• Auto123 effectue un premier essai du Volkswagen ID. Buzz 2025.
San Francisco, Californie — Ça fait des années qu’on en parle, des années qu’on l’attend. L’ID. Buzz de Volkswagen débarque enfin en Amérique du Nord. Et pas seulement pour parader cette fois, mais bien pour prendre la route avec ceux qui pourront bien se la payer.
Ceux qui pourront bien, oui, car le prix est assurément ce qui a fait le plus jaser à propos de ce modèle, mis à part son style et ses coloris craquants.
Mais l’ID.Buzz, c’est plus qu’une simple fourgonnette électrique. Ce modèle vient établir un pont entre le passé et le futur de Volkswagen, en ressuscitant l’esprit d’un produit qui a marqué une génération et qui a à lui seul symbolisé le mouvement de contre-culture des années 60 aux États-Unis.
Puis en ouvrant toute grande une porte vers l’avenir de la marque, électrifié, et hautement technologique.
Peut-on s’attendre à voir l’histoire se répéter ? Est-ce que l’ID. Buzz va marquer la prochaine génération autant que celle des baby-boomers ?
Volkswagen ID. Buzz 2025 : quoi de neuf ?
Ce n’est pas seulement le produit qui est nouveau ici. En proposant une fourgonnette tout électrique, Volkswagen crée un nouveau segment. En effet, rien sur le marché ne peut se comparer à ce véhicule. Rien. Ce qui s’en approche le plus, c’est la Chrysler Pacifica hybride rechargeable. Un Kia EV9 ? Sans portes coulissantes et sans volume de chargement comparable, il ne fait pas le poids… de la comparaison.
Un produit innovant, l’ID. Buzz ? Indéniablement, mais pour le reste, sans rien enlever à VW, le modèle n’invente rien. Il met cependant à profit une foule d’éléments intéressants, à commencer par sa plateforme électrique, la structure MEB du groupe Volkswagen.
Le design du Volkswagen ID. Buzz 2025 : 9,5/10
Lorsque Volkswagen a lancé le Microbus en 1950, elle proposait aux consommateurs un type de véhicule qu’ils n’avaient jamais vu. Certes, des modèles pensés pour la livraison ou le transport de personnes avaient déjà été proposés, mais jamais sous une forme aussi moderne et relativement compacte, et aussi polyvalente.
Qui plus est, on proposait une configuration à moteur arrière refroidi à l’air. C’était révolutionnaire. Le reste, comme le dit l’expression, fait partie de l’histoire. Le Type 2 de Volkswagen (il avait tous les noms selon sa configuration de carrosserie, de Transporter à Combi, en passant par Microbus) s’est tranquillement imposé et en Amérique du Nord, au cours des années 60, il est devenu un symbole culturel incontournable. Et c’est la Californie, plus précisément la ville de San Francisco, qui a été le cœur de cette révolution culturelle de la fin des années 60, avec quantité de symboles forts, y compris le bus de Volkswagen.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la compagnie a décidé de lancer la version électrifiée dans cette mégapole. Volkswagen boucle la boucle.
Oh, le design. Vous le voyez, le style est unique, et il fait de nombreux clins d’œil au passé, que ce soit avec cette fenestration généreuse, ses fausses prises d’air sur les piliers D et cette calandre en V à l’avant. Et ces couleurs vives, aussi. Les ID. Buzz canadiens pourront être livrés avec cinq combinaisons bicolores à toit blanc, avec l’orange, le jaune, le vert, le bleu et le gris comme teinte principale. Trois approches uniformes seront aussi au menu, soit argent, noir et bleu foncé (je vous épargne leurs noms officiels, que l’on oublie rapidement de toute manière).
À l’intérieur
Si le Buzz marque des points avec son style extérieur, il en est tout autant, sinon plus, pour l’intérieur.
Ce que la plateforme électrique permet, c’est de maximiser l’espace intérieur. Avec un modèle aussi carré, et au toit relativement élevé, vous devinez que c’est très aéré à bord. Et coloré, aussi, avec trois approches possibles (Copper, Dune et Moonlight), qui peuvent être combinées à plusieurs teintes extérieures, pour une plus grande personnalisation.
Les matériaux utilisés sont chics et modernes, et la présentation l’est tout autant à la planche de bord, où simplicité et fonctionnalité font bon ménage. Les rangements sont nombreux, que ce soit aux portières, devant le passager, à la console centrale amovible qui peut aussi être placée à la deuxième rangée. Et que dire de l’espace de chargement, dont le volume total peut atteindre 4120 litres, avec la troisième banquette retirée, la deuxième rabattue ?
De fait, les aménagements possibles sont nombreux. En retirant la troisième banquette et en couchant la deuxième, vous pouvez obtenir un plancher plat avec un plateau installé à l’arrière. Vous pouvez aussi retirer ce dernier pour maximiser le volume. La deuxième rangée ne se retire pas, toutefois. Elle coulisse sur 20 mm et s’incline pour faciliter l’accès à la troisième.
Et le confort est excellent à cette deuxième rangée, en plus d’être fort intéressant à la troisième. En fait, l’ID.Buzz joue dans les platebandes du Chevrolet Suburban à cet endroit ; c’est tout dire.
À l’avant, on profite d’une position de conduite surélevée (15 cm) par rapport à la très grande majorité des VUS ou des fourgonnettes. Certains aimeront, d’autres moins. L’expression grimper à bord prend tout son sens ici.
La technologie du Volkswagen ID. Buzz 2025 : 7,5/10
Sur le plan technologique, l’ID.Buzz est plus « traditionnel ». Deux écrans à la planche de bord, de 5,3 pouces devant le conducteur pour les informations pertinentes à la conduite, de 12,5 pouces à la console centrale pour renfermer les fonctions du système multimédia.
En matière de sécurité, l’offre est complète, y compris avec certaines aides à la conduite intrusives, comme on retrouve ailleurs aussi. Il y a ce toit de verre cependant, qui vient ajouter une touche intéressante. Volkswagen parle d’une surface électrochromatique (60,6 pouces sur 36,6 pouces), qui peut passer de la clarté à l’opacité, à l’effleurement d’une commande tactile située au plafonnier, à l’avant.
Autrement, notez que les portes coulissantes, tout comme le hayon, peuvent être activées par le mouvement du pied sous le véhicule.
La motorisation du Volkswagen ID. Buzz 2025 : 7,0/10
C’est plus simple ici. L’ID.Buzz est pourvu d’une batterie de 91 kWh (86 kWh utilisables). Il nous sera livré en deux configurations motrices, soit la propulsion ou le rouage intégral.
Il y a un bogue avec ce qu’on nous propose, toutefois. Les modèles à deux roues motrices profitent d’une configuration intérieure à sept places, avec une banquette à la deuxième rangée. Avec les versions à rouage intégral, l’aménagement est à six places, avec des sièges de type capitaine à la rangée médiane. Ainsi, pour la famille, il est impossible d’opter pour un modèle à sept places ET le rouage intégral.
Une sérieuse bourde, qu’on espère voir corrigée dans un avenir plus ou moins rapproché.
Quant à la puissance, c’est à 282 chevaux pour la version à propulsion, 335 forces avec le rouage intégral. Le couple du moteur arrière est de 413 livres-pieds.
L’autonomie
La compagnie fait état de 377 km avec le modèle à deux roues motrices, 372 pour celui qui en compte quatre. Je vous avoue être déçu de ces chiffres. Avec un véhicule qui risque d’être souvent plein de matériel et transporter plusieurs personnes, l’autonomie va en souffrir, sans compter que ce sera pire l’hiver. Au prix exigé, on est en droit de s’attendre à 500 km.
La conduite du Volkswagen ID. Buzz 2025 : 8,0/10
Au volant maintenant, on a droit à une expérience somme toute amusante. La puissance est bien suffisante avec la version à quatre roues motrices, mais nous n’avons pu conduire l’autre pour comparer. La douceur de roulement est aussi excellente… à condition que le revêtement soit lisse comme un tapis. Autrement, le poids du modèle, à quelque 6000 livres, fait que c’est sautillant, au point où c’en est un peu agaçant.
On s’habitue à la position de conduite surélevée. Si vous aimez être perché pour tout voir, vous allez adorer. Et la visibilité est exceptionnelle dans les standards automobiles d’aujourd’hui. Le freinage se montre aussi adéquat, malgré la présence de tambour à l’arrière, une caractéristique de cette plateforme. Le choix est simple à comprendre, car avec un modèle tout électrique, les freins arrière sont encore moins sollicités. Des disques seraient superflus, sans compter que leur entretien serait plus onéreux.
Les premiers propriétaires d’ID. Buzz auront à composer avec les autres usagers de la route qui vont ralentir à leur hauteur pour indiquer leur approbation, ou jeter un regard inquisiteur. Dans les stationnements, ils devront prévoir quelques minutes pour converser avec de purs inconnus qui viendront reluquer le véhicule pour en apprendre plus.
Consommation
Volkswagen annonce les moyennes de consommation d’énergie à 25,5 kWh aux 100 km pour la version à propulsion, 26,1 kWh avec la variante 4Motion.
Nous avons bien hâte de mettre ce modèle à l’essai sur de plus longues périodes, car l’autonomie annoncée demeure décevante. Il sera intéressant de voir si on peut la pousser au-delà des 400 km.
Les prix du Volkswagen ID. Buzz 2025
Après les fleurs, le pot. Ce qui fait mal avec l’ID.Buzz, c’est le prix.
La version à propulsion sera vendue 77 495 $, celle à rouage intégral 82 995 $. On oublie toutes possibilités de rabais gouvernementaux. Il faut ajouter à cela 2500 $ pour les frais de transports et de préparation. Puis, deux options sont au catalogue ; la peinture bicolore, à 1500 $, ainsi que le toit panoramique, à 2000 balles.
Ça signifie qu’il est facile d’ajouter 6000 $ à la facture, pour des totaux à 83 495 $ et 88 995 $. Avec ce dernier modèle, les taxes nous amènent à 102 332 $. De quoi « débuzzer ».
S’il y a une bonne nouvelle, c’est que d’autres variantes devraient suivre l’année prochaine, à moindre prix. Il faudra voir. Nos voisins du Sud ont droit aux modèles d’entrée de gamme Pros S (propulsion) et Pro S Plus (propulsion et rouage intégral).
Le mot de la fin
L’ID.Buzz est le genre de véhicule qu’on ne voit plus souvent apparaître, soit complètement distinct, différent et très accrocheur.
Il va se vendre très bien au départ, car ceux qui craquent pour lui feront fi du prix. Les ventes pourraient sérieusement ralentir par la suite si Volkswagen ne propose pas de solutions plus accessibles.
Le produit en tant que tel est intéressant et rafraîchissant. Nous allons nous en tenir à ça pour le moment.
Les questions que vous posez concernant l’ID.Buzz
Est-ce que Volkswagen va proposer des variantes adaptées pour le camping ?
En tant que tel, Volkswagen ne propose rien pour le moment, mais déjà, des entreprises sont à l’œuvre. Il est évident que l’après-marché va prendre la relève.
Au prix demandé, est-ce que le niveau d’équipement est généreux ?
Oui. L’espace nous manquait pour tout décrire dans le texte principal, mais la dotation est riche, avec par exemple sièges avant, volant et rétroviseurs chauffants, l’affichage tête-haute, des sièges ventilés et fonction de massage à l’avant et chauffants à la deuxième rangée, un système de climatisation à trois zones, un éclairage d’ambiance à 30 couleurs, une chaîne audio Harman/Kardon à 14 haut-parleurs, ainsi que la recharge sans fil pour cellulaires et huit ports USB-C, entre autres. Le modèle propose même un attelage de remorquage rétractable et une pompe à chaleur (pour le préchauffage l’hiver), une exclusivité canadienne.