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Entretien avec Raymond Tanguay

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Khatir Soltani
Un Franco-ontarien à la tête d'une usine d'un constructeur... japonais!

AJ : Pourtant, on entend parfois des histoires sur le poids des traditions, très fort au Japon, qui peuvent causer des problèmes. Vous n'avez pas senti cela?

RT : Cela prend un certain temps pour gagner leur confiance. Une fois qu'ils ont confiance en vous, vous faites partie de la famille. Ce ne sont pas les mots qui comptent. C'est la manière d'agir qui est très importante. Il faut être un bon ambassadeur de la culture de Toyota. Il est d'abord très important de la comprendre puis d'agir dans le sens où on l'a appris.

AJ : Quelles sont les grandes lignes de cette culture?

RT : Il y a deux mots dont le président, M. Cho, se sert pour la décrire. Primo, le respect pour nos employés, notre communauté, nos clients. Cela inclut l'esprit d'équipe, qui est très important dans la manière de faire nos affaires. Secundo, c'est le "Kaisen". Cela signifie amélioration continue. C'est une manière de penser.

AJ : Quelles sont les grands défis à venir pour l'industrie de l'automobile au Canada?

RT : On a effectué beaucoup d'investissements dans le sud des États-Unis. Je fais partie du Canadian Automotive Partnership Council et je m'occupe des questions stratégiques d'ici 2015. À mon avis, il faut agir à deux niveaux. Il faut encourager l'investissement dans les usines d'assemblage. Il faut penser à long terme. Le Canada est encore très concurrentiel. Mais on ne peut pas être en concurrence avec la Chine, par exemple. Car leurs salaires sont très faibles. Il faut montrer que notre manière de travailler au Canada constitue un avantage économique, qui permet de mieux servir nos clients et de faire preuve de plus de souplesse. C'est ça qui fera la différence à long terme. Puis, en termes de fournisseurs de pièces, il faut qu'ils aient une pensée mondiale. S'ils essayent juste d'être de petits fournisseurs de pièces locaux, ils vont perdre. Ils faut qu'ils s'alignent pour pouvoir soutenir une production mondiale, car les constructeurs d'automobiles font affaire avec des entreprises qui leur sont familières. C'est une façon de réduire les risques. Quand on commence la production dans différents pays, il faut avoir un gros support des fournisseurs de pièces pour soutenir cette usine. Car on ne peut commencer à zéro. Il faut commencer avec des personnes qu'on connaît. À mon avis, il est très important de penser de cette manière au Canada.

Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada