AJ : C'est plus que de l'implication, c'est de la responsabilisation?
RT : Exactement. Il y a beaucoup d'autres entreprises qui essaient de nous imiter en prenant de petits pourcentages de notre façon de faire. Mais le bénéfice le plus important vient quand on le suit à 100%... à 120% même! C'est ça la différence!
AJ : Quels sont les plus grands défis à venir pour une usine comme la vôtre, ou pour les usines en général?
RT : Quand on regarde au Japon, il y a beaucoup de modèles dans chaque usine. Ici, en Amérique du Nord, on commence seulement à construire plusieurs modèles dans la même usine. Cela signifie qu'il faut constamment se préparer pour de nouveaux modèles. Et c'est très difficile à faire. Ce qui est aussi difficile, c'est de travailler avec nos fournisseurs de pièces pour les impliquer du début jusqu'à la fin, soit à partir de la conception. Du côté des autres constructeurs, l'usine reçoit les caractéristiques techniques et fabrique le véhicule. Or, notre manière de procéder est un peu différente. L'usine commence à s'impliquer dès la conception et le design. Nos employés ont même la chance de travailler à la fabrication des premiers prototypes. Ainsi, ils peuvent acquérir leur expérience et faire des recommandations aux ingénieurs japonais.
AJ : Les questions environnementales seront-elles importantes?
RT : Certainement. Les matériaux que nous utilisons doivent être recyclables. Nous avons adopté la peinture à l'eau, meilleure pour l'environnement. Notre objectif mondial consiste à atteindre le niveau zéro au chapitre des déchets.
AJ : Comment comptez-vous y parvenir?
RT : Tous les emballages sont à 100% réutilisables. Nous employons des supports en acier plutôt que des boites en plastique. Nous n'utilisons ni carton ni polystyrène. Nous nous assurons également que les matériaux qui entrent ici pourront être recyclés. Certaines usines au Japon ont déjà atteint le quasi-zéro déchets, soit environ 5 %. Ce qui est déjà bien. On vise en réalité un quasi-zéro. Un zéro absolu serait difficile à atteindre. Mais il est de notre responsabilité de réduire les déchets. Par ailleurs, on utilise beaucoup d'eau. C'est pourquoi nous avons investi dans une nouvelle technologie permettant de recycler plus de 35% de l'eau utilisée. On peut donc la réutiliser.
AJ : Quelles sont les principales barrières culturelles entre un Canadien et un Japonais?
RT : À mon avis, les Canadiens sont très bien outillés pour faire des affaires à l'échelle mondiale. Le Canada, par exemple, offre une grande diversité culturelle. Auparavant, l'apport venait surtout de l'Europe, et plus récemment, de l'Asie. Nous sommes très souples au plan des communications. Nous avons toujours transigé avec les Américains et les Européens. Personnellement, j'ai trouvé très facile de faire affaire avec les Japonais. Car ils sont logiques!





