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Tarifs automobiles : le Canada se tourne vers le Mexique

Dans une usine de Mazda au Mexique | Photo : Mazda
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Benoit Charette
Une première en 30 ans : le Mexique dépasse les États-Unis comme principal fournisseur de véhicules importés au Canada.

Pour la première fois depuis les années 1990, le Canada a importé plus de véhicules du Mexique que des États-Unis. Selon les données de Bloomberg, la valeur des importations de véhicules mexicains a atteint 1,08 milliard de dollars canadiens en juin 2025, dépassant les 950 millions de dollars de véhicules américains.

Ce basculement est la conséquence directe des tarifs douaniers imposés par l'administration américaine sur les véhicules étrangers, une mesure en contradiction avec l'Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC). En guise de représailles, Ottawa et Mexico ont appliqué leurs propres surtaxes.

Les constructeurs ajustent leur production
Ces mesures protectionnistes ont forcé les constructeurs à revoir leurs chaînes d'approvisionnement. Subaru, par exemple, a redirigé vers le Japon la production destinée au Canada, auparavant assurée depuis l'Indiana. De son côté, Mazda a complètement cessé d'exporter son populaire CX-50 vers le marché canadien.

D’autres constructeurs ont commencé à utiliser des transporteurs sous douane pour faire transiter des véhicules mexicains via les États-Unis.

| Photo : Bigstock

Un marché américain qui perd gros
Avant l'imposition des tarifs, le Canada était un marché crucial pour les usines américaines, représentant environ 2,5 milliards de dollars américains d'importations automobiles par mois. En 2024, les Canadiens ont acheté pour 23,2 milliards de dollars de véhicules américains, soit plus que les six plus grands marchés d'exportation suivants des États-Unis combinés.
Si la tendance se maintient, ce chiffre pourrait être réduit de moitié en 2025, frappant de plein fouet les constructeurs américains, leurs fournisseurs et des milliers d’emplois.

Des véhicules plus abordables pour les Canadiens
Ce virage vers le Mexique s'explique également par une offre de modèles plus économiques, comme la Nissan Versa, qui sont vendus au Canada mais pas aux États-Unis. Ce facteur accentue la perte de parts de marché des États-Unis au profit du Mexique.

Des prix appelés à grimper
L'incertitude qui plane sur les négociations commerciales et les tarifs risque d'entraîner une hausse des prix pour les consommateurs. Les constructeurs seront confrontés à un choix : absorber une partie des coûts en produisant davantage aux États-Unis — ce qui est plus cher — ou refiler la facture aux acheteurs.

Vers une ouverture à l’Europe ?
Au Canada, plusieurs voix s'élèvent pour réclamer une réforme réglementaire qui permettrait la vente de véhicules conformes aux normes européennes. Une telle mesure accentuerait davantage la pression sur l'industrie américaine. Si ce projet se concrétise, la valeur des importations de voitures américaines, qui s'élève à 23 milliards de dollars, pourrait chuter encore plus rapidement.

Benoit Charette
Benoit Charette
Expert automobile
  • Plus de 30 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 65 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque