à des freins de même qu'à des chaînes audio. Ma modification la plus récurrente? Changer les ressorts hélicoïdaux pour des ressorts et amortisseurs concentriques.

Les bénéfices, dans l'ensemble, demeuraient modestes. Il faut dire que mon budget l'était tout autant. Par surcroît, les turbos se faisaient extrêmement rares à la fin des années 1990 et au début des années 2000; à moins d'avoir beaucoup d'argent ou une Volks à moteur 1.8T, un conducteur roulait à peine plus vite qu'un piéton. Mon travail m'a toutefois rendu fier – j'étais artisan et non simplement acheteur.

Aujourd'hui, il semble que les temps aient changé. J'ai récemment fait un arrêt au Orange Julep de Montréal, où mes amis et moi avions l'habitude d'accaparer le coin arrière du stationnement chaque mardi soir. Je suis resté sous le choc quand j'ai aperçu davantage de modifications commerciales qu'artisanales.

Les suspensions pneumatiques (sensas) sont très tendance, mais vous devez disposer à tout prix des bonnes ressources pour réussir pareille installation. Les turbocompresseurs s'avèrent des plus accessibles de nos jours et la majorité sont montés à la perfection. Bien sûr, il vous faut des jantes de 19 pouces si vous espérez attirer un tant soit peu l'attention.

D'après moi, les ateliers font tout le boulot à la place des propriétaires. Le côté amateur du « tuning » semble avoir disparu; ce qui compte, c'est essentiellement le look et résultat à la fin. Il y a 10-12 ans, je connaissais quelques m'as-tu-vu, mais ceux-ci faisaient partie de la minorité. (Bon, peut-être que je suis juste très jaloux...)

On trouve encore des individus qui exécutent leurs modifications eux-mêmes et je les applaudis tous. Ces mordus possèdent habituellement des bolides plus anciens exigeant davantage de travail mécanique et de sueur. J'aime penser que j'en étais un.

Maintenant, la paresse s'est un peu emparée de moi; je ne m'imagine pas vraiment en train de bosser ardemment et sans relâche sur une voiture que je chéris, comme dans le bon vieux temps. Oui, je crois que je suis passé d'artisan à acheteur...

Et vous? Vous achetez ou fabriquez?
Mathieu St-Pierre
Mathieu St-Pierre
Expert automobile
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