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Le Lexus RX, un tapis magique ?

Lexus RX 450h 2020, au Costa Rica | Photo : M.Crépault
Le meilleur taux d'intérêt
Michel Crépault
Un récit de mes aventures au Costa Rica en RX 2020

Le dépassement de soi
Après le football, l’un des sports nationaux du Costa Rica est sûrement le dépassement de la ligne double. Les panneaux qui interdisent ce passe-temps abondent mais l’infrastructure routière à qualité variable préconise le contraire. Les supposées autoroutes ne comportent bien souvent que deux voies qui tentent de se frayer un chemin à travers une dense végétation, un col pentu ou les deux à la fois. Et même quand la route déroule pour un temps son ruban dans un paysage industriel, l’abondance de semi-remorques et de véhicules plus ou moins antédiluviens forment des cortèges qui n’en finissent plus de mettre notre patience à l’épreuve.

Dans leurs petites autos louées, les touristes sont plus timorés que téméraires. Mais non seulement les Ticos excellent-ils à ce jeu de trompe-la-mort, ils dédaignent la ligne droite et préfèrent tenter le diable dans une courbe. Le plus souvent au volant d’un véhicule qui devrait plutôt filer à la ferraille.

De mon côté, je crois que pour mieux s’imprégner d’un pays, un chroniqueur automobile se doit d’en adopter les us et coutumes. Ainsi, à Athènes, j’ai rapidement appris à délaisser le frein en faveur du klaxon. À Rome et à Paris, j’ai jeté la civilité par la fenêtre pour ne pas moisir ad vitam aeternam sur un infernal carrefour giratoire. Et donc, au Costa Rica, j’ai piétiné des lignes doubles. C’était ça ou mourir asphyxié derrière un camion désigné arme chimique par la convention de Genève.

Le Lexus RX, toute propre
Le Lexus RX, toute propre | Photo : M.Crépault

Quelle que fut ma justification du moment, je suis heureux (et vivant) de rapporter que le RX s’est montré à la hauteur. J’ai même été plusieurs fois rebelle en mode Eco. L’accélérateur trempe alors dans la mélasse mais l’insistance du pied droit lui fait comprendre qu’il y a péril en la demeure.

Cela dit, il vaut mieux actionner la molette de la console centrale qui, d’un petit coup de poignet, active le mode Sport ou, encore mieux, Sport +.

La torpeur quitte alors le RX. On sent ses muscles se raidir. La pédale n’offre plus aucune résistance, seulement de la collaboration. Les 308 chevaux du V6 de 3,5 litres, secondés par trois générateurs électriques, grognent au lieu de roucouler. Ce sont 13 chevaux de plus que le RX 350 régulier (à empattement court ou long). Ces indices ne mentent pas : le RX est prêt.

Le Lexus RX, à basse vitesse
Le Lexus RX, à basse vitesse | Photo : M.Crépault

Et dans l’allégresse, il dépasse, soutenu par une transmission CVT qui n’a pas à rougir. J’ai ainsi coiffé plusieurs chapelets de véhicules pour me retrouver bon premier du peloton avec une route dégagée devant moi. Enfin, jusqu’au prochain bouchon.

Mais puisque cette manière de conduire peut élever le niveau de stress des passagers, comme j’ai cru le constater dans le rétroviseur en les voyant se signer durant les cavalcades, on finit par se rappeler qu’on est en vacances, après tout, et que la lenteur peut avoir des effets bénéfiques sur notre organisme et, en prime, sur la consommation moyenne qui a oscillé entre 9 et 10 litres aux 100 km tout au long du voyage, un appétit plutôt frugal compte tenu de l’habitacle chargé jusqu’au plafond.

Popularité oblige
Le Parque Nacional Manuel Antonio. Il s’agit probablement de l’attraction numéro un du Costa Rica. Je ne suis toujours pas sûr de comprendre pourquoi. On y trouve des bestioles et des plages, mais le pays, on le sait, regorge de tout ça ailleurs. Et on ne s’y pile pas sur les pieds, contrairement à Manuel Antonio où les autocars déversent jour après jour leurs lots de touristes.

Dans le Parque Nacional Manuel Antonio
Dans le Parque Nacional Manuel Antonio | Photo : M.Crépault

En conséquence, les sentiers du parc sont pour la plupart des allées en bois qui accommodent jusqu’aux chaises roulantes. Je soupçonne que c’est cette facilité de mouvement qui attirent autant les gens, plus les toilettes chimiques et les casse-croûtes qui brassent des affaires d’or puisqu'on confisque aux visiteurs même les sacs de chips sous prétexte de pas encourager les singes capucin à venir nous les piquer.

Pendant ce temps, le RX profitait d’un repos bien mérité dans l’un des nombreux stationnements de fortune aménagés par d’hardis entrepreneurs. Parfois un peu trop hardis. Alors que nous étions encore au moins à deux kilomètres de l’entrée du parc, une équipe de rabatteurs, dont une dame particulièrement intense armée d’un sifflet, barrait la route pour nous faire croire qu’il fallait absolument se garer ici (et payer) sous peine de ne trouver aucune place plus loin. Le RX a contourné ces gentils arnaqueurs et nous avons pu nous stationner à quelques mètres des guichets du parc.

Coucou ! le coucou
Alors que la vacance achève, nous irons souper à El Avion, un must paraît-il. Nous savons qu’il y aura beaucoup de gringos, que la bouffe sera davantage « ricaine » que « costa » mais la terrasse de ce restaurant permet de savourer chaque séquence du soleil plongeant dans le Pacifique. Et puis, avez-vous déjà mangé dans un resto construit autour d’un avion ?

Le restaurant El Avion
Le restaurant El Avion | Photo : M.Crépault

En 1986, le C-123 Fairchild devait servir au trafic d’armes américaines destinées aux rebelles Contras du Nicaragua, le voisin septentrional du Costa Rica. Mais lorsque son zinc jumeau a été abattu, lui est sagement resté au sol pendant que toute l’affaire virait au scandale impliquant aussi l’Iran (en 2017, Hollywood en a tiré le film American Made avec Tom Cruise).

Des opportunistes ont mis le grappin sur le coucou avec l’idée d’en faire la nef d’un nouveau bistro. Deux étages ont poussé autour tel des excroissances préfabriquées au beau milieu d’une jungle récréotouristique.

À bord du RX, nous approchons du haut lieu de la cuisine « yankeesée » en progressant très lentement sur la 618, la seule artère qui relie le parc à Quepos, la ville voisine. Deux voies étroites qui s’affrontent, serpentent, grimpent et descendent, bordées de caniveaux capables d’avaler une smart et festonnées sans merci par des hôtels, motels, campings, gargotes, dépanneurs, guichets bancaires et cambuses à souvenirs, bref une route extrêmement achalandée qu’une faune locale mais plus souvent qu’autrement en shorts et en gougounes essaie de traverser à pied au péril de leur vie. Imaginez un boulevard Taschereau rétréci au lavage et quadrillé par des hordes de touristes carbonisés.

Le Lexus RX, dans le brouillard
Le Lexus RX, dans le brouillard | Photo : M.Crépault

Le RX se balade là-dedans avec l’aisance d’une calèche royale qui vient de quitter le palais de Buckingham. Sa blancheur (à laquelle j’ai bien sûr pris soin de redonner la pureté de l’hermine) et sa coque avant-gardiste commandent le respect. Les suicidaires qui tentent d’atteindre l’autre côté de la rue marquent malgré eux un temps d’arrêt pour apprécier l’ovni. Mes passagers se retiennent pour ne pas envoyer la main. À force de freiner derrière les autocars, les voitures louées et les tacots locaux, le système régénératif qui recharge la batterie du RX est aux petits oiseaux.

Bien entendu, nous constatons ce que nous avions anticipé vu la popularité de l’endroit : le stationnement est archi bondé ! Résigné à me garer plus loin, j’aperçois un accotement qui devrait faire l’affaire car les manières de se stationner au Costa Rica encouragent la créativité.

Au moment de verrouiller notre carrosse, je vois l’un des voituriers du resto qui me fait des grands signes. Je décode : « Amène ta Lexus ici, j’ai de la place pour toi ! » Vraiment ? Malgré le scepticisme qui me taraude, je me risque à nouveau dans le trafic torrentiel pour me retrouver près du valet en uniforme qui me pointe tout sourire une place de stationnement. Il n’a pas menti. Sauf qu’il s’agit carrément de l’entrée du restaurant. Il y a même de la céramique au sol. Il veut que je me stationne là ? Il le veut. Ok d’abord. J’initie une marche arrière pour m’insérer dans l’espace et je bloque la circulation dans les deux sens mais personne ne rouspète vraiment parce que la scène est monnaie courante et que, après tout, pura vida !

Le Lexus RX, pas devant le restaurant
Le Lexus RX, pas devant le restaurant | Photo : M.Crépault

Quand je finis d’obéir aux consignes de mon guide, en plus de me fier aux nettes images de la caméra 360 degrés, le hayon du RX est quasiment dans le restaurant. J’en déduis que s’il héberge déjà un avion, il peut bien accommoder une Lexus. En outre, les établissements bien cotés ne détestent pas garer devant leur façade des voitures qui ont de la gueule. Comme si l’un et l’autre se grattaient le dos. Ce soir-là, le seul RX 450h recensé à des kilomètres à la ronde a eu droit à ses 15 minutes de célébrité.

J’ajouterais que notre séjour dans ce merveilleux pays a été rendu encore plus fantastique grâce au Lexus RX 450h. Bien sûr qu’un Qashqai loué chez Enterprise nous aurait aussi amené à bon port. Mais pas dans le confort, ni la sécurité et l’élégance du RX. Une Lexus, en prime, assemblée chez nous, à l’usine de Cambridge, en Ontario.

Pour ainsi jouer le rôle d’ambassadeur à l’étranger, vous pourrez toujours compter sur moi!

La fin
La fin | Photo : M.Crépault
Michel Crépault
Michel Crépault
Expert automobile
  • Plus de 45 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 12 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 190 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque