Auto123.com - On vous guide du rêve à la route

La planète n'a pas besoin de nous... nous avons besoin d'elle ! (Suite et fin)

|
Le meilleur taux d'intérêt
Khatir Soltani
Un problème de santé publique

Ce dossier, comme le dossier du tabac, de l'alcool au volant, ou de la vitesse en est un de santé publique. En effet, notre comportement dans le cas de la conduite de véhicules très énergivores et(ou) polluants a une incidence sur la santé de tous et de l'environnement (car nous faisons partie de l'environnement !). Une campagne de publicité et de sensibilisation comme celles que le gouvernement provincial lance depuis quelques années sur divers sujets de santé publique serait aussi la bienvenue afin de renseigner les gens sur l'impact des véhicules écologiquement néfastes. Notre gouvernement en aura-t-il le courage ?

Chaque année, il est estimé que des milliers de gens sont malades et meurent des effets de la pollution (voir le site de l'O.M.S. http://www.who.int/fr/index.html) et pourtant beaucoup d'entre nous agissent comme s'ils étaient totalement seuls sur cette planète. Et bien non, nous sommes tous, et de plus en plus, interdépendants. Donc, il faut prendre conscience que chacun des gestes que nous posons a un effet sur notre collectivité.

Puisque les citoyens et les politiciens ne cessent de parler de l'importance du dossier de la santé, il faudrait commencer à mettre l'accent sur la prévention. Pour le docteur Drouin, responsable de l'unité Santé au travail environnemental de la Direction publique de Montréal, « la pollution reliée à l'automobile est un problème de santé publique. La pollution atmosphérique et les épisodes de chaleur accablante de plus en plus fréquents en raison de l'augmentation des niveaux de CO2 sont à l'origine de problèmes de santé et de mortalité précoce, telle l'augmentation des hospitalisations pour maladies respiratoires ». De plus, il est désormais prouvé que la pollution créée par l'automobile augmente les risques de crises cardiaques. Spécialement lorsque nous sommes pris nous même dans la circulation derrière le pot d'échappement d'un véhicule polluant. Eh oui, nous y voilà. La pollution de l'environnement n'est pas un problème qui n'affecte que les p'tits oiseaux et les plantes; cela a un impact sur nous aussi.

Que font nos gouvernements d'un point de vue écologique ?
... ou Grands parleurs, petits faiseurs

En bref, beaucoup de paroles, à peu près aucun acte. Le gouvernement du Canada a beaucoup parlé de l'importance du protocole de Kyoto sur la santé et pour l'avenir de la planète. Or, aucune mesure n'a été mise en place pour encourager les citoyens à penser leur transport de façon plus verte. Il y a évidemment d'autres domaines que le transport qui contribuent au réchauffement climatique et à la pollution, mais ce domaine reste néanmoins le plus grand responsable. Il n'y a aucune aide au transport en commun, aucun incitatif à l'achat de véhicules plus verts, aucun programme de communication et d'information sur les effets de la pollution sur la santé. Niet. Zip.
Nada.

Dans le domaine provincial, c'est aussi pitoyable.

Il faut se demander si une taxe du type ontarien a quelque effet dissuasif que ce soit. Il est évident que pour l'acheteur d'une voiture sport de luxe ou d'un véhicule sport utilitaire s'apprêtant à payer souvent entre 40 000 $ et 120 000 $ (et parfois plus !), 75 $ de plus n'aura aucune incidence...

Il y a aussi l'évitement de la mise au ralenti. « Nous estimons que si 63 000 personnes cessent la mise au ralenti de 5 minutes par jour, nous pourrions réduire la production de CO2 de l'ordre d'environ 1 920 tonnes par année ou 813 000 litres d'essence économisés » d'ajouter André Bélisle.

Une taxe à palier calculée à la fois sur le niveau d'émissions polluantes ET sur celui de gaz à effets de serre comme ce qui se fait en Europe serait efficace. Ainsi, afin d'encourager l'achat de véhicules hybrides (ou à quelque mode de propulsion propre que ce soit), on pourrait accorder un crédit d'impôt entre 2 000 $ et 5 000 $, comme dans certains états américains, afin d'encourager l'achat de véhicules « verts ». Puis graduellement passer d'un taux de taxation nul (aucune TVQ) pour les véhicules à technologie traditionnelle qui sont économiques jusqu'à un taux de taxation allant jusqu'à 50 % pour les véhicules les plus énergivores.
Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada