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La Fiat 124 Spider 2017 comparée à la Mazda MX-5 Sport 2016

Fiat 124 Spider 2017 et Mazda MX-5 Sport 2016 | Photo : S.D'Amour
Le meilleur taux d'intérêt
Vincent Aubé
Quel petit roadster gagnera le duel?

Depuis que la division FCA a annoncé le développement du roadster 124 Spider 2017, les opinions fusent de partout sur cette nouvelle addition à la gamme du constructeur italien, mais également sur sa cousine avouée. Voyez-vous, cette nouvelle venue prend forme à l’usine Mazda d’Hiroshima, au Japon, là où est assemblée une certaine Mazda MX-5. 

L’alliance a du sens pour les deux joueurs, le développement d’une voiture de plaisir étant coûteux, surtout pour un petit constructeur comme Mazda ou même FCA qui, dans ce cas-ci, a préféré faire appel au maître incontesté du roadster abordable plutôt que de s’embarquer dans la réorganisation d’une usine existante.

L’arrivée récente de la 124 Spider 2017 sur nos routes a donc inspiré ce duel entre la Mazda MX-5 et son penchant révisé par les ingénieurs de Fiat. Pour l’occasion, FCA nous avait confié une édition Lusso (lire plus luxueuse que le modèle Classico de base), tandis que la MX-5 se présentait comme une variante plus aiguisée avec son ensemble Sport, cette option ayant été ajoutée au courant de l’année. 

Plutôt que d’essayer de déterminer laquelle méritait de se retrouver dans votre entrée de garage (compte tenu de la vocation différente des deux livrées), il a été convenu qu’il était plus juste d’illustrer les différences entre les 2 roadsters. Ainsi, avec ces points de repère, vous pourrez mieux orienter votre choix… si vous êtes en train de magasiner ce genre de jouet bien sûr!

Deux approches
Contrairement à un certain tandem Scion FR-S / Subaru BRZ, cet autre duo issu du Japon a l’avantage d’être offert en 2 saveurs bien distinctes. D’un côté, la Mazda MX-5 adopte une silhouette épurée, trapue avec ses feux amincis et ses arêtes découpées au couteau. On pourrait même qualifier la création nipponne de « boy racer », les jantes BBS noires ainsi que les étriers de freins Brembo à l’avant vendant un peu la mèche sur la vocation de cette variante. 

Face à elle, la Fiat 124 Spider emprunte un chemin plus nostalgique, le bouclier du roadster italien n’étant pas sans rappeler celui de l’ancienne 124 Spider commercialisée à partir du milieu des années 60. Le capot bosselé, la grille de calandre ainsi que ses blocs optiques, tout pointe vers le passé. Résultat : les porte-à-faux sont plus longs que ceux de la MX-5. D’ailleurs, à l’exception du parebrise et du toit souple, toute la robe de la 124 Spider est unique à ce modèle.

Le même habitacle… ou presque
Si les carrosseries diffèrent grandement, c’est tout le contraire à l’intérieur. L’espace réduit est le même, tout comme la majorité des composantes au niveau de la planche de bord ou même du rangement. Le constructeur Fiat a tout de même apporté sa touche personnelle en proposant des coloris plus originaux pour habiller la portion inférieure du tableau de bord et de la sellerie, mais pour le reste, tout est typiquement Mazda, et ce, jusqu’au système de divertissement accessible via cette molette logée entre les 2 occupants. L’élément distinctif se trouve à bord de la Mazda, les sièges baquets Recaro de l’ensemble Sport offrant un support bienvenu pour la conduite sportive. Mais bon, les sièges de la Fiat sont tout à fait adéquats pour le même exercice. 

Mécaniques : 2 visions opposées
Là où les 2 bolides peuvent assurément se distancer, c’est sous le capot. La Mazda MX-5 n’a pas dérogé de sa recette initiale. Le 4-cylindres à aspiration normale de 2,0-litres de cylindrée est toujours prêt à révolutionner à haut régime. Avec une puissance de 155 chevaux-vapeur et un couple de 148 lb-pi, la nipponne présente des statistiques un brin inférieures à celles de sa consœur italienne, elle qui hérite plutôt d’un moteur 4-cylindres turbo de 1,4-litre de 160 chevaux et un couple plus généreux de 184 lb-pi. 

