• Auto123 met à l’essai le Ford Ranger 2024.
Salt Lake City, Utah – Le Ford Ranger a connu jusqu’ici une carrière en dents de scie. Lancé en 1983, il a connu un immense succès jusqu’en 2011, l’année où l’on cessait sa commercialisation en Amérique du Nord.
Son format très compact et son prix très abordable en faisaient un préféré des amateurs. Pour rappel, il était possible, en 2011, de se payer un Ford Ranger pour un peu moins de 18 000 $. Ça, c’était sans compter les rabais que Ford offrait sur son modèle lors de son dernier tour de piste. Il n’était plus dans le coup (la génération proposée datait de 1993), on le comprend, mais quand même.
Le segment des camionnettes compactes et intermédiaires a connu un passage à vide par la suite, mais une renaissance à compter de 2015. Ainsi, Ford ramenait son Ranger pour l’année 2019. Le problème, c’est qu’on nous proposait un modèle beaucoup plus cher, mais déjà vieillot. En effet, ailleurs dans le monde, la production du modèle n’avait pas cessé. On nous offrait en 2019, grosso modo, un modèle lancé en 2012 en Australie.
Ford a déjà utilisé cette stratégie avec l’EcoSport, sans trop de succès. La réponse du public envers ce Ranger a été mitigée. Il était facile de trouver mieux ailleurs, que ce soit chez Chevrolet, GMC ou Toyota. On a bien vendu plus de 100 000 unités aux États-Unis en 2020, mais les ventes ont périclité par la suite pour n’atteindre que 32 334 unités chez nos voisins l’an dernier. À titre comparatif, il s’est vendu 234 768 Toyota Tacoma en 2023 aux États-Unis.
L’arrivée d’une nouvelle génération arrive à point, disons.
De nouvelles bases
Le Ford Ranger 2024 est tout neuf, vraiment. Une nouvelle carrosserie, un nouvel habitacle, mais surtout, une structure améliorée et un châssis repensé. On a entre autres allongé l’empattement de deux pouces, ainsi qu’élargi la voie de deux pouces également. Les amortisseurs arrière, de même que leurs supports, ont aussi été déplacés vers l’extérieur des rails du cadre, ce qui a pour effet de stabiliser le véhicule pour une conduite plus solide, plus rassurante.
La garde au sol a également été rehaussée de 8,9 à 10,4 pouces et le véhicule propose de meilleurs angles d’approche et de sortie en conduite tout-terrain. Elles passent de 28,7 à 29,2 degrés à l’avant et de 25,4 à 25,8 degrés à l’arrière.
Nouvelle mécanique à venir
Sous le capot, le moteur qui animait la version sortante est reconduit, soit un 4-cylindres turbo de 2,3 litres dont la prestation se chiffre à 270 chevaux et à 310 lb-pi de couple.
Ce qui sera intéressant, c’est l’ajout du V6 turbo de 2,7 litres déjà au service du F-150. Avec le Ranger, il va livrer 315 chevaux et 400 livres-pieds de couple. Les concurrents précités offrent soit deux moteurs (Toyota) ou un moteur à puissance variable (Chevrolet et GMC). Ford répond du tac au tac avec son offre.
Une boîte de vitesse automatique à 10 rapports fait équipe avec ces mécaniques.
La capacité de remorquage est évaluée à 7500 livres alors que la charge utile maximale est de 1805 livres. Dans ce dernier cas, c’est une donnée impressionnante dans cette catégorie.
Versions et design du Ford Ranger 2024
Au menu, c’est assez simple avec trois variantes ; XL, XLT et Lariat, respectivement offertes à 44 065 $, 48 315 $ et 56 515 $, frais de transports et de préparation inclus. (Oui, il y aura un Ranger Raptor 2024, mais on vous parle de tout cela dans deux jours ; c’est une autre sorte de bibitte.)
Chaque mouture propose un style propre, tantôt rehaussé par l’ensemble STX avec la variante XL.
Ce qui saute aux yeux, c’est le style général, plutôt réussi. Le Ranger a une belle gueule et les couleurs offertes sont magnifiques. Ça demeure une question de goût, mais si je trouve quelqu’un qui n’aime pas le bleu de l’une des versions essayées, je lui offre une visite chez l’optométriste.
Deux éléments retiennent l’attention avec cette cuvée. À l’arrière, une marche a été intégrée au design, entre la roue arrière et le pare-chocs. Pratique. Puis, l’élargissement de la voie fait que les passages d’ailes ont été repoussés vers l’extérieur, à l’intérieur de la boîte. Conséquemment, une feuille de contreplaqué peut désormais être déposée à plat dans la boîte.
Le hayon compte même une réglette pour les travaux et un ouvre-bouteille. À l’intérieur de la caisse, des prises (400 watts) permettent de brancher les outils sur le chantier.
La taille des roues est de 17 ou de 18 pouces, selon vos préférences.
Un seul format de cabine est proposé, soit celui d’équipe.
À l’intérieur
À bord, il n’y a rien pour écrire à sa mère, mais on a fait un travail tout à fait honnête. Ce qui est le plus intéressant se trouve à la deuxième rangée. On a revu et amélioré les bacs de rangement situé sous les sièges, alors que lorsqu’on rabat le dossier, on obtient maintenant une surface plane, ce qui va faciliter le chargement d’objets plus imposants.
La qualité des matériaux utilisés nous a semblé correcte, sans plus. Ford mentionne qu’elle a livré aux amateurs ce qu’ils désiraient, soit des surfaces faciles à nettoyer. On est en présence d’un Ford Ranger ici, pas d’une Rolls-Royce Spectre.
La connectivité a aussi été placée au cœur des priorités. La compagnie promet d’ailleurs le Ranger le plus branché de l’histoire, avec entre autres les fonctionnalités du système Sync 4 et quantité d’autres applis. Avec la version de base, vous allez retrouver un écran de 8,0 pouces au bloc d’instruments et de 10,1 pour le système multimédia. Avec les autres variantes, les écrans font respectivement 12,4 et 12,0 pouces. La recharge sans fil pour cellulaires est livrable.
Et bravo, sous l’écran du système multimédia, on retrouve des boutons pour le volume, la température et l’intensité de la climatisation.
Quant à l’écran, sa véritable utilité se dévoile lorsqu’on effectue une opération de remorquage. Le Ford Ranger sera pour la première fois équipé du système Pro Trailer Backup Assist, qui facilite vraiment les manœuvres à reculons avec une remorque.
Comment ? Le système est d’une simplicité infantile. Si vous avez déjà effectué une opération de marche arrière avec une remorque, vous savez que devez braquer d’un côté pour que la remorque parte dans la direction opposée. Il faut constamment ajuster et avoir cette réalité en tête. Avec le système de Ford, on utilise une molette située à la console centrale et l’on tourne cette dernière dans la direction où l’on veut diriger la remorque. On n’a qu’à contrôler la vitesse. Un jeu d’enfants.
En tout, le Ranger 2024 propose 31 systèmes d’aides à la conduite. On vous épargne la liste, mais ça vous donne une idée.
La conduite du Ford Ranger 2024
Sur la route, on découvre un Ranger plus planté avec cette nouvelle génération. Les ajustements apportés au châssis se ressentent bien, alors qu’on profite d’un modèle plus solide et plus confortable. La puissance du moteur de 2,3 litres est bonne, sans plus. La boîte automatique fait de l’excellent travail pour ce qui est des transitions entre les rapports, mais lorsqu’elle est sollicitée pour un départ rapide ou une rétrogradation, elle est plus paresseuse.
Ceux qui comptent remorquer de lourdes charges voudront opter pour le moteur de 2,7 litres.
Le mot de la fin
Au volant du Ranger sortant, qui était vieillissant, on ressentait exactement cela, soit un modèle dépassé. Avec cette nouvelle mouture, un vent de modernité souffle sur le Ranger qui peut maintenant s’inviter dans les discussions lorsqu’il est question du meilleur choix dans cette catégorie.
Ford a fait du bon boulot avec cette refonte.
Et, si l’on a souvent été dur avec les produits Ford, et avec raison, lorsqu’il est question de fiabilité, il faut reconnaître que la génération sortante du Ranger a plutôt bien fait. Même que Kelly Blue Book l’a reconnu comme la solution proposant le coût total de possession le plus bas sur cinq ans dans le segment des camionnettes intermédiaire, en tenant compte de l’assurance, des frais d’entretien, des coûts de carburant et de la dépréciation.
On le répète, le Ford Ranger est de retour dans les discussions.
Points forts
- Combinaison moteur/transmission
- Le système Pro Trailer Backup Assist
- Conduite plus solide et plus stable
Points faibles
- Le modèle a une pente à remonter auprès du public
- Prix fortement à la hausse
- Présentation intérieure sans envergure
Les concurrents du Ford Ranger 2024
- - Chevrolet Colorado
- - GMC Canyon
- - Toyota Tacoma
- - Nissan Frontier