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Toyota se tourne vers 2011 et les années à venir

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Le meilleur taux d'intérêt
Mike Goetz
Les rappels forcent la compagnie à revoir sa structure et ses priorités
Nouvelle ère chez Toyota
Quand on lui a demandé si Toyota pouvait un jour regagner l'excellente réputation forgée au cours des deux dernières décennies, le directeur gestionnaire a répliqué par une question : «Est-ce possible pour quelconque compagnie automobile d'assumer le leadership technologique qui a caractérisé Toyota durant les années 1970, '80 et '90? Si on me l'avait demandé il y a un an, j'aurais répondu que cela ne pouvait probablement pas se reproduire. Les constructeurs d'aujourd'hui partagent tellement d'informations, de ressources et de fournisseurs qu'il devient très difficile pour quiconque de s'élever au-dessus de tout le reste de l'industrie.»

Puis, il a ajouté : «Mais il s'est passé une chose étrange; la crise nous a forcés à revoir absolument tout ce que nous faisons, à repenser chaque approche et à reformuler notre engagement envers les valeurs fondamentales de la compagnie. Nous avons ouvert les yeux et vu qu'il est bel et bien possible d'établir de nouveaux standards en matière de sécurité et de qualité. Cependant, il a fallu changer radicalement notre façon de penser par rapport à l'année dernière.»

Ventes à la baisse

Comparativement à 2009, Toyota aura terminé 2010 avec des ventes en baisse d'environ 14 %. Pendant ce temps, le marché automobile canadien affiche une hausse moyenne de 7 %. L'analyste Dennis DesRosiers attribue la piètre performance du numéro un mondial non seulement à la saga des rappels mais aussi à la réaction de ses dirigeants.

«Au fil des ans, Toyota a brillamment répondu à la priorité numéro un des acheteurs, c'est-à-dire la fiabilité et la durabilité. Or, les rappels sont essentiellement venus dire au monde entier que ses véhicules ne sont pas tout à fait fiables et durables, lance-t-il. À présent, Toyota doit se repositionner, mais à chaque fois qu'une initiative est lancée, elle ramène l'attention du public sur les rappels de sécurité et de qualité.»

DesRosiers enchaîne : «Toyota peut moins se permettre aujourd'hui d'éviter les rabais et programmes incitatifs parce que la marque n'a plus sa valeur supérieure. Elle est devenue comme toutes les autres. Mais voilà, toutes les autres marques proposent des rabais et, en refusant de se prêter au jeu, Toyota voit ses ventes baisser.»

Pour lui, il sera extrêmement difficile, voire impossible, de redorer le blason au point où il brillait il n'y a pas si longtemps.

Un autre analyste, Ryan Robertson de J.D. Power Canada, affiche plus d'optimisme. Il pense que Toyota a bien fait de parler aussi souvent et aussi passionnément de sa préoccupation à l'égard de la sécurité et de la qualité de ses véhicules. Dans le sondage de notoriété des marques de J.D. Power Canada, en date de janvier 2010, 9,2 % des répondants considéraient Toyota lors de leur décision d'achat et 9,4 % en faisaient de même en juin. À l'inverse, Ford a vu son indice de notoriété chuter de 11,2 % en janvier à 9,9 % en juin.

Forcément, dit-il, Toyota vise juste à quelque part.

Mike Goetz
Mike Goetz
Expert automobile