On se doutait bien qu’avec l’arrivée de Donald Trump à la tête des États-Unis, le programme d’incitatifs à l’achat d’un véhicule électrique verrait ses jours être comptés.
Sous l’administration démocrate du président Joe Biden, la fin dudit programme était prévue pour 2032. Les premières annonces républicaines concernant sa disparition visaient la fin de la présente année.
Mais voilà que les républicains du Sénat espèrent accélérer la chose grâce à une nouvelle disposition du projet de loi entourant cette mesure. On souhaiterait en fait que le programme se termine le 30 septembre prochain, soit dans moins de trois mois.
Rappelons que l’incitatif en place aux États-Unis accorde un rabais de 7500 $ à l’achat d’un modèle électrique qui est admissible au programme. La moitié est appliquée à l’achat d’un véhicule hybride rechargeable, alors que 4000 $ sont possibles lors de l’acquisition d’un modèle électrique ou rechargeable d’occasion.
Si l’on va de l’avant avec le fait de devancer la fin du programme, nous allons assister à une situation semblable à celle qui a eu cours chez nous en janvier dernier lorsque le gouvernement fédéral a subitement annoncé la fin de son programme. Plusieurs concessionnaires avaient fait le plein de modèles pour répondre à leurs prévisions de ventes. Avec des rabais éliminés et des clients moins présents, ils se sont retrouvés avec des stocks importants non vendus.
Aux États-Unis, l’Association nationale des concessionnaires automobiles, la NADA (National Automobile Dealers Association), supplie le Congrès de donner plus de temps aux détaillants afin qu’ils puissent écouler leur stock, avant la fin des incitatifs. « Les concessionnaires disposent encore d’un stock important de véhicules électriques, avec environ 140 000 modèles actuellement sur les terrains des concessionnaires. »
Conséquemment, la NADA demande au Congrès d’inclure une période de transition raisonnable afin de permettre à tout le monde de respirer.
Avec la façon dont se sont déroulées les choses ces derniers jours avec l’énorme projet de loi controversé du président, qui a finalement été adopté, on peut s’attendre à ce que celui concernant le retrait des incitatifs le soit également, ce qui fait qu’au-delà du 30 septembre, les ventes de véhicules électriques pourraient diminuer au sud de notre frontière.
Les constructeurs, qui ont investi des milliards envers l’électrification, ne doivent pas la trouver drôle.
Est-ce à dire que l’avenir des modèles électriques est compromis ? Non. En fait, les incitatifs ne pourront pas toujours être en place non plus. L’objectif, c’est d’atteindre la parité entre les prix des modèles à essence et électriques, si bien qu’à l’achat, le consommateur n’aura pas à compter sur des rabais pour aller de l’avant.