Pischetsrieder tient ferme à ce que le lien entre la C1 et la firme italienne débouche sur le châssis sophistiqué et la réputée technologie trans-essieu arrière de la Quattroporte. Dans une édition récente du magazine anglais CAR, le patron de Volkswagen a expliqué que "le principe trans-essieu assure une distribution du poids de 47 % à l'avant et de 53 % à l'arrière, ce qui est crucial pour obtenir à mon avis la meilleure dynamique de conduite de la catégorie - et de loin". Une telle affirmation pointe tout droit à une utilisation éventuelle d'une version raccourcie du châssis de la Quattroporte pour fabriquer la C1.
Si tel est le cas, Volkswagen détiendra la technologie derrière ce châssis conçu pour la performance; Audi, pour sa part, ne profitera vraisemblablement que de peu de choses. Pour ajouter l'insulte à l'injure, la C1 pourrait devenir facilement un véhicule plus performant dans l'ensemble que la A6 de Audi, voire même fournir les bases pour la prochaine génération de la Phaeton qui rivalisera férocement avec la A8. On comprend mieux maintenant pourquoi le sang risque de bouillir dans les veines des dirigeants de la marque aux quatre anneaux.
Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là. Volkswagen a la réputation de dépasser exagérément ses coûts de production, et la C1 connaît déjà ses propres difficultés financières. Par exemple, le manufacturier allemand veut l'équiper avec sa superbe boîte de vitesses à double embrayage DSG mais, pour que cela soit possible, un travail d'ingénierie substantiel doit être apporté à la fois au châssis et à la transmission de manière à l'installer à l'arrière du véhicule. Volkswagen est également en train de développer un système de suspensions à air qu'il croit être fondamental pour jumeler une conduite souple à un maniement de premier ordre.
Même si rien de cela n'est coulé dans le béton, une chose demeure certaine: en dépit des ventes peu reluisantes de sa Phaeton, Volkswagen, avec son projet C1, ne déroge pas à ses plans pour être compétitif dans un échelon supérieur du marché automobile. La C1 offre une autre évidence : Volkswagen ira de l'avant même au dépens de Audi, un plan pas très sensé aux yeux de la plupart des observateurs extérieurs. Après tout, la compagnie a travaillé d'arrache-pied pendant des années pour transformer Audi en une marque première reconnue et considérée par plusieurs sur un pied d'égalité avec BMW, Jaguar et Mercedes-Benz. Alors, pourquoi ce besoin soudain de changer une tradition automobile depuis longtemps synonyme d'économie en une nouvelle philosophie basée sur les voitures haut de gamme? Au lieu de cela, Volkswagen pourrait tabler sur ces célèbres petites voitures, comme la Beetle, la Microbus, la Rabbit, la Golf et la Jetta et en faire de véritables gros vendeurs. Autrement dit, il pourrait continuer à faire ce qui a toujours été fait mais, au lieu de gaspiller son argent dans des usines de verre, l'investir dans la conception de véhicules fiables à tous les niveaux.