Mazda et MX sont deux appellations indissociables. En quarante ans, le constructeur de Hiroshima a présenté de nombreux véhicules désignés par ces deux lettres, tantôt des voitures-concepts, tantôt des modèles de série. Des véhicules qui, dans certains cas, ont fait époque.
Avec le lancement de l’utilitaire MX-30, son premier modèle électrique de série, Mazda a choisi de renouer avec cet acronyme qui, au sein de sa gamme, n’avait servi jusqu’ici qu’à des voitures sport : les MX-3, MX-5 et MX-6.
À l’origine, toutefois, cet acronyme était l’apanage des modèles souvent les plus anticonformistes imaginés par Mazda : des voitures-concepts défiant les conventions pour ouvrir la voie à de nouveaux paradigmes. C’est pour désigner ces « Mazda eXperimentales » que le constructeur utilisait l’acronyme MX, une appellation apparue pour la première fois en 1981 pour un projet sino-italien : la MX-81 Aria.
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Cet élégant petit coupé fut lancé au Salon de Tokyo cette année-là. Son design avant-gardiste était le fruit d’un designer belge alors dans la trentaine qui oeuvrait pour le carrossier italien Bertone : Marc Deschamps. La relation de Bertone et Mazda n’était d’ailleurs pas nouvelle. Dans les années 60, ce carrossier avait conçu les Mazda Familia et Luce, deux modèles qui ont contribué à l’essor de la marque.
Peu de personnes se souviendront qu’après Tokyo, la MX-81 a fait ses débuts nord-américains au Canada, dans le cadre du Salon de l’auto de Montréal, en janvier 1982. À l’époque, nos voisins étatsuniens n’avaient pas de préséance systématique sur les dévoilements des véhicules-concepts sur notre continent...
Mais avant de venir en sol canadien, la MX-81 fut la vedette d'une séance photo réalisée à Milan, sur la Piazza Duomo. « Cette séance photo mythique traduit à la perfection ce dialogue permanent entre la technologie japonaise et le style italien », raconte le constructeur qui, quarante ans plus tard, a choisi de restaurer ce prototype historique.
Construit se la base d’une Mazda 323 de l’époque, la MX-81 adopte un style cunéiforme typique des créations d’alors de Ghia. Ce prototype se distingue par son vitrage imposant avec des glaces affleurantes, ses phares escamotables et ses essuie-glaces rétractables. Ses feux arrière verticaux qui recouvrent la quasi-totalité du montant arrière du toit sont une autre spécificité de sa carrosserie très profilée, comme en témoigne son coefficient de traînée de 0,29.
C’est toutefois à l’intérieur qu’on retrouve sa trouvaille la plus novatrice. Car cette voiture-concept n’a pas volant, du moins pas un volant classique fixé à une colonne de direction comme toutes les autos de cette époque. Le conducteur fait plutôt face à un petit écran de télévision couleur logé au fond d’un boîtier rectangulaire sur lequel on retrouve une dizaine de gros boutons-pression. Ils actionnent les essuie-glaces, les clignotants, les phares et même l’avertisseur sonore. Puis, sur le pourtour de ce boîtier, une bande en matière plastique flexible constituée de petits anneaux reliés entre eux sert de mécanisme de direction en glissant à gauche ou à droite, selon la direction désirée.
Des sièges avant capables de pivoter, pour faciliter l’accès à la banquette arrière, complètent ce design né d’un nouveau paradigme.
Contrairement à plusieurs prototypes, celui-ci n’a pas été mis au rebut après sa vie utile. Entreposé à Hiroshima, son constructeur a choisi de le faire renaître. Sa restauration a débuté en février 2020 dans le cadre d’une initiative conjointe entre le Japon et l’Italie.
Après une révision mécanique complète, réalisée par des techniciens de Mazda, le moteur a démarré et la voiture a été testée sur circuit. Après quoi des maîtres-artisans de la société SuperStile de Turin ont rénové sa carrosserie et l’intérieur en tentant cependant de conserver le maximum de matériaux d’origine. On voulait laisser apparentes certaines marques du temps.
SuperStile s’est attachée à redonner à la peinture, aux panneaux de carrosserie, à la sellerie de cuir et aux optiques des phares leur apparence de jeunesse. Enfin, comme pour boucler la boucle, la MX-81 Aria s’est ensuite retrouvée une seconde fois sur la Piazza Duomo pour une série de clichés. Mais cette fois, la première MX était aux côtés du plus nouveau modèle MX : le MX-30, une nouveauté qui, par son côté électrisant, donne un nouveau sens à ces deux lettres.
Les voitures-concepts « MX » de Mazda
MX-81 Aria, Tokyo, 1981
MX-02, Tokyo, 1983
MX-03, Tokyo, 1985
MX-04, Tokyo, 1987
MX-5 Miata à hydrogène, 1993
MX-5 Miata électrique, 1994
MX-5 Miata M Coupé, New York, 1996
MX-V, Tokyo, 1997
MX-Sport Tourer, Genève, 2001
MX-5 MPS, Francfort, 2001
MX-Sport Runabout, Genève, 2002
MX-Sportif, Genève, 2003
MX-Micro Sport, Détroit, 2004
MX-Flexa, Genève, 2004
MX-Crossport, Détroit, 2005
MX-5 Superlight, Francfort, 2009
MX-5 GT, Goodwood, 2012
MX-5 Super25, SEMA Show, 2012
MX-5 Speedster, SEMA Show, 2015
MX-5 Spyder, SEMA Show, 2015
MX-5 Miata RF Kuro, SEMA Show, 2016
MX-5 Speedster, SEMA Show, 2016
MX-5 Levanto par Garage Italia, 2017