Derek Bell était présent à Seattle pour participer au dévoilement de la nouvelle ère des voitures de série de Bentley. Ce charmant Britannique paraissait vraiment s'amuser à répondre à toutes nos questions, principalement sur le défi que représente une course de 24 heures. Il en a profité pour nous raconter des histories hilarantes à propos de sa fatigue et de sa capacité à demeurer éveillé au volant de son bolide.
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| Je ne connais pas de constructeurs rivaux qui réussissent à mieux assembler les panneaux, les composantes et les revêtements que Bentley. (Photo: Trevor Hofmann, Canadian Auto Press) |
Ce que j'ai trouvé intéressant, par ailleurs, était la façon avec laquelle il ne pouvait s'empêcher de vanter le nouveau coupé Continental GT. Évidemment, la GT est joliment conçue, tout le monde peut le voir du premier coup d'oeil. Mais le fait d'avoir un des plus grands pilotes au monde parler longtemps et avec enthousiasme de la dynamique de conduite d'un coupé de luxe de 2385 kilos (5258 livres) m'a captivé encore plus que je ne pouvais l'imaginer.
Heureusement, je me suis retrouvé derrière le volant de la nouvelle Bentley dès le lendemain. Avant de prendre place à bord, j'ai pris le temps d'examiner de près le fin travail d'artisanat qui a été appliqué dans sa fabrication. Je ne connais pas de constructeurs rivaux qui réussissent à mieux assembler les panneaux, les composantes et les revêtements que Bentley. Qui plus est, la peinture est douce et étincelante; on se croirait presque devant un miroir! Même s'il s'agit d'une grande voiture, son bas centre de gravité et ses porte-à-faux courts confèrent une impression de petitesse.
En fait, sa conduite agile ne reflète pas du tout son grand gabarit. J'aurais dû m'y attendre puisque l'Arnage que j'ai essayée l'année dernière, plus imposante et plus lourde, m'a surpris avec sa maniabilité. De même, la
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| Je ne me rappelle pas avoir piloté une voiture avec un équilibre aussi idéal entre la conduite et le maniement. (Photo: Trevor Hofmann, Canadian Auto Press) |
Continental GT semblait très légère sur pattes, incroyablement énergique au départ (grâce à la fougue simultanée des quatre roues) et prête à s'engager férocement dans les virages.
Les courbes prononcées se sont montrées tardives, mais le moment arrivé, j'ai été en mesure de connaître la sensation que procure un châssis de course Bentley. Je ne me rappelle pas avoir piloté une voiture avec un équilibre aussi idéal entre la conduite et le maniement. Normalement, une voiture privilégiera davantage l'un ou l'autre, mais dans le cas de la GT, il semble que les ingénieurs n'ont fait aucun compromis. Bien que chaque petite nuance de la route soit ressentie, la réponse (le «feedback») est plus subtile que brusque, ce qui malheureusement est le lot de bien des coupés sport, qui offrent une conduite éprouvante, pour ne pas dire intolérable.
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| La GT est assez pratique pour que deux couples se baladent en ville sans se plaindre une seule fois de leur confort. (Photo: Trevor Hofmann, Canadian Auto Press) |
Il n'est vraiment pas difficile de filer plus vite que les limites permises, la Bentley étant solide comme le roc peu importe la vitesse. Quand j'approchais un virage plus rapidement que j'en avais l'intention, je n'avais qu'à appuyer légèrement sur la pédale de freins. Quelle sensation! Quelle fluidité de mouvement! Est-ce qu'une voiture peut devenir meilleure que ça? J'en doute. La sensibilité des manoeuvres et l'inefficacité des forces centrifuges m'ont rendu «accro» des courbes à haute vitesse. Par chance, une incroyable série de virages en «S» m'attendaient. Mon assurance soudaine m'a entraîné à accélérer le rythme. Gauche, droite, gauche, droite et gauche encore... quelle exécution parfaite! Tout ça en plus dans un coupé 2+2 qui permet d'asseoir deux adultes confortablement à l'arrière.