J'ai pris le volant pour l'étape de Botswood South. Tout allait bien jusqu'à ce que Jim m'annonce tardivement que le virage que je venais d'aborder était à rayon décroissant (se refermant vers la sortie) ! Je me suis aperçu que je roulais beaucoup trop vite, mais il était impossible de freiner ou de ralentir sans déstabiliser complètement la voiture. J'ai donc utilisé le maximum de la route et de l'accotement en sortie de courbe pour ensuite franchir le fossé qui, heureusement, n'était pas trop profond à cet endroit. La voiture a décollé pour ensuite atterrir sur la pelouse d'un résidant plutôt ébahi. J'ai repris la route plusieurs mètres plus loin, et j'ai tout de suite essayé de déterminer si la voiture avait subi de graves dommages. Tout me semblait correct, et nous avons complété l'étape avec un bon temps malgré notre mésaventure. À la fin de la journée, grâce à l'aide experte d'un technicien de BMW dépêché de Toronto, nous avons procédé à un examen détaillé de la MINI; cet examen nous a révélé qu'un coussinet du bras de suspension avant droit avait subi des dommages, ce qui affectait un peu la direction, mais pas au point de nous contraindre à l'abandon.
Encore les pneus !
Le lendemain, après avoir réussi avec succès les étapes de Gander North et Davidsville, nous avons pris le départ de l'étape menant de Frederickton à Carmanville. Sur une ligne droite où nous roulions à 200 km/h, nous sommes passés sur une bosse plutôt prononcée, et la roue avant droite (encore elle) a encaissé le coup. Tout nous semblait correct, mais lors du "transit" vers la prochaine étape, le témoin lumineux nous avertissait d'une perte de pression d'air d'un des pneus. C'était effectivement l'avant droit, ce qui nous a empêché de prendre le départ de l'étape suivante. De plus, le règlement du Targa Newfoundland stipule que chaque équipe ne peut utiliser plus de six pneus pour tout le rallye, et nous avions déjà épuisé notre allocation en raison de notre mésaventure de la veille. La seule solution qui s'offrait à nous pour la suite des choses consistait à demander un transfert de la catégorie " Targa " vers celle la classe " Touring ", et comme la perspective de rouler à un maximum de 130 km/h après avoir passé plusieurs jours à rouler " à fond la caisse" ne m'enchantait guère, j'ai pris un avion pour Montréal, laissant à Jim le soin de compléter l'épreuve en compagnie d'un navigateur local. Cela dit, ma participation au Targa Newfoundland m'a permis d'apprécier une fois de plus les performances et la tenue de route de la MINI John Cooper Works, l'une des voitures préférées du public terre-neuvien qui nous a suivi tout au long de l'aventure.
