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Voitures électriques : voici ce qui préoccupe toujours les acheteurs

L'Electric Avenue, à Austin, au Texas | Photo : D.Boshouwers
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Daniel Rufiange
Les préoccupations des acheteurs nord-américains demeurent essentiellement les mêmes, mais on sent tranquillement les choses évoluer
Un Genesis GV60, en chargement
Un Genesis GV60, en chargement | Photo : D.Boshouwers

Le virage électrique, on ne vous apprend rien, est bien amorcé à travers l’industrie. Cependant, malgré leur volonté, les constructeurs doivent surtout convaincre les acheteurs d’effectuer, à leur tour, le grand virage.

Les ventes de véhicules progressent à travers l’Amérique du Nord, mais elles demeurent marginales dans presque toutes les régions (mise à part la Californie, le Québec et autres). Et, bien sûr, les crises actuelles qui rendent leur accessibilité plus difficile n’aident en rien. La situation demeure temporaire, du moins tout le monde le souhaite.

Reste que c’est l’acheteur qui aura le dernier mot. S’il refuse massivement de faire faire le saut, ce virage prendra plus de temps que prévu. S’il saute à pieds joints dans l’aventure, à l’inverse, tout va bouger plus rapidement.

Pour bien comprendre ce qui motive ou freine les acheteurs nord-américains, plusieurs enquêtes ont tenté de mesurer leurs craintes et intérêts. La dernière en lice nous provient du groupe Autolist. Elle nous apprend quelques trucs intéressants, mais aussi des inquiétudes qui ne sont pas nouvelles. Il faut tenir compte que le sondage a été réalisé entre les 11 et 18 mai dernier et que 1355 personnes y ont participé via le site Internet du groupe. Ces derniers sont majoritairement Américains.

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Un Volvo C40 Recharge
Un Volvo C40 Recharge | Photo : Volvo

Premier constat d’importance : l’anxiété reliée à l’autonomie n’est plus la principale crainte des acheteurs en Amerique du nord. C’est une bonne nouvelle pour certains. Cependant, il faut nuancer. La préoccupation est maintenant au deuxième rang derrière… le prix des véhicules électriques. En effet, 48 % des gens trouvent les modèles trop chers alors que 44 % se disent toujours inquiets par rapport à l’autonomie. La troisième inquiétude qui devait être identifiée par les sondés concerne l’infrastructure (le réseau de recharge) ; 36 % l’ont pointé du doigt.

« Ce sont les mêmes trois principales préoccupations que nous avons vues en 2019 et à nouveau en 2021. Alors que les ventes de véhicules électriques s’améliorent lentement au fur et à mesure que des modèles plus convaincants arrivent sur le marché, l’impression des consommateurs sur les véhicules électriques ne s’améliore pas. »

- Corey Lydstone, chef de la direction d’Autolist

Bien que des incitatifs soient offerts pour certains acheteurs (tant aux États-Unis qu’au Canada), les prix élevés sont donc, en 2022, le principal obstacle à l’adoption des véhicules électriques selon les conclusions auxquelles en arrive Autolist. Dans un premier temps, 28 % des gens mentionnent qu’ils ne sont pas prêts à payer plus pour un véhicule électrique qu’un autre à essence. C’est bien sûr sans tenir compte des bénéfices à long terme où les économies deviennent réelles.

Ford F-150 Lightning
Ford F-150 Lightning | Photo : Ford

Quant aux prix élevés du carburant, 21 % des gens ont mentionné que le coût ne pourrait jamais être assez salé pour les diriger vers un véhicule électrique. En revanche, 12 % ont mentionné qu’un gallon d’essence à 6 $ serait suffisant pour les faire basculer. Ce prix correspond environ à 2 $ le litre ici, selon les taux de change en vigueur.

D’autres sons de cloches se sont montrés intéressants, notamment du côté de Kelley Blue Book (KBB) qui a constaté que la hausse fulgurante des prix de l’essence a mené un acheteur sur quatre à considérer le passage de l’essence à l’électrique. Notez que les modèles hybrides et hybrides rechargeables sont inclus et considérés comme véhicules électrifiés par KBB.

Les demandes et les questions concernant les véhicules électriques ont explosé depuis que les prix de l’essence sont partis en flèche à la hausse. C’est vrai du côté des concessionnaires, tout comme de notre côté où on se fait poser plus de questions que jamais sur ce type de véhicules.

Un Kia EV6, en chargement
Un Kia EV6, en chargement | Photo : Kia

D’autres données récoltées par Autolist sont plus encourageantes. Entre autres, lorsqu’il est question de la disponibilité des modèles, 6 % se sont dits non intéressés parce que l’accessibilité n’était pas bonne. Ça va changer avec le temps. Puis, 23 % des acheteurs ont mentionné ne pas être prêts à aller de l’avant parce qu’ils n’en savent pas suffisamment sur les modèles électriques. Ça aussi, avec l’éducation, ça va changer.

Et pour ceux qui en doutent, rappelons-nous ceci. Au début de l’histoire de l’automobile, il y a plus de 100 ans, plusieurs craignaient de passer du cheval à l’automobile, prétextant que les autos étaient trop bruyantes, qu’elles soulevaient trop de poussières, que le réseau routier n’était pas assez développé, que les stations-service étaient trop rares, etc.

Comme quoi l’histoire ne fait que se répéter.

Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque