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L’expérience Land Rover Defender : du vieux et du nouveau

Land-Rover classic experience 2024 | Photo : D. Heyman
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Dan Heyman
Un Defender classique et l'Écosse vont de pair comme les « fish and chips »

    •    Auto123 a participé en 2024 à une expérience Land Rover Defender unique en son genre. Voici comment elle s’est déroulée.

Dunkeld, Écosse — Je ressens chaque bosse et chaque crevasse en traversant de verts pâturages et des routes idylliques bordées d’arbres. Le V8 devant moi travaille fort — et il se laisse entendre, car l’insonorisation est minimale ici — et le volant se tord dans mes mains alors qu’il se bat avec l’essieu avant qui, à son tour, se bat avec les obstacles du parcours. 

Au moins, la vue à l’extérieur est bonne. Je suis assis bien droit et, heureusement, le capot carré qui s’étire à travers le pare-brise droit m’aide à conduire ce véhicule à conduite à droite. 

Nous sommes en Écosse et le véhicule que je conduis est un Land Rover Defender 110. Mais pas l’une des nouvelles versions turbocompressées. C’est ce que l’on pourrait appeler un Land Rover classique, un modèle qui a servi aux travaux de la ferme, transporté les balles de foin, emmené les enfants à l’école et escaladé les montagnes pendant des décennies.

Land-Rover Experience
Land-Rover Experience | Photo : D. Heyman

Une riche histoire
Peu de marques ont une histoire aussi riche que celle de Land Rover. Tout a commencé avec le Defender Série I, un véhicule tout-terrain et militaire, meilleur ami de l’agriculteur, qui s’est transformé en une marque de VUS de luxe prééminente. Compte tenu de la popularité de Land Rover, qui œuvre au sein du conglomérat Jaguar-Land Rover qui vit une période mouvementée, ces véhicules ne sont pas seulement légendaires ; ils sont aujourd’hui une véritable bouée de sauvetage pour l’entreprise.

L’expérience Land Rover
C’est avec cette réalité en tête que nous nous sommes rendus en Écosse pour conduire le Land Rover original, le pionnier qui a donné le coup d’envoi à la marque : le Defender. L’occasion s’est présentée dans le cadre du programme Land Rover Experience, qui propose différentes expériences de conduite à travers le monde afin d’aider les nouveaux propriétaires à mieux connaître leur véhicule et, bien sûr, pour faire découvrir la marque à de nouvelles personnes.

Il existe même un programme pour les jeunes, le « Young Off-Roader Experience » qui leur permet, ainsi qu’à leurs parents, de grimper à bord d’un Defender qu’ils conduisent ensuite hors des sentiers battus, tout en bénéficiant des conseils des experts de Land Rover en matière de conduite tout-terrain. 

Land Rover Experience Scotland
Land Rover Experience Scotland | Photo : D. Heyman

Ce qui est encore plus intéressant, c’est qu’outre le fait que les Defender tout-terrain sont inclus dans le prix de 359 $, aucune expérience n’est requise, de sorte que tout le monde peut monter à bord et conduire.

Des séances sont également organisées pour enseigner les techniques avancées de la conduite tout-terrain et l’utilisation d’un treuil, ainsi que des exercices pour désembourber un modèle, question d’approfondir les rudiments les plus délicats de la conduite tout-terrain. 

Bien qu’en Écosse, nous n’ayons pas eu l’occasion de participer à cet événement, nous avions assisté à une version similaire au Biltmore Estate d’Asheville, en Caroline du Nord, l’année dernière. Nous y avons conduit des Defender 130 en version Outbound sur toute une série d’obstacles tout-terrain, notamment des pentes raides sur un circuit à nivellements inégaux et à travers des creux glissants et boueux. 

Comme on peut s’en douter, les véhicules n’ont eu aucun mal à franchir tous ces obstacles, même dans le cas des plus gros modèles. Mais ce que nous avons surtout retenu, ce sont les leçons apprises. Les instructeurs nous accompagnaient et surveillaient nos gestes, nous informant lorsque nous accélérions trop (ou pas assez), lorsque nous devions changer le mode tout-terrain, en nous rappelant même comment tenir le volant (avec les pouces sur le volant, et non autour pour éviter de se le faire casser advenant un obstacle qui agit directement sur la direction).

Land Rover Experience
Land Rover Experience | Photo : D. Heyman

Ancien et nouveau à la fois
Les modèles que nous avons conduits ont toute l’allure de classiques, mais ils ne le sont pas totalement. Il s’agit de versions modifiées des dernières années de la plateforme originale du Defender, avant l’arrivée de la structure actuelle en 2020. Cette version du Defender a été commercialisée jusqu’en 2016, de sorte que les matériaux utilisés, et tout le reste du véhicule sont un peu plus modernes que ce qu’on peut retrouver avec de plus vieilles éditions. 

Plusieurs éléments font toutefois référence aux modèles plus anciens. La console centrale, par exemple, est pourvue d’une série de boutons comme on n’en voit plus, en particulier dans les Land Rover et Range Rover modernes qui utilisent tous des écrans à affichage numérique. Ici, nos véhicules étaient équipés de commutateurs classiques pour les commandes de la climatisation, d’une série complète de boutons pour les phares et le dégivrage, et d’une radio qui ressemble beaucoup à celle que j’avais dans ma vieille Honda Civic 1992. 

Même les commutateurs pour les vitres sont à la console centrale, comme avec le Jeep Wrangler. On remarque bien leur présence, moins en raison de leur emplacement que parce qu’ils semblent être un anachronisme sur un tel modèle. 

On retrouve également des éléments qui ont fait leur chemin dans les Defender actuels, par exemple les poignées pour s’agripper, le levier de vitesse qui dépasse de la base de la console centrale et l’orientation verticale du tableau de bord et de l’habitacle.

D’ailleurs, les amateurs de Defender à l’œil aiguisé remarqueront que le levier de vitesse est directement dérivé du véhicule actuel. Comme mentionné, il s’agit de versions retouchées qui peuvent ressembler à l’ancien modèle. En réalité, elles sont équipées d’un moteur et d’une boîte de vitesses provenant du modèle actuel. 

Ce n’est pas que l’ambiance du vieux Defender n’est pas présente. La position du conducteur est droite, l’angle du volant est bizarre et l’espace pour les jambes est, disons-le, « réduit ». 

L’espace de chargement est également réduit, surtout dans le modèle à deux portes que nous avons testé, d’autant plus que cette version particulière est équipée de sièges en arrière. Ils peuvent être repliés pour offrir plus d’espace, mais la façon dont ils se rabattent vers le haut et contre les parois de l’espace de chargement signifie que le volume disponible n’est pas aussi généreux qu’il peut le paraître.

Ces Land Rover ne sont pas si pratiques que cela. Ce sont des versions uniques de la plateforme, des modèles axés sur le facteur « wow ». Cette version 90 à deux portes était même équipée de sièges de course spécialisés. Une autre version 90 avait un plancher de chargement en bois.

Celle qui m’a le plus enchanté fut un modèle 110 à quatre portes dont le style rappelle les Land Rover d’antan en configuration Trophy. Il était équipé de rails de toit qui seraient tout à fait adaptés à un véhicule de safari, d’un jeu de projecteurs qui serait aussi à sa place sur une voiture de rallye, ainsi que d’un pare-buffle du genre que l’on retrouve sur les semi-remorques appelées à explorer l’arrière-pays.

Généralement, lorsque j’essaie un véhicule, une fois au volant, le côté superficiel est oublié. Mon attention va sur la facilité à brancher un téléphone au véhicule, à la conduite, etc.

C’est différent avec un Land Rover. 

Moteur du Land Rover 110
Moteur du Land Rover 110 | Photo : D. Heyman

Un tracteur ?
Même avec le groupe motopropulseur dernier cri, les pneus massifs et la suspension à essieu rigide donnent une conduite qui ressemble à celle d’un tracteur. Alors que nous roulions sur des sentiers plein d’ornières et de gravier, nous avions l’impression que ces camions pouvaient se frayer un chemin à travers n’importe quoi. Et comme si, avec sa boîte de transfert à deux rapports et à ses différentiels qui peuvent être verrouillés, il pouvait grimper, descendre et traverser n’importe quel type de terrain. 

Pour quelqu’un qui n’avait jamais conduit un véritable véhicule pensé pour le tout-terrain, ce fut une expérience éclairante. Oui, la position de conduite est inconfortable, le comportement routier est sautillant et, bien que le V8 soit très puissant, le châssis et la direction ne sont pas vraiment réglés pour la conduite de performance. Et lorsque la vitesse augmente, une sensation de mollesse prend le dessus (les versions originales des années 50 et 60 pouvaient à peine franchir la barre des 80 km/h), une sensation qui ne fait que croître avec la vitesse.

Qu’importe, on a le sentiment indélébile, aux commandes d’un Defender, que l’on pilote quelque chose de mécanique, que l’on a le contrôle, qu’il n’y a pas une foule de bidules électroniques qui vous maintiennent dans votre voie ou vous disent qu’il y a une moto dans votre angle mort ou qui vous empêchent de vous rapprocher de la voiture qui vous précède, etc. 

Il n’y a rien de fondamentalement mauvais avec ces dispositifs modernes, mais il y a quelque chose de fondamentalement sain et agréable dans le fait de conduire sans contrainte électronique. Le Defender classique le propose et personne ne va s’en plaindre.

Land Rover Classic Trophy Edition
Land Rover Classic Trophy Edition | Photo : D. Heyman
Land Rover Classic Reveals Limited Edition Expedition
Land Rover Classic Reveals Limited Edition Expedition | Photo : D. Heyman
Land Rover Defender Classic
Land Rover Defender Classic | Photo : D. Heyman
Land Rover Experience à Scotland
Land Rover Experience à Scotland | Photo : D. Heyman
Dan Heyman
Dan Heyman
Expert automobile
  • Plus de 12 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 70 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 150 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque