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Essai de la McLaren 720S Performance Spider 2020 : la redéfinition de la vitesse

McLaren 720S Spider 2020 | Photo : V.Aubé
Le meilleur taux d'intérêt
Vincent Aubé
S’il est impossible d’exploiter pleinement son potentiel sur la route, ce bolide est très vivable au quotidien

Plus ça va, plus je déteste les bolides exotiques! Et je ne dis pas ça parce que mon compte bancaire ne me permet pas une telle folie, ni même à cause du regard des gens qui, pour la plupart, envoient des pouces en l’air à la vue d’une voiture aussi flamboyante que cette McLaren 720S Spider. Non, le problème avec la plupart des voitures qui viennent d’office avec plus de 400 chevaux – celle-ci en a 710 ! –, c’est qu’il est à peu près impossible d’exploiter ne serait-ce qu’un tiers du potentiel d’une telle fusée sur la route.

Je sais, il existe encore une poignée de circuits fermés au Canada qui autorisent les propriétaires de ces voitures d’exception à s’amuser l’instant de quelques heures. Mais, une voiture comme la McLaren 720S Spider peut également être conduite sur la route, au même endroit où les Toyota RAV4 et les Honda CR-V de ce monde se côtoient jour après jour dans la circulation lourde. Et la tentation est toujours aussi forte de vouloir ressentir l’adrénaline que procure cette exotique de haut niveau lorsque le pied droit s’enfonce dans le plancher.

Heureusement, ce bref essai routier au mois de juin s’est déroulé sans heurt, sans contravention et sans une seule goutte de pluie… que du beau temps pour bronzer un peu. Après tout, il s’agit ici de la version à toit amovible.

| Photo : V.Aubé
| Photo : V.Aubé

L’an dernier, j’ai pu essayer une McLaren 570S Spider, mon baptême de la marque qui m’avait même conquis après une courte escapade dans les Laurentides. Pour mettre la 720S Spider en perspective, je me devais donc de revenir là où j’ai pu découvrir les particularités de la marque au passé glorieux en sport motorisé.

Il faut rappeler que la 720S Spider se trouve un peu plus haut dans la hiérarchie de la marque. En effet, contrairement à la 570S essayée l’an dernier qui appartient à la Sports Series, la 720S se retrouve dans la série médiane mieux connue sous l’appellation Super Series.

Un look d’enfer
Même si les non-habitués croient que les modèles McLaren se ressemblent tous, la 720S se différencie notamment par son bouclier unique avec ces deux paupières noires qui entourent les blocs optiques. La mécanique montée en position centrale pousse la cabine vers l’avant. Habillée de cette carrosserie couleur « Étincelle de papaye », la plus exotique des modèles « accessibles » de la gamme à fait tourner les têtes durant mes quelques jours de conduite.

| Photo : V.Aubé

Sous cette superbe silhouette se cache toutefois un élément essentiel aux performances relevées de la voiture : la Monocage II-S. Ce châssis monocoque composé uniquement de fibre de carbone, comme toutes les autres voitures de la marque d’ailleurs, contribue à la rigidité de la voiture qui, rappelons-le, doit composer avec l’absence du toit lorsque ce dernier est replié derrière. La structure est tellement bien conçue que les ingénieurs n’ont même pas eu besoin d’ajouter des renforts au squelette. Les 49 kg additionnels sont uniquement attribuables au mécanisme nécessaire pour dissimuler le toit par-dessus la mécanique V8 biturbo derrière.

Une mécanique explosive (le mot est faible ici)
Comme pour tous les modèles conçus par la firme de Woking en Angleterre depuis une dizaine d’années, le moteur boulonné juste derrière le cockpit compte huit cylindres et deux turbocompresseurs. Dans ce cas-ci, la cylindrée est de 4,0-litres et la puissance atteint 710 chevaux, le couple optimal étant quant à lui de 568 lb-pi.

Le constructeur fait également appel à une boîte de vitesses à double embrayage à sept rapports, l’unité qui est au cœur des sensations fortes ressenties lorsque la voiture est pilotée un peu plus près de la limite. Les changements de rapports sont tout simplement fulgurants et le son émis par la mécanique – surtout lors des désembrayages – n’est pas très loin du nirvana automobile.

| Photo : V.Aubé

Au volant d’un vaisseau amiral
C’est très simple, la McLaren 720S Spider vient de redéfinir ma définition de vitesse pour une voiture de route. Le constructeur annonce un 0-100 km/h réalisé en 2,9 secondes et je n’ai aucune misère à le croire. À maintes reprises, j’ai pu faire l’expérience de l’incroyable souffle de la mécanique. En fait, à ma première accélération soutenue, j’ai dû lever le pied, tellement la force G me collait au siège. Quelques secondes supplémentaires et la voiture se retrouve à rouler à une cadence digne d’un grand excès de vitesse.

C’est là que ça devient agaçant! Au Canada, il est à peu près impossible de rouler au-delà des 130 km/h sans se retrouver avec une amende salée sur les bras. Les accélérations sont impressionnantes et la voiture démontre une stabilité rassurante à cadence élevée, mais le spectre de se retrouver avec un agent des forces de l’ordre sur le dos laisse planer un doute dans la tête de celui qui tient le volant.

Heureusement, la 720S Spider brille aussi par son agilité. Malgré l’empattement plus long que la 570S de l’an dernier, celle qui se retrouve au sein de la Super Series va là où le conducteur veut bien aller. Sur un tracé sinueux, la 720S Spider est très à l’aise. La direction est un délice à manier, ni trop lourde, ni trop légère. Qui plus est, le volant est merveilleux à tenir en mains, un adjectif que je me permets d’attribuer aux sièges enveloppants de l’habitacle.

| Photo : V.Aubé

Bien que j’ai trouvé l’ajustement électrique des sièges un peu compliqué et que certains trouveront à redire sur la grosseur des portes-gobelets, ces deux détails ne viennent pas assombrir l’expérience à bord de la voiture. La position de conduite est excellente, la sellerie est confortable et la visibilité est franchement étonnante pour une exotique.

Comme les autres modèles de la marque, la 720S Spider propose un habitacle davantage fonctionnel que « m’as-tu-vu ». Les molettes logées à gauche de l’écran tactile sont faciles d’utilisation, elles qui permettent de changer le caractère de la voiture. Pour une conduite « reposée » en ville, il vaut mieux laisser la molette du côté C (C pour Comfort), mais pour un peu plus de sportivité, le niveau S (S pour Sport) est tout indiqué. Le niveau T (T pour Track), quant à lui, est taillé pour les sessions en circuit fermé, mais à ma grande surprise, ce dernier peut également faire le boulot sur un chemin secondaire ou même sur l’autoroute.

| Photo : V.Aubé
| Photo : V.Aubé

Le pilote habitué peut aussi moduler l’angle de dérapage autorisé avant que le correcteur de stabilité n’entre en jeu. Les ajustements de la suspension sont certes très fermes, mais ce qui est bien avec les produits de la marque, c’est le confort surprenant de la voiture, et ce, même après quelques heures à malmener la voiture sur une route défoncée de l’arrière-pays.

Un constat amer
Malgré ma frustration face à ce potentiel inexploité de la voiture sur la route, je me dois d’apporter une précision. La 720S Spider est une voiture exceptionnelle à tous les points de vue lorsqu’elle est poussée dans ses derniers retranchements, mais ce qui est bien, c’est qu’il est facile de vivre avec un tel bolide au quotidien. Confortable, docile et facile à conduire, la McLaren 720S Spider confirme qu’une exotique peut être conduite tous les jours pendant la saison estivale, même si sa place est réellement sur une piste de course!

| Photo : V.Aubé

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Photos de la McLaren 720S Spider 2020
Vincent Aubé
Vincent Aubé
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque