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La Lincoln Town Car Continental 1975 : distanciation sociale garantie

Lincoln Town Car Continental 1975 | Photo : D.Rufiange
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Daniel Rufiange

Auto123 fait « l'essai » du Lincoln Town Car Continental 1975 !

Avec la pandémie qui frappe la planète, une nouvelle expression s’est invitée dans notre vocabulaire : la distanciation sociale. Inutile de vous l’expliquer, d’autres l’ont fait avant nous, sans compter que les mots parlent d’eux même.

Le 29 mars dernier, j’ai dû rapporter mon dernier véhicule de presse en attendant que la situation revienne à la normale. Parce que je demeure à une heure de l’endroit où il devait être ramené, j’ai demandé à un ami de me reconduire à la maison. C’était avant que les autorités interdisent les déplacements entre régions, qu’ils installent des barrages routiers et qu’ils distribuent des amendes salées.

En montant à bord de la voiture de l’ami en question, une Nissan Altima 2004, une pensée sur la distanciation sociale m’est automatiquement venue en tête. Évidemment, nous ne respections pas cette dernière, selon les nouvelles règles.

C’est alors que j’ai eu une pensée pour une voiture que j’ai déjà possédée. À bord de celle-ci, la distanciation sociale est assurée… enfin presque.

Allez, un peu d’humour alors qu’on doit tous composer avec cette situation incroyable ; voici l’essai d’un bateau sur roues.

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Lincoln Town Car Continental 1975, trois-quarts arrière
Lincoln Town Car Continental 1975, trois-quarts arrière | Photo : D.Rufiange

« Bigger is better »

Cette fameuse expression très américaine ne pourrait mieux définir la philosophie derrière la conception de la Lincoln Town Car Continental 1975. Jamais au sein de la famille Lincoln un véhicule n’avait eu des dimensions aussi titanesques. Il faut cependant avouer que, depuis le milieu des années 50, il était impossible d’utiliser les mots petits et Lincoln dans la même phrase.

Lorsqu’on pense à la Continental, c’est le modèle redessiné de 1961 qui meuble toujours l’imaginaire des gens. Gagnante de renommés prix de design, cette version a redéfini les standards à l’époque. C’est la voiture de Kennedy et la bagnole de nombreux présidents qui lui ont succédé. La version qui a suivi en 1970 et qui a été proposée jusqu’en 1979 n’était que la suite logique de cette dernière.

La Continental offrait le nec plus ultra. Elle était grosse. Elle était chère. Et c’était ça que les gens à la recherche de luxe recherchaient… lorsqu’ils n’aimaient pas les Cadillac. On ne se le cachera pas, GM avait le haut du pavé dans le segment.

Les années 70

Entre 1961 et 1969, le modèle demeure presque inchangé. Cette génération de Continental, la quatrième, fait fureur et les penseurs de Lincoln n’osent pas trop brasser la sauce. Cependant, au tournant de la décennie 1970, le temps de mettre à jour les lignes du monstre vient. On accouche alors de la plus grosse Lincoln à avoir vu le jour. Une décennie axée sur l’opulence s’annonce.

Ce qui est incroyable, c’est que cette immense Lincoln 1970 va prendre du volume en 1971, et encore en 1974. D’une extrémité à l’autre, on compte 233,4 pouces, soit près de 20 pieds. Imaginez : certains garages de maison n’étaient pas assez longs pour l’accueillir.

Lincoln Town CarContinental 1975, feux
Lincoln Town CarContinental 1975, feux | Photo : D.Rufiange

Sous le capot, un gigantesque V8 de 460 pouces cubes s’est avéré nécessaire pour mouvoir cette masse incroyable (5400 livres en 1975). Ce dernier était le troisième plus imposant à avoir été installé à bord d’une voiture américaine, derrière les monstres V8 de 472 et 500 pouces cubes griffés Cadillac.

Et, côté popularité, cette génération de Lincoln sera la plus prisée de toutes. Même que, dès 1977, année où la taille des Cadillac était réduite, les ventes de la bannière huppée de Ford surpasseront celles de Cadillac, une première.

En fait, Lincoln produira son monstre jusqu’en 1979, ce qui fait de celui-ci le dernier survivant du genre. En 1979, ses ventes atteignirent un sommet. Cependant, les règles plus sévères du gouvernement en matière pollution ont forcé la compagnie à réduire la taille et le poids de son modèle phare.

En 1980, les ventes chutaient drastiquement. Une époque prenait fin.

L’année 1975

La Lincoln est offerte sous différentes configurations en 1975. On retrouve des modèles à deux et à quatre portes dans les séries Continental et Town Car Continental. Dans le cas de cette dernière, de petites touches de luxe pouvaient être remarquées ici et là sur le modèle, notamment entre les deux portières ou une lumière décorative reposait sur le pilier B.

L’acheteur pouvait aussi opter pour la série Continental Mark IV, un coupé aux lignes légèrement différentes, mais non moins opulentes.

Lincoln Town CarContinental 1975, arrière
Lincoln Town CarContinental 1975, arrière | Photo : D.Rufiange

Puisqu’on parle ici d’une voiture de luxe, un regard du côté de l’équipement de série nous fait réaliser à quel point celui-ci était complet en 1975. Ainsi, à l’achat, on profitait de commandes électriques pour déverrouiller le coffre, d’un volant inclinable, d’une montre à affichage numérique Cartier, d’un épais tapis à poil ras, d’un miroir dans le coffre à gants, de freins à disque à l’avant, de sièges électriques réglables en six positions, d’une antenne à commande électrique et d’un climatiseur à réglage automatique de la température, entre autres.

En option, on pouvait ajouter des freins à disque aux quatre roues, un régulateur de vitesse, un toit ouvrant et un commutateur pour régler électriquement le rétroviseur de droite.

Bref, on ne manquait de rien.

Mon ancienne Lincoln

Cette Lincoln a été achetée en 2012, au Tennessee. Elle avait à l’époque été acquise dans le cadre d’un projet réalisé pour un média qui n’existe plus.

Puisque nous opérions avec des budgets limités pour l’achat de modèles, nous avions dû nous contenter de ce que nous pouvions trouver de potable pour 3000 $. C’est ainsi que j’avais jeté mon dévolu sur ce paquebot.

Lincoln Town Car Continental 1975, intérieur
Lincoln Town Car Continental 1975, intérieur | Photo : D.Rufiange

Dans l’ensemble, l’expérience s’était avérée positive en ce sens où la voiture affichait une condition mécanique acceptable, si bien que nous avons pu la conduire de Nashville à Montréal sans coup férir.

Une fois au pays, quelques réparations se sont avérées nécessaires et elle a fait partie de mon humble collection pendant quelques années avant que je la refile à un membre de ma famille désireux de s’immiscer à son tour dans l’univers de la voiture ancienne.

De cette voiture, je me souviendrai toujours d’une expérience de conduite… unique.

Au volant

Monter à bord de cette Lincoln devient vite un événement mémorable. On s’installe d’abord sur un sofa, littéralement. Les sièges sont ultras rembourrés. La largeur de la banquette est hallucinante. Sérieux, on peut s’installer à quatre à l’avant. Idem à l’arrière. En fermant la portière, c’est un bruit métallique qui nous coupe du monde extérieur. On n’a pas fait un mètre qu’on sait déjà qu’on est au volant d’une masse imposante.

Un regard vers l’avant et on réalise qu’on n’a « pratiquement » pas besoin de coussins gonflables tellement le capot est gigantesque. Un porte-avions, littéralement !

Lincoln Town Car Continental 1975, roue avant
Lincoln Town Car Continental 1975, roue avant | Photo : Lincoln

Lorsqu’on se met en marche, ce n’est pas un avion à réaction qu’on découvre, mais bien un paquebot. Il faut beaucoup d’énergie pour extirper cette masse à son inertie et le vieux moteur V8 légèrement encrassé qui reposait sous le capot ne s’est jamais montré impressionnant. Mais le pire, c’est probablement la tenue de route. Jamais je n’ai conduit un véhicule doté d’une direction au comportement aussi mou. Pour effectuer des correctifs, il était nécessaire d’y penser à l’avance. Aux commandes de cette chose, je me suis toujours dit que si j’avais à éviter un accident, il faudrait que je l’anticipe avant qu’il ne se produise.

Et je ne vous parle pas du freinage. Oh, il était efficace et mordant après avoir effectué les réparations nécessaires, mais plongeant au point de donner le mal de mer.

Des points positifs ? Oui, un ; le confort. La douceur de roulement, franchement, est impressionnante.

Malgré tout, ce qui précède est ce qui fait le charme de cette voiture. À conduire prudemment, c’est tout. Très prudemment.

Conclusion

Cette Lincoln n’est pas la plus prisée des voitures anciennes, mais vous pouvez être certains d’une chose ; elle fait tourner toutes les têtes. Bien entendu, son format y contribue grandement. À son volant, j’ai réalisé qu’elle exerçait un attrait auprès d’une certaine clientèle.

Tout comme il y a 40 ans, son style et ce qu’il représente touchent des cordes sensibles chez plusieurs.

Voilà qui en dit beaucoup sur le magnétisme qu’exerce encore le modèle.

Lincoln Town Car Continental 1975, moteur
Lincoln Town Car Continental 1975, moteur | Photo : D.Rufiange

Fiche technique

Marque : Lincoln
Modèle : Town Car Continental
Année 1975
Production : 33 513
Prix : 10 905 $ US (prix payé avec options)
Moteur : V8 de 460 pouces cubes
Puissance : 206 chevaux @ 3800 tr/min
Couple : 357 livres-pieds @ 2600 tr/min
Transmission : automatique à trois rapports
Poids : 5361 livres
Modèles similaires en 1975 : Cadillac Fleetwood, Imperial LeBaron

On aime

Degré de confort incroyable
Personne n’ose nous couper
Prix accessible
Régulateur de vitesse toujours fonctionnel

On n’aime pas

Consommation qui nécessite la recherche d’un deuxième emploi
Tenue de route inexistante
Le système de cassettes 8-Track ne fonctionne pas
Performances très ordinaires

Lincoln Town Car Continental 1975, trois quarts avant
Lincoln Town Car Continental 1975, trois quarts avant | Photo : D.Rufiange

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Photos :D.Rufiange
Photos de la Lincoln Town Car Continental 1975
Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque