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Honda Ridgeline Black Edition 2017 : essai routier

Honda Ridgeline Black Edition 2017 | Photo : D.Heyman
Le meilleur taux d'intérêt
Dan Heyman
La Ridgeline que l’on attendait

Quand la camionnette Honda Ridgeline a fait ses débuts au Canada en 2005, on l’a traitée un peu comme une anomalie. Alors que les camionnettes à l’ovale bleu ou à la croix dorée emploient un châssis traditionnel, offrent de gros moteurs V8, placent leur levier de vitesses sur la console, peuvent rouler dans n’importe quoi et tirer n’importe quelle charge, cette Japonaise est arrivée avec une structure monocoque, comme une espèce de Honda Pilot sans toit au-dessus de la partie arrière — ou un clone de la Chevrolet Avalanche, elle aussi, bien différente de la concurrence.

Honda a trouvé le moyen de vendre près de 5 000 Ridgeline à la grandeur du pays en 2006 (sensiblement le même nombre que l’Avalanche), mais la popularité du modèle a vite chuté par la suite, hormis une brève remontée en 2012-2013. Les ventes du Pilot, pendant ce temps, ont continué à augmenter.

Évidemment, la Honda Ridgeline n’a jamais été conçue pour rivaliser avec les F-150 et Silverado de ce monde. C’est davantage un véhicule urbain et tendance, une sorte d’alternative pour les acheteurs de véhicules utilitaires sport qui recherchent plus d’utilité, du confort et une consommation de carburant réduite.

Après 9 ans sur le marché, il était grand temps pour Honda d’effectuer une refonte, voire de lancer une toute nouvelle camionnette, d’autant plus que GM et Toyota sont chacune revenues en force avec une camionnette intermédiaire très concurrentielle.

D’une pierre, deux coups
Le Honda Pilot a été complètement revu pour 2016, donc on savait qu’une nouvelle Ridgeline se pointerait prochainement. C’est le cas pour l’année-modèle 2017.

À part la caisse de chargement, ces 2 modèles se ressemblent beaucoup. Bien sûr, la Ridgeline est plus haute et plus longue, avec un plus grand empattement, mais les différences en termes de design ne sautent vraiment pas aux yeux, surtout que la camionnette est disponible uniquement avec une cabine double. Quand on se place devant, on voit que les phares, la calandre et le parechoc sont quasi identiques.

Même son de cloche à l’intérieur. Le tableau de bord se veut une copie de celui du Pilot, sauf que la nouvelle Ridgeline n’adopte pas le sélecteur de vitesses à boutons de ce dernier et conserve plutôt un bon vieux levier, ce qui plaira davantage aux amateurs de camionnettes.

L’avantage de tout ça est que la Honda Ridgeline 2017 possède un habitacle beaucoup plus attrayant, plus semblable à celui d’une voiture, que n’importe quelle camionnette. En fait, avec son abondance de matériaux doux au toucher (surtout en version Black Edition), son volant épais et gorgé de commandes ainsi que son bloc central d’allure moderne et sophistiquée, on se croirait presque dans un CR-V ou une Accord. Idem pour les sièges avant, bien rembourrés, qui s’habillent en version Black Edition d’un cuir perforé aux accents de rouge. Quant à la finition, il n’y a pratiquement aucune raison de se plaindre de quoi que ce soit.

À l’arrière, c’est moins invitant. Bien que la Honda Ridgeline de 2e génération soit plus volumineuse, elle n’offre pas autant d’espace aux places arrière que le Pilot. Honnêtement, j’ai été surpris de voir à quel point j’étais serré (je mesure 6 pieds et 3 pouces) derrière le siège du conducteur : mes genoux renfonçaient pas mal le dossier, je vous dirais. D’un autre côté, les enfants n’auront aucun problème à s’assoir et on peut facilement y installer un siège de bébé — parfait pour toute la famille! 

Une autre option est de relever les assises de la banquette pour transformer la partie arrière de la cabine en un gros coffre. Il n’y a pas de tunnel de transmission dérangeant dans le plancher; à la place, on retrouve même un compartiment de rangement caché.

Parlons technologie…
À l’instar des autres modèles de la marque, la Honda Ridgeline 2017 propose une interface de commande hautement tactile avec un écran de 7 pouces au sommet du bloc central. L’absence de boutons et de molettes physiques ne me dérange pas tant que ça, mais je me passerais bien de devoir glisser mon doigt de haut en bas pour contrôler la barre de défilement à l’écran qui permet d’ajuster le volume de la radio. C’était le même problème dans le CR-V, mais la pression populaire a forcé les designers de Honda à ramener la molette du volume dans la toute nouvelle génération qui arrivera cet hiver. Ils devraient en faire autant dans la Ridgeline.

L’écran tactile en soi est très bon : le système réagit bien à nos actions, les boutons numériques sont gros et clairement identifiés, tandis que le système de navigation Garmin est l’un des meilleurs de l’industrie. Apple CarPlay et Android Auto sont inclus de série. Quant au dispositif LaneWatch de Honda, il se retrouve dans les versions Sport et EX-L, alors que les versions Touring et Black Edition profitent d’un vrai système de surveillance des angles morts.