Si les 2 blocs ont des origines bien différentes, les boîtes de transmission proviennent toutes les 2 du catalogue de Mazda, ce qui devrait rassurer ceux qui craignent la fiabilité des transmissions Fiat. Toutefois, la boîte manuelle à 6 rapports de la MX-5 est plus récente que celle employée chez Fiat, l’unité de la 124 Spider est issue de l’ancienne génération de la MX-5. Si les 2 comptent 6 rapports, sachez qu’il y a tout de même une différence dans l’étagement des rapports. 

Et même si cet élément peut paraître anodin pour certains, sachez que la 124 Spider n’a pas droit au différentiel à glissement limité de la Mazda. Pour y avoir accès, il faudra choisir le modèle Abarth qui arrivera plus tard. Quant aux réglages de la suspension, disons seulement que Fiat a privilégié le confort. 

Derrière le volant
L’ingénierie d’une voiture peut-elle modifier à ce point le comportement d’une voiture? Poser la question c’est y répondre. Malgré des châssis identiques, les 2 roadsters proposent une conduite distincte. D’un côté, la MX-5 se fait plus aiguisée avec ses freins mordants, sa suspension plus sèche, sa transmission chirurgicale et sa mécanique qui ne demande qu’à chanter. Avec celle-ci, il faut accepter de manier du levier de vitesse souvent pour exploiter la mécanique au maximum. Toutefois, sachez que cet exercice est aussi dangereux qu’une drogue : le plaisir croît avec l’usage, surtout sur un tracé sinueux. La direction de la MX-5 est également l’une de ses qualités. 

Il est vrai qu’une MX-5 est « tape-cul » sur nos routes usées par le temps, tandis que l’insonorisation est à des années-lumière de ce qui est offert chez Cadillac par exemple, mais ces désagréments font partie de l’expérience d’un roadster abordable.

La ligne de pensée italienne est assurément une bonne nouvelle pour les consommateurs qui trouvent que la Mazda est trop sportive. Les réglages de la suspension sont plus mous, ce qui se traduit par un peu plus de confort sur une surface inégale. La 124 Spider est tout de même capable de suivre la Mazda, la tenue de route étant sans équivoque la meilleure de toute la gamme Fiat. Bien sûr, les freins sont un brin moins mordants, une affirmation qui pourrait être vérifiée sur un circuit fermé. 

La mécanique donne cependant l’impression que la Fiat est plus rapide en ligne droite. En effet, le turbocompresseur donne à la 124 Spider ce côté plus explosif à l’accélération. Le hic, c’est qu’il faut composer avec ce délai, un élément absent de la progressivité du moteur Mazda. En conduite soutenue, la Fiat n’est pas trop désavantagée, surtout si le conducteur s’assure de garder le régime au-delà des 2500 tr/min – une mesure qui fait augmenter la facture d’essence considérablement toutefois –, mais en conduite urbaine, un départ arrêté en 2e vitesse est d’une lenteur inacceptable. La Fiat 124 Spider est aussi plus silencieuse que la Mazda. Je me dois également de mentionner que la boîte de transmission de la MX-5 est plus précise que celle de la Fiat, et ce, même si celle boulonnée dans la Fiat est sans aucun doute la meilleure unité manuelle proposée chez le constructeur italien à l’heure actuelle.

Le verdict 
Il est difficile d’arriver à un consensus dans ce cas-ci. Les 2 roadsters s’adressent à un public désireux de s’amuser au volant d’une voiture agile. Le modèle japonais est définitivement plus pointu et demande à son conducteur d’être impliqué. La voiture à l’écusson italien est également sportive, mais elle vise un public plus vaste qui n’est pas nécessairement à la recherche d’une injection d’adrénaline à chaque courbe abordée à vive allure.

Mon cœur penche encore pour la MX-5, mais je me dois de lever mon chapeau au constructeur Fiat d’avoir osé approuver une telle voiture pour la production.

 

 

Photos :S.D'Amour
Photos de la Fiat 124 Spider 2017 et de la Mazda MX-5 Sport 2016
2016 Fiat 124 Spyder vs 2016 Mazda MX-5 | Photo : S.D'Amour
Vincent Aubé
Vincent Aubé
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque