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Véhicules autonomes : ce à quoi vous n'avez pas pensé

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Josée Paquet
J’avais déjà exprimé des réserves quant à l’apparition des véhicules entièrement autonomes tels que la voiture Google dans un précédent billet. Il y a quelques jours, en discutant avec un collègue à la suite de la parution d’un article sur le Web, nous avons amorcé un questionnement qui, vous le reconnaîtrez, a sa place dans le débat sur les véhicules sans conducteur.

Fiabilité à 100 %?
Les concepteurs de voitures autonomes donneraient, si cela était possible, des cotes de fiabilité de 200 % à leurs véhicules. Or, on sait tous qu’ils ne le peuvent pas. Bien que ces véhicules aient été fabriqués pour ne connaître aucun raté en matière de technologie, et que des systèmes auxiliaires ont fort probablement été intégrés pour pallier un éventuel problème, que se passerait-il si un problème survenait? Que la voiture ne puisse s’immobiliser à temps et grille un feu rouge? Blesse quelqu’un? Et si le système se « désengage » et que le conducteur doit reprendre le contrôle du véhicule, aura-t-il le temps et les réflexes pour éviter une catastrophe? Ce qui m’amène au 2e point soulevé lors de cette discussion.

Infraction : qui est tenu responsable?
Certes, les voitures autonomes ont été (et seront) conçues pour pouvoir respecter le Code de la route jusqu’à la plus petite virgule, mais si une défaillance survient et que votre voiture grille un feu rouge, à qui le policier devra-t-il donner le constat d’infraction? À vous? Techniquement, vous ne conduisiez pas le véhicule, même si vous êtes responsable de son « comportement ». La voiture? Difficile de verbaliser une chose. Selon Google, le constructeur qui a conçu le véhicule devrait être tenu responsable et l’amende devrait lui incomber. Mais vous vous en doutez, ce débat est loin d’être clos.

Saviez-vous qu’aux États-Unis seulement, 41 millions de personnes reçoivent chaque année une contravention pour excès de vitesse, le tout totalisant 6,2 milliards de dollars? Et les autres infractions ne sont même pas comptabilisées dans ce total (omission de s’arrêter à un feu rouge, à l’approche d’un autobus scolaire ou en effectuant une manœuvre illégale, etc.). Évidemment, les voitures autonomes ont été programmées pour respecter le Code; mais si toutes les voitures sur nos routes peuvent se conduire toutes seules, un problème inattendu risque de surgir…

Qui renflouera les coffres de l’État?
Si les véhicules sans conducteur pullulent sur les routes, le nombre de contraventions distribuées chutera de façon dramatique. Les automobilistes et contribuables que nous sommes en seront fort heureux, par contre les conséquences sur l’économie pourraient être désastreuses, car il y aurait moins d’argent dans les coffres de l’État et par conséquent, plusieurs policiers pourraient perdre leur emploi, de même que de nombreux garagistes, carrossiers et autres fournisseurs. Ça fait quand même beaucoup de dommages collatéraux…

En extrapolant encore, on peut se demander comment le gouvernement parviendrait à combler ce manque à gagner : en augmentant les tarifs de stationnement? De l’électricité? De l’essence? Des impôts? En instaurant davantage de postes de péage? Il y a matière à réflexion.

Mais tout n’est pas noir…
Nonobstant ce questionnement, il faut reconnaître que l’avènement des véhicules autonomes présente certains avantages. Ainsi, on estime qu’aux États-Unis, annuellement, il y aura:
  • Près de 2 milliards de litres de carburants économisés, qui représente 101 milliards de dollars;
  • 30 000 décès de moins;
  • 4,95 millions d’accidents en moins;
  • Une économie de 4,8 milliards d’heures de déplacements.
Fait surprenant également, ce sont les pays émergents qui ont le plus confiance aux véhicules sans conducteur. Le Brésil (94 %) et l’Inde (86 %) arrivent en tête de liste, tandis que seulement 52 % des Canadiens ont une opinion favorable de cette technologie. Les Japonais ferment la marche, avec un faible 28 % de confiance envers les voitures autonomes.

Chose certaine, ces voitures sans conducteur arriveront sur nos routes au tournant de la prochaine décennie et devraient connaître une ascension fulgurante, car de nombreux constructeurs s’y intéressent. Même Google a débuté la construction d’une centaine de prototypes de voitures autonomes ne comportant pas de volant ni de pédales de freins et d’accélérateur.

Et vous? Croyez-vous que les voitures autonomes vont supplanter les véhicules traditionnels? Pensez-vous que la technologie va trop loin et que nous en sommes trop dépendants ? Est-ce que les avantages des véhicules autonomes surpassent leurs inconvénients? Donnez-nous votre opinion!


Josée Paquet
Josée Paquet
Expert automobile