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Essai : Dodge Charger SRT8 2006

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Le meilleur taux d'intérêt
Michel Deslauriers
Dans le collimateur des radars de la police

Dodge Charger SRT8 2006 (Photo: Philippe Champoux, Auto123.com)
Il n'y a pas de doute quant à cette voiture : 425 chevaux dans une berline à quatre portes pouvant asseoir quatre ou cinq occupants, c'est comme d'allumer une cigarette au moyen d'un lance-flammes, manger de la soupe avec une pelle, donner un bain à votre chien à l'aide d'un pulvérisateur à haute pression, découper un bout de papier en utilisant une scie mécanique, aller à la chasse au chevreuil avec un bazooka.

Trouver une raison qui justifie 425 chevaux, c'est comme demander à un multimillionnaire ce qu'il achèterait s'il gagnait le gros lot du 6/49. Et vous dire que vous n'avez pas besoin de 425 chevaux, c'est comme de dire à mon fils de trois ans que le chocolat n'a pas de goût.

La Dodge Charger est assez imposante en soi, mais l'ensemble SRT8 est frappant. Il hypnotise les passants que vous croiserez sur votre chemin. Les adolescents voudront que vous les gâtiez en faisant un show de boucane. Et derrière le volant de cette Charger, vous vous sentirez
Dodge Charger SRT8 2006 (Photo: Philippe Champoux, Auto123.com)
comme le roi de la route. Les jantes de 20 pouces, les jupes de bas de caisse, l'aileron courbé sur le coffre et l'entrée d'air sur le capot sont là pour que les gens ne confondent pas la SRT8 avec les versions plus modestes.

La SRT8 est mue par un V8 HEMI de 6,1 litres. Eh oui, de bons vieux pouces cubes à l'américaine. La sonorité au ralenti ressemble beaucoup à celle du HEMI de 5,7 litres, mais quand vous passez les 3 000 tr/min, le 6,1-litres émet un rugissement guttural qui vous picote la moelle des os et qui devient rapidement enivrant. Pourtant, à basse vitesse en ville, ou quand la police locale croise votre chemin, la SRT8 est relativement silencieuse et docile.

J'ai pris livraison de la voiture le lendemain de l'arrestation d'un journaliste automobile québécois qui s'était fait pincer par la police à rouler à une vitesse de 222 km/h. Cela représente une amende de près de 1 000 $ et une suspension automatique du permis de conduire. On n'a
Dodge Charger SRT8 2006 (Photo: Philippe Champoux, Auto123.com)
pas besoin de grand terrain pour atteindre des vitesses folles, et vous devez toujours garder un oeil sur l'indicateur de vitesse pour vous assurer que vous n'êtes pas un criminel spontané.

La consommation de carburant n'est pas le point fort de cette Charger, c'est évident. Pourtant, ma moyenne s'est établie à 14,7 litres aux 100 kilomètres, ce qui n'est pas si mal. La SRT8 requiert de l'essence super sans plomb, en passant, et elle n'est pas pourvue du système de désactivation des cylindres MDS auquel le HEMI de 5,7 litres a droit.

Il s'agit d'une grosse voiture, alors ne vous attendez pas à une championne des routes sinueuses. La conduite de la voiture n'est pas désagréable, par contre, même si la suspension est légèrement plus ferme que celle de la 300C SRT8. Les freins à disque, gros comme des plaques de cuisson de pizza, immobilisent la voiture avec autorité. Des pneus Goodyear Eagle F1 chaussent les roues de 20 pouces de la Dodge, tandis que la Chrysler reçoit de la gomme un peu moins agressive.

Dodge Charger SRT8 2006 (Photo: Philippe Champoux, Auto123.com)
L'habitacle de la Charger SRT8 est plutôt joli. Le tableau de bord en soi ne se démarque pas vraiment, mais les sièges en cuir et en suède vous enveloppent le corps comme une camisole de force. Ils sont confortables. Le même commentaire s'applique à la banquette arrière; l'occupant du centre par contre, se demandera s'il est en punition. Je n'apprécie pas que les prétendeurs de ceintures de sécurité des places arrière ne se verrouillent pas à rochet, ce qui ne rend pas des parents très confiants quand ils attachent leurs enfants à bord.
Michel Deslauriers
Michel Deslauriers
Expert automobile
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