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L'erreur d'un magazine sur les véhicules hybrides soulève des questions

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Alex Law
La crédibilité du populaire magazine Consumer Reports est remise en question depuis son erreur concernant le coût à long terme des véhicules hybrides. Si ses ingénieurs et éditeurs ne peuvent effectuer correctement le genre de calculs qu'un jeune gamin fait à tous les jours à l'école, pourquoi devrions-nous nous préoccuper de leurs opinions sur les véhicules que nous désirons acheter?

Les résultats rapportés démontrent un net favoritisme à l'égard des voitures japonaises, à tel point que les gens de Consumer Reports devraient rougir de honte (ce qu'ils ne font pas). En se basant sur les jugements plutôt subjectifs d'un petit groupe de personnes, la publication a décidé que tous les modèles de son Top 10 devaient provenir de marques japonaises. Ce n'est pas tant une question d'anti-américanisme (c'est l'accusation que les dirigeants de la revue disent ressentir) qu'un problème de pensée rationnelle en raison d'une prédisposition pour tout ce qui est originaire du pays du soleil levant.

Imaginez, Consumer Reports a décerné le titre du meilleur VUS au Toyota Highlander Hybrid même en sachant qu'il coûtera à son propriétaire environ 16 000 $ de plus sur cinq ans qu'un Highlander régulier. De même, la Toyota Prius a été choisie comme la voiture la plus écologique même si elle coûtera environ 5900 $ de plus au cours de la même période. Il y a pire: le Honda Ridgeline a été identifié comme la meilleure camionnette, et ce, même si sa faible polyvalence ne le rend pratique que pour une clientèle restreinte et même si ses ventes sont en deçà des attentes parce que les membres de cette clientèle en question ne l'aiment pas tant que cela.

Bref, les bonzes de Consumer Reports ont cru que les véhicules japonais étaient supérieurs pendant tellement longtemps qu'ils sont incapables de reconnaître les nouvelles réalités qui contredisent leurs préjugés.

Encore plus dérangeant, certaines personnes dans l'industrie (notamment ce magazine) ont tendance à publier des projections sur la future valeur résiduelle d'un véhicule comme s'il s'agissait de faits scientifiques, alors que les chiffres présentés ne sont en fait que le résultat d'une approximation subjective.

Voici ce qui est arrivé dans le cas de Consumer Reports: ses responsables ont analysé une étude des coûts des véhicules hybrides et non hybrides (étude menée par une firme de Détroit) et ils ont procédé à des calculs qui ne reflétaient pas du tout les résultats réels. Vérifiez par vous-même en allant sur le site www.vincentric.com et en comparant par la suite les classements de la revue. Ces derniers ont d'abord été publiés dans son numéro annuel consacré entièrement à l'automobile, puis ils ont été retirés du site Internet sans aucun commentaire. Les nouveaux résultats sont disponibles au www.consumerreports.com.

L'étude de Vincentric arrivait à la même conclusion qui saute aux yeux de tout le monde ayant un peu d'aptitudes en mathématiques, à savoir que les véhicules hybrides coûtent plus cher à l'achat et à l'entretien que leurs équivalents à essence. Autrement dit, vous faites une grave erreur si vous en achetez un pour sauver de l'argent. Pas aussi grave que l'erreur commise initialement par Consumer Reports, mais assez sérieuse pour reconsidérer l'achat d'un hybride. Si la préoccupation première d'un acheteur était vraiment de moins polluer, alors il n'opterait pas pour un utilitaire comme le Toyota Highlander et il se tournerait vers une petite voiture économique.

L'idée que quelqu'un puisse déterminer avec une parfaite exactitude la valeur résiduelle d'un véhicule dans deux, cinq ou dix ans - en d'autres mots, sa dépréciation - est totalement ridicule. Voilà le coeur du problème dans ce cas-ci. Oui, il y a une certaine quantité de données empiriques qui entrent en considération, mais ce travail relève davantage de la spéculation. Quoi de plus difficile que de prédire la valeur d'un véhicule hybride dans cinq ans?

Selon Vincentric et Consumer Reports, les hybrides d'aujourd'hui vaudront 3 % de plus que leurs équivalents à essence en 2011, ce qui à mon avis est carrément faux. Les ventes de véhicules hybrides sont en baisse, en grande partie parce que ceux qui en voulaient un ont déjà acheté le leur et que le reste des consommateurs ont compris que l'économie d'argent réelle est loin d'être instantanée - si économie il y a.

Par surcroît, les hybrides de demain, comme le Saturn VUE Greenline, seront de moins en moins dispendieux et leur technologie se sera améliorée, rendant du même coup les modèles actuels relativement démodés, voire désuets (pensez aux coûts de réparation pour un système vieux de cinq ans).

Tout ceci laisse croire que les véhicules hybrides auront une valeur inférieure à celle de leurs pendants non hybrides sur le marché des véhicules usagés d'ici la fin de la décennie.
Alex Law
Alex Law
Expert automobile