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Conduire, comprendre et inspecter une voiture turbo

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Justin Pritchard
Bien entretenus, les moteurs turbocompressés offrent fiabilité et plaisir inégalé
Herman Rohowsky est le propriétaire de Cherry Turbos à St. Thomas, en Ontario. Il reconstruit des turbocompresseurs depuis des décennies, et il offre un conseil très important pour les acheteurs à l’aise en mécanique qui songent à une voiture turbo.

« Voici la clé qui vous permettra d’accepter ou de rejeter un turbo moins récent : saisissez le contre-écrou qui fixe le compresseur à l’arbre et assurez-vous que les pales n’entrent pas en contact avec le carter lorsque vous tournez le dispositif à la main et l’agitez d’un côté et de l’autre ou en mouvement de va-et-vient. »


Rohowsky parle ici de ce qu’on appelle couramment du « jeu » dans l’arbre. Un léger mouvement de l’ensemble turbine-arbre peut être acceptable, mais si les pièces sont tellement « lousses » que les pales du compresseur entrent en contact avec le carter dans lequel il repose, le turbo en question est fini.

Une autre façon de vérifier l’état du turbo est de retirer et d’inspecter le tuyau à air comprimé qui relie la sortie du turbocompresseur au refroidisseur intermédiaire. Il est normal qu’une mince couche d’huile enduise le tuyau, mais une flaque d’huile usée ou des traces de suie sont mauvais signe.

Notez que ces opérations nécessitent du temps, des outils et le retrait de quelques pièces mineures. Soyez prudent : le turbocompresseur est extrêmement chaud après son utilisation. Laissez-le donc refroidir, à moins que vous n’aimiez l’odeur de poils brûlés. Si vous n’êtes pas à l’aise avec une clé, faites plutôt appel à un mécanicien.

Les autres signes de problèmes sont plus faciles à observer. Par exemple, si les joints internes sont usés, de la fumée bleue ou blanche à l’odeur d’huile peut jaillir du tuyau d’échappement lorsque le moteur tourne au ralenti après un essai routier. Quand les joints d’huile font défaut, le remontage ou le remplacement du turbo suit souvent de près.

De piètres performances et des accélérations paresseuses sont autant de signes de troubles du turbocompresseur.

Évidemment, les voitures récentes, non modifiées et bien entretenues nous laissent l’esprit beaucoup plus tranquille. Håkan Björnsson est un expert technique qui participe à la création de moteurs chez Volvo. « Dans les années 80, quand les turbocompresseurs n’étaient pas refroidis à l’eau, la durabilité pouvait être problématique sur le terrain. Aujourd’hui, les turbocompresseurs sont refroidis par du liquide de refroidissement du moteur, et ce n’est plus un problème », précise-t-il.

« Le système turbo utilisé aujourd’hui dure aussi longtemps que le moteur et le véhicule, et nos moteurs atmosphériques et turbocompressés nécessitent le même degré d’entretien. »

Autrement dit, si on a bien entretenu la voiture turbo d’occasion et qu’on ne l’a pas modifiée, vous pouvez probablement l’acheter en toute confiance.

Comment garder son turbo en pleine forme pendant des années? M. Rohowsky recommande de vidanger régulièrement l’huile moteur et d’accorder une période de détente au turbo après avoir conduit, par précaution. Il s’agit de laisser tourner le moteur au ralenti quelques minutes afin de réduire l’usure du turbocompresseur.

M. Rohowsky explique l’importance de cette période de refroidissement : « L’huile cesse de lubrifier les pièces en rotation lorsque le moteur est éteint, alors que le turbo continue de tourner encore quelques secondes, usant les composants un peu chaque fois. De plus, l’huile brûle et se transforme en résidu abrasif qui peut également s’accumuler à la longue et gripper le turbo. »

Bien que le refroidissement du turbocompresseur est une pratique courante dans certains milieux, beaucoup de constructeurs, dont Volvo, ne l’exigent pas.




photo:Justin Pritchard, Jupiter Images
Justin Pritchard
Justin Pritchard
Expert automobile
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