La Healey 100 (pour 100 milles à l'heure) devient ainsi l'Austin Healey, et la première édition, montée sur un robuste châssis classique, reçoit la mécanique de l'Austin A90 Atlantic, un 4 cylindres de 2,6 litres développant 90 chevaux, puis 110 chevaux, ce qui permet à la voiture d'atteindre 170 km/h. Elle réussit ainsi à concurrencer les MG tant sur le plan du style que des performances.
Des 24 Heures du Mans aux Mille Miglia
En 1955, Austin-Healey dévoile ses premiers dérivés, la 100M, qui a couru aux 24 Heures du Mans, et le roadster 100S, animé par une version à culasse en aluminium du même 4 cylindres développant 132 chevaux et habillé par une belle carrosserie en aluminium peinte en blanc et bleu, les couleurs des États-Unis. Avec ses quatre freins à disque Dunlop et son pare-brise inclinable, la 100S présente des performances remarquables pour l'époque : 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes et plus de 200 km/h en vitesse de pointe. Le prototype de la 100S est inscrit aux 12 Heures de Sebring de 1954 et termine 3e au classement général, d'où l'appellation S pour les 50 exemplaires qui ont suivi. En 1955, trois roadsters 100S participent aussi aux Mille Miglia, la célèbre épreuve d'endurance qui se court en Italie, entre Brescia et Rome. Deux des trois voitures sont peintes en blanc et bleu, et la troisième, en rouge car « les Italiens adorent les voitures rouges et dès qu'ils voient une rouge apparaître, ils pensent que c'est une italienne et ils sont prêts à tout pour l'aider à gagner... », expliquait Donald Healey. Seule la Healey rouge termine le redoutable parcours de 1600 kilomètres, une blanche ayant plongé dans une rivière, et l'autre, pilotée par Donald Healey, ayant abandonné avant l'arrivée.