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Premier essai de la BMW M2 Competition 2019 : l’honneur est sauvé

BMW M2 Competition 2019 | Photo : D.Rufiange
Le meilleur taux d'intérêt
Daniel Rufiange
Lorsque l’arrière de la M2 Competition décroche, il est impossible de paniquer ; on ressent la voiture jusqu’au bout de nos doigts et en un tournemain, on la remplace dans le droit chemin

Palm Springs, Californie – Ceux parmi vous qui ont entre 40 et 60 ans se souviennent du temps où BMW ne proposait que trois modèles ; les Séries 3, 5 et 7. Ceux passionnés par la chose automobile se rappelleront que dans les deux premiers cas, des versions de performance étaient au menu.

On fait référence aux M3 et M5, bien entendu, toutes deux apparues au milieu des années 80.

Dans le cas de la première, elle en a fait rêver des amateurs. Dans celui de la deuxième aussi, même si sa facture a toujours eu de quoi ralentir les ardeurs. La M3 était plus « accessible », disons ça comme ça.

Évolution et prise de poids
Au fil des trois dernières décennies, le modèle a grandement évolué. Au passage, il s’est raffiné, mais a aussi vu ses dimensions exploser. Oui, la mécanique à son service n’a cessé de gagner des étalons et les performances ont progressé dans la même veine, mais au final, la M3 d’aujourd’hui n’est plus ce qu’elle était.

Qu’on s’entende ; il s’agit toujours d’une extraordinaire machine, mais l’esprit du modèle d’origine a été un tantinet charcuté au passage.

Heureusement, BMW a eu la bonne idée de proposer des modèles sous la Série 3 depuis le début de la présente décennie et en réservant à ces derniers le traitement M, elle a su recréer une magie que l’on croyait à tout jamais disparue, soit celle que seule une bombe de petit format peut suggérer.

Madame, monsieur, voici la M2 Competition.

| Photo : D.Rufiange

L’ancienne Série 3
Les bolides, au fil des générations, ne cessent de prendre du poids et de grossir. De quoi rappeler nos propres parcours… Enfin… Heureusement, il est toujours possible de se remettre en forme. Chez BMW, avec la Série 2, c’est un peu ce qu’on a fait. Dans le fond, si la Série 3 de jadis avait simplement vu son style évoluer, voici à quoi elle ressemblerait aujourd’hui.

Une comparaison amusante avant d’aller plus loin. L’empattement de la M2 est seulement 13 cm supérieurs à celui de la M3 en 1986. La longueur ? Plus grande de 13 cm, également. La voiture est aussi plus longue de 17 cm et plus haute de seulement 4. En gros, on parle pratiquement du même format.

Le poids est plus important, toutefois, soit près de 1600 kg contre environ 1200 pour le classique des années 80.

En revanche, la mécanique crache un venin beaucoup plus mortel ; on parle de 405 chevaux pour la M2 alors que la M3 d’alors en proposait 200. Au 0-60 m/h (0-96 km/h), l’écart est de 3 secondes en faveur de la M2 (4 secondes contre 7,1).

| Photo : D.Rufiange

L’esprit du modèle
Tout cela est bien, mais si l’expérience au volant n’était pas probante, les similitudes entre les formats des modèles ne voudraient rien dire. Pour avoir pris le volant de cette M2, tant sur piste que sur route, on peut vous confirmer une chose ; l’esprit du modèle d’antan a été conservé.

Mieux encore ; on en a réinventé les paramètres.

Attention. Ce qui suit pourrait causer la dépendance.

Tout ce qu’un fantasme doit être
Vous est-il déjà arrivé de vous imaginer au volant de votre voiture de rêve ? Si oui, je suis prêt à parier que ces moments de rêveries étaient absolument sublimes. Lorsqu’on rêve, qu’on fantasme, tout est parfait. Prendre le volant d’une BMW M2, ça se résume un peu à ça.

Et ça défait un mythe qui dit que la réalité ne se rapproche jamais du fantasme. Dans le cas qui nous intéresse, ça y correspond, et plus même. Ici, en fait, la réalité dépasse le rêve.

| Photo : D.Rufiange

Le nécessaire
Pour qu’une voiture à vocation sportive livre une expérience enivrante, elle a besoin de quelques ingrédients indispensables ; un moteur nerveux, une boîte de vitesse bien étagée et un châssis réglé au poil. Et le travail de tous les organes mécaniques doit répondre à une qualité : l’harmonie.  

La M2 a tout le nécessaire.

Mécanique
Dans un premier temps, le cœur de la M2 se veut un nouveau moteur. Ce dernier, un 6-cylindres en ligne à double turbo, propose une puissance de 405 chevaux entre 5230 et 7000 tours/minute. Il s’agit d’un bloc dérivé de celui qui propulse les modèles M3 et M4. Le couple, lui, se chiffre à 406 livres-pieds et se veut disponible entre 2350 et 5230 tours/minute.

Outre la puissance qui se veut impressionnante, c’est la linéarité de sa livraison, constante à toutes les plages du régime, qui nous cloue le bec. Imaginez un buffet avec vos mets préférés ; vous pouvez y retourner à votre guise et les plats sont toujours pleins.

| Photo : D.Rufiange

Transmissions
La M2 peut être livrée avec deux boîtes. Une première, de type automatique à double embrayage, assure le meilleur temps au 0-60 m/h (0-96 km/h), soit 4 secondes et des poussières. Avec la boîte manuelle à six rapports, on ajoute 0,2 seconde.

Pour avoir mis les deux à l’essai, deux mots nous sont revenus en tête : travail impeccable. Chacune sert le modèle à merveille, mais on va s’entendre sur une chose ; pour que le fantasme auquel nous faisions allusion soit le plus incroyable possible, la boîte mécanique est le choix tout désigné. C’est simple, l’embrayage offre une excellente rétroaction et la course du levier est à la fois courte et précise.

On voudrait faire mieux que la mission serait quasi impossible.

Châssis
On évitera ici d’aborder des détails trop techniques, mais les ingénieurs de BMW ont sélectionné des composantes qui travaillent dans un ballet tout à fait admirable. La jambe de suspension avant, par exemple, provient des M3 et M4. Elle contribue à la rigidité structurelle de la partie avant, ainsi qu’à la précision de la direction. Elle est faite de fibre de carbone et ne pèse que 3,3 livres.

L’aluminium qui est utilisé à la hauteur des essieux avant et arrière est aussi emprunté aux M3 et M4. Des joints de rotule possédant un niveau de tolérance plus élevé sont responsables de gérer les forces transversales et ils assurent une plus grande précision de la position de chaque roue en toutes circonstances.

| Photo : D.Rufiange

Et on passera rapidement sur les freins, dont les étriers à six pistons à l’avant, quatre à l’arrière, garantissent des arrêts capables de faire remonter votre dernier repas près de la porte où il est entré.

Nous pourrions poursuivre longtemps. Ça vous donne une idée du sérieux apporté à la confection du châssis.

L’expérience
Au volant, chaque seconde est un régal, c’est simple. La M2 répond à toutes les attentes que l’on peut avoir d’un tel bolide. Pour avoir la meilleure idée, la vidéo qui suit devrait suffire, soit un petit tour de piste au centre de performance de BMW.

| Photo : D.Rufiange

Conclusion
La M2 Competition s’adresse aux amateurs de conduite pure. Son équipement peut être complet, au choix, mais c’est secondaire. Ce qu’on recherche avec ce genre de petite bête, c’est la montée d’adrénaline qu’il peut provoquer en nous.

À ce chapitre, c’est une réussite sur route la ligne.

Il faudra seulement composer avec une facture salée (prix de base de 71 750 $) et un historique de fiabilité qui n’est pas au beau fixe chez BMW. Les choses s’améliorent, toutefois, si l’on se réfère à J.D. Power qui vient de noter une progression chez tous les constructeurs allemands dans son dernier rapport annuel.

Il y a de l’espoir, donc, mais avec la M2, il y a surtout de l’émotion.

Ça, ça n’a pas de prix.

Article par Auto123.com

| Photo : D.Rufiange
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Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque