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Tarifs : vers plus de clarté pour l’industrie automobile nord-américaine ?

Le Factory Zero de GM, au Michigan | Photo : General Motors
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Benoit Charette
Les décisions judiciaires récentes pourraient réduire l’incertitude avant la révision de l’ACEUM en 2026

Après des mois d’incertitude, des décisions de justice récentes aux États-Unis pourraient enfin offrir à l’industrie automobile nord-américaine une lueur d’espoir en matière de politique commerciale à long terme. Les fournisseurs, freinés dans leurs investissements, espèrent une clarification durable des règles du jeu, alors que plane déjà la révision de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) prévue pour 2026.

Une industrie en mode attente
Parmi les décisions de la justice qui pourraient aider à clarifier les choses pour les acteurs concernés, il y a notamment un jugement de la Cour du commerce international des États-Unis, rendu le 28 mai, qui a déclaré illégaux certains tarifs imposés par Donald Trump, dont ceux liés aux représailles contre le trafic de drogue. Bien que ces tarifs aient été temporairement rétablis en appel, le processus judiciaire pourrait aider à mieux définir les pièces visées par différents types de tarifs douaniers.

Dans une usine Audi au Mexique
Dans une usine Audi au Mexique | Photo : Audi

Un casse-tête pour les fournisseurs
Lors d’une discussion organisée par Automotive News, plusieurs experts ont décrit un environnement d’investissement paralysé. Entre les incertitudes tarifaires, les délais de mise en marché des nouveaux modèles et les virages vers l’électrification, les fournisseurs ignorent dans quoi investir, et où.

Pour Rodrigo Contreras de Martinrea International, une entreprise canadienne, « cet élément d’incertitude doit être réglé rapidement ». Le doute sur les règles commerciales futures affecte la chaîne d’approvisionnement complète, de la fabrication des poignées de portières jusqu’aux unités de contrôle électroniques.

L’ACEUM : un rempart fragile
Si l’industrie a jusqu’ici évité le pire, c’est grâce aux exemptions prévues par l’ACEUM. Les pièces et véhicules respectant les règles de contenu régional et de main-d’œuvre peuvent toujours circuler librement sans droits de douane, ce qui a limité les hausses de prix et les ruptures de production.

Mais tout pourrait changer à partir du 1er juillet 2026, date de révision officielle de l’accord. Pour Collin Shaw, président de MEMA (qui représente les fournisseurs américains), il est crucial que « les changements apportés à l’ACEUM permettent à la chaîne d’approvisionnement de rester viable économiquement ». Selon lui, chaque pièce automobile a sa propre logique de production, parfois plus efficace au Mexique, parfois au Canada ou aux États-Unis.

Même si la voie judiciaire s’annonce longue, les experts s’entendent : la stabilité commerciale est essentielle pour restaurer la confiance dans les décisions d’affaires. Et bien que l’administration Trump voie encore les tarifs comme un outil de négociation, l’industrie espère que les règles deviendront plus prévisibles, pour enfin pouvoir planifier l’avenir de façon cohérente.

Benoit Charette
Benoit Charette
Expert automobile
  • Plus de 30 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 65 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque