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La course tout-terrain Mint 400 dans le désert : une expérience à ne pas manquer

Un participant dans la course Mint 400 | Photo : D.Heyman
Le meilleur taux d'intérêt
Dan Heyman
Nous nous imprégnons d’un événement unique et chargé d’histoire

Primm, Nevada — Le week-end dernier, nous avons eu l’occasion de vivre une première : assister à ce que l’on appelle la Grande course hors route américaine (The Great American Off-Road Race). Il s’agit de l’épreuve tout-terrain Mint 400 qui a lieu dans le désert au Nevada. Une course qui prend la forme de quatre tours d’un parcours de 100 miles dans le désert de Mojave, à l’extérieur de la municipalité de Primm. La course est chargée d’histoire ; à une époque, la Mint 400 était considérée comme faisant partie d’une triple couronne d’épreuves avec Le Mans et le Daytona 500.

Le fameux journaliste « Gonzo » Hunter S. Thompson lui a donné une notoriété en la présentant dans son ouvrage « Fear and Loathing In Las Vegas ». Si la course n’est plus considérée comme un événement aussi important que le Kentucky Derby, le Super Bowl et les finales du Lower Oakland Roller Derby réunis, la notoriété acquise grâce à la description de l’événement par Thompson perdure. À preuve, l’un des trois arrêts de ravitaillement le long de la route s’appelle « Gonzo ».

Hunter S. Thompson a cependant vécu une Mint 400 quelque peu différente de celle d’aujourd’hui. Dans les années 60 et 70, la course, alors commanditée par Del Webb, le propriétaire de l’hôtel-casino Mint, se déroulait selon le principe du « wild west ». L’événement a duré une vingtaine d’années sous cette forme, avant de faire une pause et de revenir vingt ans plus tard, transformé en l’événement que nous avons vécu le week-end dernier.

| Photo : D.Heyman
| Photo : D.Heyman

Aujourd’hui, les concurrents conduisent toutes sortes de véhicules. Il y a d’abord les camions Unlimited (les « Trophy Trucks »), qui crachent le feu et développent 1000 chevaux, qui sont proposés en version à quatre roues motrices ou à propulsion, et qui sont généralement équipés de moteurs V8 atmosphériques. Viennent ensuite les buggys à roues ouvertes de classe 1 Unlimited, également équipés d’un moteur V8. Il y a aussi les motos, les autoquads biplaces (côte à côte) et même une classe entière dédiée aux Volkswagen Beetles modifiées (classe 11).

Il y a trop de classes et de sous-classes pour toutes les mentionner, mais selon Matt Martelli, organisateur de la course et propriétaire de Unlimited Off-Road Racing en compagnie de son frère Joshua, c’est en grande partie ce qui fait le charme de la course.

« Les Trophy Trucks coûtent 1,5 million de dollars, ce qui représente 300 000 $ de préparation — par course. Je ne peux pas me permettre cela (Martelli est également pilote), et la plupart des Américains non plus. Mais plus abordables sont les autoquads biplaces et les coccinelles de classe 11 ». En effet, selon Martelli, il n’est pas nécessaire d’investir beaucoup pour obtenir un côte à côte de série — de Polaris ou de Kawasaki, par exemple — et le préparer pour faire la course. Ce qui, en retour, donne une chance aux plus petits coureurs. Il y a d’ailleurs une division de véhicules tout-terrain pour les jeunes où des enfants de cinq ans — cinq ! — s’affrontent.

Sur la rue Freemont
Sur la rue Freemont | Photo : D.Heyman

Sur Freemont
La ligne de départ de cet événement unique se trouve à l’extérieur de l’hôtel-casino Buffalo Bill à Primm, mais l’ambiance pour les spectateurs commence à 70 km de là, sur la rue Freemont, alors que les véhicules défilent dans le vieux Las Vegas le jeudi précédant l’événement. Tout le monde peut s’approcher des camions, les examiner, les inspecter et même parler aux conducteurs. Il n’y a pas de barrières le long de Freemont ; tout est là, accessible. Imaginez faire ça en F1.

Vous pouvez donc regarder d’aussi près que vous le souhaitez tous les équipements dont ces véhicules ont besoin pour participer à des courses d’endurance : extincteurs, pneus de secours BFGoodrich (85 % des Unlimited Trophy Trucks les utilisent), planches de récupération, système de navigation ultramoderne, et même un cric.

