LMA - Quelles sont vos relations avec Carlos Ghosn ?
SN - Elles sont excellentes car il m'a engagé pour donner plus d'importance au design des voitures, l'une des pierres angulaires de son projet de relance. Il m'a offert un défi très, très important, mais c'est l'ampleur du projet qui m'a incité à quitter Isuzu, une compagnie qui m'a toujours bien traité et où j'ai acquis une expérience incomparable. Chez Nissan, le design devenait primordial et essentiel. De plus, Carlos Ghosn était d'accord avec moi sur le fait que le stylisme de nos voitures devait refléter la culture japonaise et non pas une vague interprétation des principales tendances internationales.
LMA - Quelles furent vos premières décisions?
SN - J'ai analysé les ressources dont je disposais et leur efficacité. Cela m'a amené à fermer les centres de Munich et Barcelone et à installer le centre européen du design de Nissan à Londres. Les autres bureaux ont été réorganisés et celui d'Atsugi au Japon a été agrandi, modernisé et réorganisé. Nous nous sommes remis au travail avec ces nouveaux outils et nous avons produit à une cadence spectaculaire. Entre 2000 et 2003, nous avons dévoilé 23 nouveaux modèles de production et 19 voitures concept. Je suis très fier de ces résultats.
LMA - En terminant, quelle est votre philosophie de design ?
SN - Lorsque j'ai pris les commandes du stylisme chez Nissan, je voulais que nos Centres de design créent des modèles avec une forte composante émotionnelle, avec des lignes simples et rationnelles. En matière de voiture, je suis persuadé qu'émotions et fonctionnalité peuvent très bien aller de pair. La forme suit l'émotion, mais pas l'in. verse. Et c'est ce j'entends lorsque je parle d'un design basé sur la culture japonaise. Le Japon a une tradition séculaire dans 'art de conjuguer au mieux la fonction d'un objet et sa beauté formelle. L'aspect le plus intéressant est que cela aboutit à des lignes d'une grande simplicité.