Auto123.com - On vous guide du rêve à la route

C'est quoi ''trop bruyant''?

Le meilleur taux d'intérêt
Miranda Lightstone
Le week-end dernier, l’été est enfin arrivé dans toute sa splendeur. Ciel bleu, soleil plombant, chaleur, que du bon. Voilà le temps de sauter dans l’auto, baisser les vitres et se la couler douce, non?

C’est ce que j’ai fait! Dans ma propre Subaru Impreza WRX 2004 (ces jours-là, on laisse les modèles d’essai à la maison). Carrosserie Noir Java Perlé, jantes de 17 pouces Prodrive anthracite, paire de klaxons Hella écarlates, nouvelle prise d’air frais sous le capot (silencieux retiré pour la sublime sonorité du turbo), ressorts STI, suspension réglable. J’ai un indicateur de « boost » et un levier à course réduite aussi. Ah oui, et un échappement Prodrive pour le grondement rauque à la sauce Subaru.

Toutes ces modifs datent d’environ 4 ou 5 ans. Elles ne sont ni tape-à-l’œil, ni incommodantes (aux dernières nouvelles). J’habite la même ville depuis six ans, et j’y conduis ma Subaru depuis six ans. J’ai croisé d’innombrables patrouilleurs dans d’innombrables situations : été, hiver, printemps, automne, vitres levées, vitres baissées, dans les ruelles, sur l’autoroute. On ne m’a arrêtée que pour excès de vitesse (une fois), et avec raison.

Photo: Miranda Lightstone

Mais par cette magnifique journée de presque-été, où je me baladais tranquillement et prudemment au centre-ville, la police a décidé de m’interpeller.

Mon échappement était trop gros et trop bruyant. Pas installé à l’usine (tu me dis pas!). Et donc, armé d’un ruban à mesurer et d’un kodak numérique, monsieur l’agent a examiné mon échappement Prodrive et m’a annoncé que je recevrais une belle contravention de 150 $ par la poste. Aucun point d’inaptitude, mais un dur coup pour le portefeuille.

J’ai fait ma blonde nounoune et demandé au gentil policier quand la loi en question aurait possiblement pu entrer en vigueur, car je conduis ma voiture ainsi équipée depuis des années sans le moindre problème. Il me jette le regard « êtes-vous stupide? », puis me dit « c’est parce que vous n’avez jamais croisé un policier avec un kit pour mesurer, d’abord ». Et il s’en va.

Il aurait peut-être intérêt à faire mesurer sa tête enflée, lui qui m’inflige un ticket pour un échappement qui est mauditement plus silencieux qu’une Harley et même certaines nouvelles super voitures qu’on voit sur la route aujourd’hui (comme la nouvelle Aston Martin Vantage S que j’allais essayer un peu plus tard). Ah, mais ces pièces-là sont installées en usine...

Injuste, vous dites? On me fait suer parce que j’ai pris le temps et fait l’effort de personnaliser ma voiture, de la rendre unique, de lui donner une voix suave. C’est sûr qu’il y a des « machines à pet » qui nous font tous grincer des dents, mais ma Subi n’en est pas une.

Ce qui me brûle vraiment, c’est que j’ai croisé quatre autres patrouilleurs cette journée-là sans la moindre réaction. Pas un seul n’a même daigné lever les yeux pour reconnaître ma présence sur la route. Comment se fait-il que certains policiers appliquent la « loi » alors que d’autres, non? Une formation sélective? Ces policiers « de modifs » devraient-ils être identifiés comme tels? Conduire différentes voitures pour qu’on sache qui ils sont par rapport aux policiers ordinaires et aux patrouilleurs autoroutiers?

Les contraventions sélectives sont comme la justice sélective : personne n’y gagne.

Miranda Lightstone
Miranda Lightstone
Expert automobile
None