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Jaguar D-Type : Histoire

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Khatir Soltani
Le 13 avril 1954, le nouveau prototype de la compagnie anglaise a effectué ses premiers tours de piste à Silverstone. La D-Type -- un nom logique -- a été dessinée par Malcolm Sayer, le principal designer de Jaguar et un ancien ingénieur en aéronautique de Bristol qui avait également travaillé sur la C-Type. En appliquant toute son expertise, Sayer a conçu une architecture monocoque dont la suspension avant indépendante était intégrée dans un sous-cadre composé de tiges en acier tubulaires.


Cependant, son génie s'est davantage exprimé dans la nouvelle carrosserie profilée du modèle. Toutes les lignes semblaient se fondre les unes avec les autres, excepté celles de la porte (côté conducteur) et de la petite ouverture arrière qui cachait le pneu Dunlop de rechange.

Au début, le moteur à six cylindres en ligne de 3,4 litres à double arbre à cames en tête de la D-Type était pratiquement le même que celui de la C-Type. Mais grâce à la silhouette plus aérodynamique de la voiture et à sa suspension plus moderne, la D-Type était beaucoup plus rapide.

En 1954, lors de sa première apparition aux 24 Heures du Mans, une D-Type commanditée par Jaguar a terminé deuxième derrière la Ferrari du légendaire Juan Manuel Fangio. Chemin faisant, elle a fait la preuve que son endurance était aussi exceptionnelle que son design. Sur la grande ligne droite de 3,2 km entre Le Mans et Mulsanne, elle a même atteint une vitesse de pointe de 170 km/h, soit 32 km/h de plus que la C-Type.

L'année suivante, la D-Type a remporté les grands honneurs grâce à un museau plus étroit et à un nouveau moteur à injection.

Alors qu'elle en mettait plein la vue sur circuit fermé, la D-Type n'avait toutefois pas une étoffe aussi solide que les Ferrari et les Mercedes sur de vrais parcours routiers. La seule fois où la D-Type a participé au Mille Miglia d'Italie, elle a littéralement tombé en morceaux.

En 1956, Jaguar était de retour au Mans, mais des accidents et des ennuis mécaniques ont contraint les trois voitures de la compagnie à l'abandon. Heureusement, une D-Type appuyée par un commanditaire privé a sauvé les meubles en remportant la victoire. La même équipe a d'ailleurs triomphé en 1957 après que Jaguar eut décidé de mettre un terme à son programme de course.

Cette année-là, après avoir assemblé 71 D-Type, le constructeur a commencé à produire la XKSS, une version de route de son célèbre bolide de course, équipée de vrais pare-chocs, d'un pare-brise complet et d'une capote rabattable (mais pas d'aileron). Cependant, en raison d'un incendie à l'usine qui a détruit la plupart des pièces de D-Type utilisées pour fabriquer la XKSS, la production a été abandonnée après que seulement 17 exemplaires eurent été complétés.

Le feu a peut-être entraîné la mort de la D-Type, mais son héritage est bien vivant. Par exemple, la E-Type (également appelée XKE) qui a vu le jour en 1961 était grandement inspirée par sa devancière. Bien sûr, elle n'a jamais pu remplacer la D-Type dans le coeur des amateurs, ce pourquoi on ne retrouve que cette dernière parmi les grands bolides de course au domaine Earl of March.

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Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada