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Essai de la Porsche Macan GTS 2018

Porsche Macan GTS 2018
Photo : V.Aubé
Le meilleur taux d'intérêt
Vincent Aubé
Une voiture sport déguisée en VUS

Y a-t-il encore des sceptiques quant à la popularité des véhicules utilitaires en 2018? Si oui, je vous conseille de jeter un coup d’œil à l’extérieur et d’observer les véhicules stationnés dans votre quartier. Évidemment, si vous demeurez en milieu urbain, la proportion de petites voitures est plus élevée qu’en région, mais je suis prêt à parier ma chemise que la majorité des véhicules stationnés devant votre domicile sont à caractère utilitaire.  

La mode est là pour rester, même que certains constructeurs comme Ford ont décidé de complètement abandonner la voiture en Amérique du Nord, exception faite de la Mustang et de la Focus Active qui, soit dit en passant, ne traversera même pas notre frontière. Et le phénomène s’étend à d’autres marques : le penchant luxueux de l’industrie n’est pas en reste, même si, il faut l’avouer, la voiture traditionnelle semble encore avoir sa raison d’être au sein des marques de prestige. 

Chez Porsche, le phénomène utilitaire a tout d’abord débuté avec le Cayenne au début des années 2000 et, depuis 2015, le VUS intermédiaire est secondé par le Macan, un VUS de la trempe des Audi Q5, BMW X3 et Mercedes-Benz GLC au chapitre des dimensions, mais qui se démarque tout de même par son comportement plus sportif que la moyenne. 

Et pour 2018, le constructeur de la Porsche 911 a décidé de faire plaisir aux inconditionnels de conduite sportive avec l’ajout du Macan GTS, le dernier à recevoir l’écusson qui met l’emphase sur les sensations fortes et les performances relevées. 

Un Macan GTS, c’est quoi?
À première vue, ce véhicule utilitaire ne semble pas plus sportif que les autres livrées présentes sur nos routes. Le Porsche Macan GTS se distingue tout de même par quelques détails spécifiques aux modèles qui reçoivent cette appellation, comme par exemple le fait que, sur les flancs, on puisse déceler les trois lettres G-T-S par cet autocollant apposé à même la bande noire qui traverse les portières. Comme avec tous les autres modèles GTS, plusieurs éléments extérieurs sont peints en noir, comme l’intérieur des phares ou les feux de position arrière qui sont également assombris pour l’occasion. Notez également l’aileron arrière qui surplombe la lunette arrière, les écussons sur le coffre, les pots d’échappement et, bien entendu, les superbes jantes de 20 pouces qui ont du mal à cacher les étriers rouges de freins à disques empruntés au modèle Turbo.  

Mais, ce n’est pas tout, car le Macan GTS reçoit aussi de l’aide ailleurs, comme au niveau de la suspension abaissée de 15 mm qui, une fois jumelée au système PASM (Porsche Adaptive Suspension Management), est supposée donner plus d’outils à celui ou celle qui tient le volant pour qu’il négocie encore mieux le prochain virage serré. 

Tous les modèles GTS prennent racine du modèle S à la base et le Macan ne fait pas exception à cette règle. Le moteur V6 biturbo de 3,0-litres du Macan S est donc revu à la hausse pour cette livrée spéciale. La puissance du bloc passe donc de 340 à 360 chevaux-vapeur, tandis que le couple optimal gagne 30 lb-pi pour un total de 369. Évidemment, la boîte de vitesses PDK demeure en service, celle-ci ayant prouvé son efficacité au fil des années, tandis que le rouage intégral est déjà un équipement livré d’office à bord de tous les utilitaires de la marque. 

À l’intérieur, c’est le même scénario, le Macan GTS étant habillé de sièges sport de série, ceux-ci étant mieux nantis au niveau du support. Et ce mélange de cuir et de suède Alcantara rouge est un régal pour l’œil, surtout lorsqu’il est mélangé aux colorations noires et aluminium brossé de la planche de bord. La sellerie est, comme c’est souvent le cas, un peu dure pour le fessier, mais demeure tout de même  confortable pour les expéditions prolongées. J’ai d’ailleurs pu le confirmer lors d’une virée sur l’autoroute entre Montréal et Québec. 

L’espace à l’arrière est à l’image des autres VUS de la catégorie, c’est-à-dire acceptable, un commentaire qui s’applique également au volume du coffre. Certes plus petit que le Cayenne à l’intérieur, le Macan ne pénalise pas les passagers de la deuxième rangée; il mérite donc son appellation utilitaire. 

Au volant
Au-delà de tous ces détails, c’est derrière le volant que le Macan GTS brille de tous ses feux. Aussitôt que le moteur se met à rugir, on reconnaît tout de suite cette sonorité propre aux bolides de la marque. Bon, c’est vrai, ce n’est pas un « flat six », mais un effort a certainement été déployé pour rendre la musicalité de cet engin plus inspirante que le commun des VUS. Je recommande d’ailleurs le bouton Sport situé non loin du levier de vitesse. Ce dernier change plusieurs paramètres du véhicule, à commencer par le système d’échappement qui sort de sa tanière pour rappeler aux piétons que vous êtes au volant d’une voiture sport avec une carrosserie de VUS. La suspension se raidit, idem pour la direction aussi précise et lourde que dans d’autres produits de la marque et c’est tant mieux ainsi!

Même si la mécanique du GTS est turbocompressée, on ne ressent pas le souffle infini des turbos comme à bord du Macan Turbo. Les accélérations sont plus progressives, même s’il ne suffit que de quelques secondes pour atteindre l’illégalité en matière de vitesse. La boîte PDK fait des merveilles, que ce soit en mode automatique ou lorsque le conducteur décide de changer lui-même les 7 rapports de la transmission. Sans surprise, la position de conduite se trouve en un tour de main grâce aux multiples ajustements du siège et de la colonne de direction. 

Le freinage est, lui aussi, plus mordant que dans les versions inférieures, le diamètre des disques étant plus important ici. L’élément qui me surprend encore plus chaque fois que je mets à l’épreuve une version du Macan, c’est son agilité dans une courbe. Les pneumatiques élargies contribuent à améliorer cette facette du véhicule, mais je me dois de le répéter, le Macan GTS se comporte comme une voiture compacte sport à rouage intégral, rien de moins. 

Le mot de la fin
Je l’avoue, je préfère encore les bonnes vieilles voitures pour les mêmes raisons que tous les puristes de la chose. Le centre de gravité plus bas, le gabarit moins encombrant et la tenue de route supérieure, toutes ces caractéristiques font qu’il est plus amusant de conduire un coupé, une berline, voire même une familiale, mais si j’avais à choisir un VUS pour son agrément de conduite général, ce serait probablement le Porsche Macan GTS. Il est à ce point impressionnant!

 

Vincent Aubé
Vincent Aubé
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque