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Puces électroniques : une crise qui pourrait durer jusqu’en 2023

Oliver Zipse de BMW au Salon de l'auto de Munich 2021 | Photo : BMW
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Daniel Rufiange
La crise des puces électroniques est une conséquence indirecte de la pandémie, et elle perdure

Des cours de concessionnaires qui se vident. Des consommateurs qui se font dire que le véhicule qu’ils souhaitent acquérir est en rupture de stock. Des clients qui doivent parfois attendre des mois avant de mettre la main sur le modèle qu’ils convoitent. Des véhicules livrés incomplets aux concessionnaires en attentes des pièces manquantes. Des prix qui grimpent sur le marché de l’occasion en raison du manque de véhicules neufs.

Voilà quelques-unes des réalités causées par la crise des puces électroniques. Lorsque les premiers effets de cette dernière (un manque de semi-conducteurs pour la fabrication des véhicules neufs) se sont fait sentir, les experts parlaient d’une situation qui pouvait perdurer jusqu’au début de 2022.

Maintenant, certains constructeurs parlent de 2023.

C’est ce qu’ont déclaré certains dirigeants lors du Salon automobile de Munich au cours des derniers jours, nous rapporte le site Automotive News.

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Mercedes-Benz EQA
Mercedes-Benz EQA |

« L’explosion de la demande de semi-conducteurs à l’échelle mondiale signifie que l’industrie automobile pourrait avoir du mal à s’en procurer suffisamment l’année prochaine et en 2023, même si la pénurie devrait être moins grave d’ici là », a déclaré Ola Kallenius, le chef de la direction de Daimler.

« Plusieurs fournisseurs de puces ont évoqué des problèmes structurels liés à la demande », a-t-il ajouté. « Cela pourrait influencer l’année 2022. La situation pourrait être plus détendue en 2023 ». On espère une reprise au quatrième trimestre chez Mercedes-Benz.

De son côté, le grand patron de BMW, Oliver Zipse, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les chaînes d’approvisionnement restent un peu à court pendant une bonne partie de l’année 2022. « Je m’attends à ce que la situation se poursuive au cours des six à douze prochains mois. » Il a spécifié qu’il ne voyait pas de problèmes à long terme, ajoutant que l’industrie automobile était un client attrayant pour les fabricants de puces.

Au sein du groupe Volkswagen, Herbert Diess a déclaré que les pénuries se poursuivraient au cours des prochains mois, voire des prochaines années, car les semi-conducteurs sont très demandés. Selon lui, la demande ne fait que croître et l’augmentation des capacités de production prendra du temps. « Ce sera probablement un goulot d’étranglement pour les prochains mois et les prochaines années », a-t-il opiné.

Volkswagen ID.4
Volkswagen ID.4 | Photo : D.Boshouwers

Le responsable des achats chez Volkswagen, Murat Aksel, a déclaré que l’offre de semi-conducteurs reste très volatile et tendue au troisième trimestre. « Nous espérons une reprise progressive d’ici la fin de l’année. » Ce dernier a ajouté une donnée fort intéressante : « L’industrie automobile mondiale aurait besoin d’environ 10 % de capacités de production supplémentaires pour les puces. » Voilà qui nous donne une idée de la situation. Oui, les constructeurs pourront produire des véhicules, mais ils ne fourniront pas au rythme espéré.

Luca de Meo, le numéro un chez Renault, a déclaré que la situation concernant la pénurie était plus difficile que prévu au cours du trimestre actuel. Selon lui, le prochain devrait nous permettre de voir une certaine amélioration. Renault s’en tient à sa prévision concernant une réduction de la production de 200 000 unités en 2021. Chez Daimler, plutôt que de voir une hausse de ventes cette année par rapport à 2020, comme cela avait été anticipé au départ, on en sera plutôt au beau fixe.

Et le problème ne se résorbera pas de lui-même, car les véhicules sont devenus de plus en plus dépendants des puces, qu’il s’agisse d’unités pour la gestion informatique des moteurs pour une meilleure économie de carburant ou encore pour les fonctions d’assistances à la conduite.

Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque