Même si les portières sont plus longues (l'empattement s'est allongé), se glisser à bord de ce roadster demeure, pour un contorsionniste, le moyen idéal de conserver la forme, et encore plus pour s'en extraire puisqu'il faut faire le grand écart pour ne pas se brûler les mollets sur les échappements qui longent la caisse (le porte de la minijupe est proscrit ). La recherche d'une position de conduite convenable exige d'ailleurs tout autant d'élasticité. Le pédalier, ajustable mais toujours décalé vers la gauche, et le siège, aux possibilités de réglage limitées, contribuent à l'inconfort du pilote. Toutefois, sous d'autres rapports, la Viper a beaucoup progressé grâce notamment au travail de Ralph Gilles, un Américain qui a grandi à Montréal. Il a veillé à rendre l'habitacle plus fonctionnel en le dotant, par exemple, d'un véritable repose-pied, en l'habillant de matériaux de meilleure qualité et en réaménageant les instruments. Il n'y a toujours pas de porte-gobelets ni de régulateur de vitesse, mais " les amateurs n'en veulent pas ".
Les amateurs ne voulaient pas non plus que leur bolide coiffe de nouveau un toit souple, d'une laideur sans nom. En lieu et place, on retrouve cette année un toit beaucoup plus gracieux, qui se retire plus aisément et qui ne nécessite pas un couvre-capote pour dissimuler son mécanisme.
Plus racée, plus rapide, cette Viper, la troisième du nom, se révèle aussi plus civilisée, moins bestiale que la génération précédente. Plus facile, mais aussi moins accessible puisqu'il faudra désormais débourser 125 600 $ (une augmentation de près de 25 000 $) pour l'acquérir. C'est beaucoup, mais le carnet de commandes est déjà plein, me dit-on. Tant mieux, ça vous laissera du temps pour économiser...