Oui, un cric. Car lorsque vous êtes au milieu d’un tour de 100 miles dans l’immense désert de Mojave, il y a de fortes chances que vous soyez loin de l’un des trois puits de ravitaillement. Cela signifie que si vous êtes victime d’une crevaison, c’est à vous et à votre navigateur de la réparer, sinon c’est terminé.

Une Beetle sur la rue Freemont
Une Beetle sur la rue Freemont | Photo : D.Heyman
Sur le parcours avant le désert
Sur le parcours avant le désert | Photo : D.Heyman

BFGoodrich
Je dois mentionner que le commanditaire de l’événement, BFGoodrich, est celui qui nous a accueillis pendant toute la durée de la course. Ils nous ont expliqué à quel point cette épreuve est précieuse pour le développement de leurs propres produits, et l’on peut comprendre pourquoi.

« Pour nous, la course dans le désert est d’une importance capitale pour notre marque », a déclaré Jason Anzalone, le Directeur de Motorsports Amérique du Nord pour Michelin/BF Goodrich. « C’est un moyen pour nous de tester et d’innover en matière de technologie dans l’environnement éprouvant du désert. »

« La technologie CoreGard des flancs en est un bon exemple », a-t-il ajouté. « Elle a été conçue dans le désert sur le KR3 (pneu de course) et se retrouve maintenant dans le nouveau produit KO3 All-Terrain ». Bien sûr, on a déjà vu des technologies issues de diverses disciplines de course se rendre jusqu’aux consommateurs, mais bon, il s’agit d’une autre façon de le faire.

C’est bien beau, mais la véritable façon dont cette forme de course se rapproche des amateurs, c’est en étant spectaculaire.

Sur le parcours
Sur le parcours | Photo : D.Heyman

La Mint 400 a beau se dérouler sur des kilomètres de désert, il faut bien commencer quelque part et avant même que les équipes ne s’élancent, elles effectuent un tour de piste sur un parcours plus technique que Martelli et compagnie ont eux-mêmes conçu. C’est comme s’ils avaient produit une piste de type « X-Games » sur la ligne de départ et d’arrivée. Les spectateurs n’en sont que mieux servis.

On a ainsi pu voir l’éventuel vainqueur de la course, Adam Householder, rebondir sur la première ligne droite — les bosses répétitives faisant bouger son essieu avant de façon endiablée — puis s’envoler à 15 mètres au-dessus de la foule. Ou encore, on a pu admirer les deux buggys Unlimited attaquant les virages relevés, crachant de la terre sur les côtés, ce qui nous enveloppe dans une tempête de sable instantanée. Car oui, vous pouvez pratiquement marcher jusqu’au bord de la piste.

Ensuite, il y a la division jeunesse et ces jeunes de 5 à 12 ans qui sautent sur ces mêmes bosses au volant de petits VTT de 30 chevaux, la mâchoire figée dans une concentration de pierre. Oui, ils peuvent aussi sabler le champagne depuis le podium.

La course, vue de l'hélicoptère
La course, vue de l'hélicoptère | Photo : D.Heyman

C’est un spectacle fantastique, certes, mais BFGoodrich avait encore un tour dans son sac pour nous, et c’était un tour d’hélicoptère où nous pouvions littéralement « poursuivre » les coureurs le long de la piste. Les sensations sont nombreuses lors d’un tel événement — la poussière qui recouvre la langue, les bourdonnements d’oreilles, les chapeaux décolorés par le soleil — mais il n’y a rien de tel que de suivre l’un de ces pilotes depuis le ciel. Et il ne s’agit pas seulement de voir les coureurs de ce point de vue ; c’est la seule façon d’apprécier l’immensité du désert qui nous entoure. C’est une vue incroyable qui montre ce que ces gens endurent pour conquérir la Mint 400.

Faites-vous plaisir. La prochaine fois que vous prévoyez un voyage à Las Vegas, mettez de côté 30 $ supplémentaires, le prix d’entrée pour accéder à la « Great American Off-Road Race ». Vous ne serez pas déçu.

Un groupe de participants à la course Mint 400
Un groupe de participants à la course Mint 400 | Photo : D.Heyman
Une Beetle modifiée sur le parcours
Une Beetle modifiée sur le parcours | Photo : D.Heyman
Un pickup modifié sur le parcours
Un pickup modifié sur le parcours | Photo : D.Heyman
Un participant à la course Mint 400
Un participant à la course Mint 400 | Photo : D.Heyman
Dan Heyman
Dan Heyman
Expert automobile
  • Plus de 12 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 70 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 150 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque