Les véhicules de nos jours se rapprochent de plus en plus de la perfection, ce qui complique la tâche des fabricants qui essaient de différencier leurs produits. C’est particulièrement le cas dans le marché des voitures de luxe, alors que l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord se livrent une guerre technologique sans précédent afin de séduire les consommateurs bien nantis.
La nouvelle BMW 540i xDrive 2017 s’avère le plus récent exemple de la folie des gadgets. Soyons clairs, il s’agit d’un véhicule très compétent et confortable dans une panoplie de situations, mais ça ne semble pas avoir une grande importance au niveau marketing. Pour avoir le plus d’impact possible auprès des visiteurs dans les salles d’exposition, en publicité et lors des essais routiers, il faut souvent reléguer la conduite à l’arrière-plan et se concentrer sur d’autres aspects plus « tendance ».
Toute nouvelle… façon de parler
La berline intermédiaire BMW Série 5 a été complètement redessinée pour l’année-modèle 2017 et elle emprunte différentes composantes à sa grande sœur, la Série 7. Elle a aussi pris un peu d’expansion, mais comme c’est le cas depuis plusieurs années, il est difficile de trouver des différences entre le modèle actuel et son prédécesseur ou même de distinguer la 5 de la 7 sans les aligner une côté de l’autre pour voir laquelle est la plus longue.
Tout ça est voulu, bien sûr. BMW a réussi avec brio à transposer le prestige de sa marque à l’ensemble de ses berlines, coupés et utilitaires. Comme on dit, une marée montante soulève tous les navires.
Des options qui coûtent cher
À l’intérieur, la 540i xDrive 2017 — qui se vend à partir de 69 000 $, juste en deçà de la version haut de gamme M550 xDrive à 82 000 $ — nous permet vraiment d’apprécier la philosophie techno qui guide désormais la conception des véhicules BMW.
Or, si vous trouvez son prix assez élevé, attendez de voir les options comme l’avertisseur de collision avant et arrière, l’avertisseur de sortie de voie, le système de surveillance des angles morts, le régulateur de vitesse adaptatif, l’assistant de direction et le système d’évitement de collision latérale (inclus dans le Groupe d’assistance conducteur à 1 900 $), le coffre à fermeture automatique, les portières à fermeture en douceur, les phares de route automatiques, l’affichage tête haute, le système de stationnement avec visualisation périphérique, les sièges avant et arrière chauffants ainsi que la télécommande universelle (inclus dans le Groupe de luxe avancé à 6 500 $), la caméra de vision nocturne (à 2 500 $), le système de conduite adaptative (à 3 500 $) de même que la clé à affichage BMW avec fonction de stationnement à distance (à 1 500 $). Mon exemplaire comprenait tout ça et valait finalement 90 400 $ avant les taxes, soit environ 20 000 $ de plus que le prix de base de cette version.
Même si elle se rapproche des 6 chiffres, cette Série 5 n’est pas pour autant une authentique berline d’affaires comme la Série 7. Par contre, la quantité de gadgets, de systèmes automatiques et de dispositifs de sécurité dernier cri apparaissant au menu est renversante. Comparativement à l’ancienne génération ou même à il y a 10 ans, celle-ci mise énormément sur la technologie et le numérique pour remporter la course sur l’autobahn.
Vous ne l’avez pas demandé, mais vous l’aurez quand même…
Nous sommes rendus au point où des machines telles que la BMW Série 5 commencent à être offertes avec des commodités plus ou moins utiles et dont la seule raison d’être est d’épater la galerie. Le système de stationnement à distance de la 540i xDrive 2017 que j’ai testée est un parfait exemple : on doit se servir d’une grosse télécommande (alimentée par sa propre batterie qu’il faut recharger périodiquement) juste pour se tenir à côté (et très près) de la voiture et la regarder faire ses manœuvres avance-recule. C’est absurde — comme pas mal toutes les autres fonctionnalités de cette télécommande (il y avait déjà une application mobile qui faisait l’affaire) — mais ça permet de se vanter à ses collègues de bureau dont la Mercedes ou l’Audi ne peut en faire autant.
Le plus simple est sous le capot
En vérité, la BMW 540i xDrive 2017 n’a pas besoin d’un tour de passe-passe numérique qui détourne l’attention de son conducteur. Elle renferme un moteur turbocompressé à 6 cylindres de 335 chevaux qui donne l’impression d’en générer près de 400 lorsqu’on écrase la pédale. D’ailleurs, je ne serais pas surpris si le couple réel était bien supérieur aux 332 livres-pied annoncées. La boîte automatique à 8 rapports opère avec transparence en conduite normale et change rapidement de rapport quand on veut sortir d’une courbe sans tarder.
Certes, la direction n’offre pas une sensation incroyable (l’assistance électrique et la traction intégrale peuvent l’expliquer), mais elle n’est pas floue non plus; on sait toujours dans quel angle sont pointées les roues avant. Ajoutez à cela un châssis bien équilibré et vous obtenez une voiture dont 90 % des acheteurs n’auront aucune raison de se plaindre, que ce soit en termes de confort ou de dynamisme sur la route.
À vous de choisir!
La BMW 540i xDrive 2017 est une berline spacieuse, assez agile et remarquablement évoluée qui doit batailler férocement contre la nouvelle Mercedes-Benz Classe E ainsi que l’Audi A6. Elle met de plus le paquet quand vient le temps de chouchouter, de divertir et de protéger ses occupants. Bien sûr, vous pouvez sauver un tas d’argent et vous simplifier la vie en évitant de cocher les différentes cases d’options ou encore en choisissant une Série 5 plus modeste. Vous comprendrez alors le sens de « l’addition par soustraction ».
Essais routiers et évaluations
