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F1: L'écurie Williams est-elle dépassée ?

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Khatir Soltani
Il faut avouer que deux abandons de Pastor Maldonado et la 11e place comme meilleur résultat de Valtteri Bottas n'ont pas de quoi réjouir les patrons de l'écurie de Formule 1 Williams.

En dépit de l’adoption d’un nouvel échappement en début de saison, il semble bien que les problèmes que connait l’écurie ne soient pas simplement d’ordre technique.

Alors que les autres écuries majeures, comme Ferrari et McLaren, se sont adaptées aux nouvelles réalités du monde de la F1, Williams semble  coincé dans un environnement où les pilotes conduisent et ne posent pas de questions, les ingénieurs travaillent à améliorer la voiture et la direction reste discrète et cherche du financement. En termes politiques, c’est comme si l’écurie de Grove fonctionnait comme le parti républicain américain.

Le manque de succès actuel place l’écurie Williams à des années-lumière de ce qu’elle était il y a 20 ou 30 ans quand elle se battait pour le titre mondial à chaque saison. Même si toute la communauté de la F1 respecte Sir Frank Williams, le manque cruel de succès ne peut être démenti.

F1 Sir Frank Williams Alan Jones
Sir Frank Williams et Alan Jones au Grand Prix de France 1980. (Photo: WRi2)

En d’autres mots, Sir Frank provient d’une époque à laquelle les pilotes fumaient et les champions s’appelaient Alan. Aujourd’hui, la F1 est beaucoup plus complexe.

En dépit de la nomination de Claire Williams à titre de directrice adjointe et d’Adam Burns comme chef de la direction, les départements de management et d’ingénierie demeurent clairement séparés. Demandez-le à quelques Sud-Américains qui ont piloté pour Williams : Rubens Barrichello, Bruno Senna, Juan Pablo Montoya et Antonio Pizzonia.

Le rôle d’un pilote Williams est de s’asseoir dans la voiture, de conduire et de retourner chez lui. C’est aux ingénieurs de développer la voiture. C’est ce pour quoi ils sont payés. Chez les rivaux, les pilotes font partie intégrante de l’équipe. Celles-ci prennent soin de leurs pilotes. Demandez-le à Jenson Button, Kimi Räikkönen, ou bien Éric Boullier.

Cette séparation des responsabilités est très marquée chez Williams. Voici un exemple. Mark Gillan a été nommé ingénieur en chef des opérations. Mais au fil des courses, il est devenu évident qu’il s’agissait d’un rôle d’ingénieur junior et Gillan est parti en fin de saison afin de « passer plus de temps avec sa famille ». C’est la version officielle.

L’écurie Williams semble être en perpétuelle restructuration. Des gens très compétents y ont passé du temps, on peut noter Adam Parr et Sam Michael, mais sans résultat. Sam Michael est aujourd’hui respecté chez McLaren, ce qui démontre qu’il n’est pas un si mauvais ingénieur que cela.

On doit alors se demander si la direction l’a réellement écouté, ou bien si elle a décidé de faire les choses à sa façon, résultant en des voitures moyennes.

D’autres personnes vont se demander, malgré tout le respect qu’on lui doit, si Sir Frank ne devrait pas quitter son écurie. Ses rivaux, tels Martin Whitmarsh, Stefano Domenicali et Christian Horner ont environ 20 ans de moins que Sir Frank.

C’est la clé du problème. Tant que Frank Williams restera aux commandes, l’équipe ne connaîtra pas le succès à nouveau. Sa façon archaïque de traiter les pilotes et sa gérance révolue du département technique ne cadre plus dans le monde de la Formula 1 moderne.

Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada