Le constructeur nippon a procédé à des changements de mi-parcours sur sa berline compacte plus tôt en 2016. Si ce remodelage n’a pas nui au chapitre de la conduite – lire un tantinet plus sportif ici –, la Nissan Sentra est toujours considérée par plusieurs comme l’une des voitures les plus tristes à conduire de sa catégorie.
C’est probablement pour cette raison que les ingénieurs ont décidé d’ajouter un turbo à l’équation pour l’année qui vient. En effet, la nouvelle Sentra SR Turbo 2017 va pouvoir profiter de la mécanique 4-cylindres turbo à injection directe en service sous le capot du Nissan Juke.
J’ai récemment pu constater comment se comportait cette variante plus dynamique lors d’un lancement organisé par Nissan dans la région d’Atlanta, en Georgie. Voici ce qui est ressorti de ce bref premier contact.
Plus de punch sous le pied droit
Réglons tout de suite la question du nouveau moteur. Avec une puissance de 188 chevaux et un couple optimal de 177 lb-pi, la Sentra SR Turbo ne risque pas d’éclipser l’ancienne Sentra SE-R Spec V commercialisée jusqu’en 2010, mais il faut l’avouer, ce gain sous le pied droit est une excellente nouvelle, surtout en tenant compte de l’anémique 4-cylindres de 1,8-litre à aspiration normale des autres livrées.
Nissan a plutôt l’intention de tirer profit du succès que connaît sa berline aux États-Unis – et au Canada – en ajoutant cette option plus dynamique. D’ailleurs, ce bloc a beau être plus explosif, il n’a rien à se reprocher en matière d’économie d’essence.
La Sentra SR Turbo 2017 sera livrée d’office avec une transmission manuelle à 6 rapports, tandis que l’optionnelle unité CVT sera également offerte à ceux qui n’ont cure de manier un levier de vitesse au quotidien.
Heureusement, le traitement ne s’arrête pas là, Nissan ayant raffermi la suspension au niveau des amortisseurs et même des ressorts. La direction serait, nous dit-on, plus précise, ce qui ne fera pas de tort. Quant au freinage, le diamètre des freins à disques à l’avant a gagné quelques millimètres, question de donner plus de mordant lorsque ça compte.
Au volant
Ces améliorations ont-elles fait de la Sentra une meilleure voiture? La réponse est évidente. Aussitôt lancée, la SR Turbo n’a besoin que de quelques secondes pour illustrer sa puissance additionnelle. J’ai déjà affirmé dans le passé que la sonorité de ce bloc dans le Juke manquait de charisme. Eh bien, c’est également le cas avec cette Sentra SR Turbo. Peu importe, le but de cette berline n’est pas de déloger les versions sport du moment, seulement d’ajouter un peu de tonus à la recette.
Le maniement de la boîte manuelle est d’une facilité déconcertante, un commentaire qui s’applique aussi à la pédale d’embrayage. Les plus sévères trouveront à redire sur la précision du levier, mais bon, pour ceux qui en veulent vraiment plus, un coup d’œil du côté de la 370Z est recommandé. Chapeau également aux ingénieurs qui ont su resserrer la colonne de direction, le freinage et la suspension. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre le nirvana, mais bon, l’effort est digne de mention.
Pas de doute, cette SR Turbo est assurément la Sentra la plus plaisante à conduire sur le marché à l’heure actuelle. Il ne manquerait plus qu’une véritable version retravaillée par l’aile de performance Nismo, mais ça, c’est une autre histoire!
Un « sleeper » la SR Turbo?
Ne cherchez pas les artifices ayant pour but de distinguer la SR Turbo, il n’y en a pas… ou presque! Tout ce que le constructeur a trouvé à ajouter, c’est cet écusson « SR Turbo » logé sur le bout du coffre. Le reste de la berline reprend exactement la robe du modèle SR, celui-ci ayant droit à des bas de caisse plus convaincants et des jantes exclusives. Ah oui, le becquet sur le coffre à l’arrière est une belle touche. Bref, on peut classer la SR Turbo dans la catégorie des « sleepers », ces voitures qui proposent des performances intéressantes sans toutefois l’afficher.
L’habitacle maintenant
C’est la même histoire à l’intérieur, l’ambiance étant à peine rehaussée par ces surpiqûres bleues au niveau de la sellerie. Le volant gainé de cuir n’est pas désagréable à tenir en main, même s’il existe des options plus réussies au sein du catalogue du constructeur.
La présence d’un pommeau de vitesse est bon signe, du moins pour ceux qui apprécient le maniement de ce dernier. Sachez qu’une boîte CVT fera partie des options, mais notre passage dans la région d’Atlanta aura été trop bref pour en faire l’essai. Ayant essayé bon nombre de véhicules Nissan au fil des années, je peux déjà prédire une voiture expressive à l’accélération qui redevient silencieuse à vitesse de croisière.
Les concepteurs n’ont pas cherché à métamorphoser l’ambiance à bord, la planche de bord étant inchangée, tout comme la 2e rangée de sièges d’ailleurs. À ce niveau, la Sentra est l’une des plus généreuses du segment pour ce qui est de l’espace pour les jambes, un commentaire qui s’applique aussi à l’intérieur du coffre.
Conclusion
Au moment d’écrire ces lignes, Nissan Canada n’avait toujours pas dévoilé le prix officiel de la Sentra SR Turbo 2017. Un simple regard au montant exigé pour l’édition SR 2016 (sans le moteur turbo) qui est de 24 298 $ permet de prédire un prix d’entrée oscillant aux alentours des 26 000 $. Nous devrons malheureusement attendre encore un peu avant d’en savoir plus.
La Nissan Sentra SR Turbo n’est clairement pas une machine de guerre destinée à un usage intensif sur circuit, mais l’injection de puissance est une excellente idée de la part des ingénieurs de la marque. En fait, il est étonnant que ce bloc ne se retrouve pas ailleurs au sein de la gamme. Et pourquoi pas une Nissan Micra Nismo? Ce serait chouette, non?
