Ce sumo de la bielle déverse désormais 500 chevaux et 525 lb/pi de couple aux roues arrière, en alliage léger et chaussées de pneus Michelin Pilot Sport ZP de 19 pouces (18 po à l'avant). Le châssis n'est pas en reste puisqu'il a été allégé d'une bonne centaine de kilos et renforcé - sa résistance à la torsion a été accrue de 31 %. Les éléments suspenseurs (barres stabilisatrices, amortisseurs, ressorts, etc.) ont également été revisités, tout comme la géométrie, le différentiel à glissement limité et, bien entendu, les freins.
Nous voilà au pied de la montagne, prêts à nous élancer. Le timbre du V10 américain qui envahit l'habitacle n'a rien de musical, mais son grondement rauque et assourdi est loin de laisser indifférent. Au-delà du son, il y a les sensations que procure cette Viper. Le couple formidable de sa mécanique qui vous catapulte hors des virages serrés à la vitesse de l'éclair, la rapidité de sa direction (2,4 tours de volant entre butées) vous permet de corriger aussitôt le moindre travers. On s'amuse ferme, on se fait peur un peu.
Alors, ce V10 de 8,3 litres, un véritable baril de poudre ? Prêt à exploser dès que le pied droit se pose sur l'accélérateur. Oui, mais à la réflexion, il s'agit plus d'un embrasement que d'une explosion, avions-nous comme impression mon collègue Jim Kenzie, du Toronto Star, et moi ! N'empêche qu'à 1000 tr/min en quatrième, accélérateur au plancher, le V10 reprend sans hésitation aucune et le déferlement de couple vous arracherait un kilomètre d'asphalte, clouerait sur place tout ce qui roule autour. Faute d'avoir été en mesure de les vérifier nous-même, colportons les chiffres avancés par le constructeur : moins de quatre secondes pour atteindre (au premier rapport) les 100 km/h, plus de 300 km/h de vitesse de pointe et plus de 1,1 G d'accélération latérale. Autre statistique intéressante, la Viper promet, à la suite d'un départ arrêté, d'atteindre 160 km/h puis de s'immobiliser en 13 secondes. Mais là-haut sur la montagne, loin de tout, nous étions davantage préoccupés par la consommation de carburant. Car elle consomme, cette Viper. À raison de 21 litres au 100 km, la panne sèche, nous disions-nous, fait encore plus mauvais effet que si nous nous étions trouvés au volant d'une voiture de prolétaire.