Qui devrait mourir en premier en cas d’accident avec un véhicule autonome? Le conducteur ou les piétons? Lancée comme cela, la question revêt un caractère macabre, je vous l’accorde. Mais selon le site Technology Review, qui cite une étude réalisée par Jean-François Bonnefon et d’autres chercheurs de l’École d’économie de Toulouse, les constructeurs automobiles qui développent des véhicules autonomes seront tôt ou tard exposés à ce dilemme.
En effet, en cas d’accident inévitable, comment devrait réagir la voiture entre écraser un ou des piétons pour préserver la vie du conducteur ou bien foncer dans un mur pour sauver les gens qui traversent – mais sacrifier l’automobiliste? Bonne question… à laquelle aucune réponse n’a encore été trouvée. Pourtant, celle-ci est primordiale puisqu’elle aura, selon l’article, un impact considérable sur l’acceptabilité des véhicules autonomes par la population.
Question d’en avoir le cœur net, l’équipe de chercheurs a interrogé les gens pour leur demander si ces véhicules devaient à tout prix minimiser les pertes de vies – et donc tuer le conducteur – ou bien protéger coûte que coûte les occupants du véhicule. Étonnamment, les gens étaient en faveur d’une perte de vie minimale pour préserver le plus grand nombre, donc de tuer le conducteur ou les autres occupants. Par contre, l’étude démontre que ces gens « n’hésiteraient pas » à sacrifier les gens à l’intérieur de la voiture… tant qu’ils ne s’y trouvent pas eux-mêmes, auquel cas leur réponse ne serait plus la même.
Il en va de même pour les blessures : est-ce que le véhicule doit considérer que ses occupants sont mieux protégés qu’un cycliste en cas d’impact? Doit-il s’efforcer d’éviter le cycliste étant donné qu’il est plus vulnérable ou bien protéger les occupants?
La question ne trouvera pas de réponse de sitôt, on se doute bien… mais elle devra quand même être réglée avant que ces véhicules n’entrent en circulation en grand nombre sur nos routes. Quelle est votre opinion sur le sujet?