C’est une camionnette, rappelons-le
En voyant tous ces beaux matériaux et ces affichages sophistiqués à l’intérieur, de même que les différents extras de la Black Edition à l’extérieur (roues de 18 pouces, insertions de calandre et autres garnitures au fini noir), il est facile d’oublier que la Honda Ridgeline est d’abord et avant tout une camionnette. Pas n’importe laquelle non plus : une camionnette avec une caisse de 5,3 pieds offrant plus d’espace que celle des versions à 4 portes des Chevrolet Colorado et Toyota Tacoma

En prime, la moitié arrière du plancher de la caisse s’ouvre pour révéler un petit coffre d’appoint verrouillable — idéal pour garder des items au sec et en sécurité, par exemple des outils ou de l’équipement de sport. Naturellement, les designers ont aussi conservé le fameux hayon à double ouverture (vers le bas ou le côté). Toutes sortes d’accessoires sont disponibles, allant d’une rallonge à une tente qui s’installe à même la caisse.

Par contre, rien n’a été prévu pour faciliter l’accès à ladite caisse, hormis des surfaces antidérapantes sur le dessus du parechoc arrière. Ce n’est pas comme Chevrolet, qui creuse les coins du parechoc pour créer des marchepieds, ou encore Ford et Nissan, qui proposent différents systèmes de marches déployables.

Mais elle se conduit comme une voiture
Bien que certaines parties de la structure aient été renforcées avec de l’acier haute résistance afin d’améliorer les performances hors route et le remorquage, la Honda Ridgeline 2017 donne vraiment l’impression de conduire un petit utilitaire, voire une berline. 

Sa forme relativement aérodynamique et sa cabine bien insonorisée rendent la conduite fort silencieuse et relaxante, tandis que les réglages de la suspension ne nous font pas sentir les imperfections de la chaussée autant que dans une autre camionnette.

Si vous croyez devoir sacrifier une bonne partie de la capacité de remorquage, détrompez-vous : la nouvelle Ridgeline peut tirer jusqu’à 5 000 livres, soit l’équivalent d’une camionnette de base. L’assistance à la stabilité de la remorque apporte une plus grande tranquillité d’esprit, mais il n’y a pas de module de freins de remorque intégré. Par ailleurs, il est possible de transporter une motocross dans la caisse en se procurant une rallonge prévue à cette fin. 

Côté puissance, un V6 de 3,5 litres fournit 280 chevaux et 262 livres-pied de couple, soit autant que le Pilot et plus de chevaux que le V6 de la Tacoma. La Colorado fait mieux dans chaque cas, mais la Ridgeline se reprend avec sa conduite raffinée.

Un bémol, toutefois : la boîte automatique reste accrochée à un rapport de temps à autre et ses passages sont parfois saccadés. Est-ce voulu de la part des ingénieurs, comme pour garder un élément de robustesse? Je ne sais pas, mais ça détonne vraiment avec tout le reste du véhicule. En passant, tous les modèles canadiens ont 4 roues motrices.

En terminant, je dois vous dire qu’il n’y a pas de différentiel verrouillable, donc le système privilégie les roues avant en temps normal et transfère uniquement de la puissance aux roues arrière en cas de besoin. Est-ce assez pour vous dissuader d’acheter la Ridgeline? Peut-être si la conduite hors route est votre principale priorité, mais je doute que ce soit le cas de la majorité des clients potentiels. Ces derniers apprécieront néanmoins les 3 modes de conduite offerts — boue, neige, sable — qui modifient la vitesse et la fréquence de répartition de la puissance aux roues arrière. Un système vectoriel se charge même de favoriser la roue arrière ayant le plus d’adhérence. Voilà qui inspirera confiance aux gens qui habitent dans des climats imprévisibles ou qui ont besoin d’un solide rouage intégral pour leurs excursions.

Une bonne alternative
Il est rare de voir une camionnette qui joint aussi bien l’utile (transport et remorquage de charges) à l’agréable (plaisir et sorties en famille). Pour cette seconde génération, Honda a réussi à améliorer une plateforme déjà très bonne. Je suis convaincu que son design plus proche d’un VUS, son prix raisonnable (38 471 $ de base; 50 471 $ pour la version haut de gamme Black Edition) et sa capacité à se conduire comme une voiture et à remorquer comme un camion aidera la nouvelle Honda Ridgeline 2017 à attirer davantage l’attention des acheteurs.

Vous aimeriez un 2e avis? Ne manquez pas l’essai routier de la Honda Ridgeline 2017 par notre autre collaborateur, Justin Pritchard.

 

Honda Ridgeline 2017
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Photos :D.Heyman
Photos du Honda Ridgeline Black Edition 2017
Honda Ridgeline Black Edition 2017 | Photo : Honda
Dan Heyman
Dan Heyman
Expert automobile
  • Plus de 12 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 70 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 150 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque