À plus de 160 km/h, il aiguise ses réflexes et apprend à piloter « au radar », au milieu d'un peloton serré composé de compétiteurs expérimentés. Il apprend à lire la glace, à maintenir à la force de ses bras la puissante motoneige à l'intérieur des profonds sillons creusés par les lames coupantes, et à ne craindre personne en piste.
Motoneige Alouette à double pont et à suspension indépendante à l'avant. (Photo: Musée Gilles-Villeneuve) |
Et Gilles gagne des courses, encaisse les bourses, modifie les composantes de son bolide, gagne encore, et finit par s'imposer comme le maître des courses de motoneiges.
« En février 1971, alors que j'étais mécanicien-pilote chez Skiroule, Gilles frappe à notre porte pour trouver du travail », poursuit Couture.
« Après discussions, mon patron vient me voir pour que je prête ma machine (440cm3) à Villeneuve pour le reste de l'hiver. Je venais de découvrir un truc pour améliorer la suspension, et ma machine était la plus performante du département de course. On a donc conclu une entente Gilles et moi. Il courait avec ma machine et me donnait 30% des bourses. On a tout raflé durant le reste l'hiver ! »ajoute-t-il.
Photo: Musée Gilles-Villeneuve |
En 1973, il décroche le titre de champion du monde de motoneiges sur une Alouette à Eagle River au Wisconsin.
Son sens de l'ingénierie le pousse même à fabriquer sa propre machine, inspirée des monoplaces. Au lieu d'être à cheval sur le siège, il est allongé comme dans une voiture de course. Ce monstre à double pont et à la suspension avant indépendante, créé de ses mains, se révèle être nettement supérieur aux autres. Mais sa fiabilité est perfectible et Gilles abandonne souvent en course.
Toutefois, les courses de motoneiges sont lucratives et Gilles va employer cet argent pour financer ses débuts en course automobile...