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Dodge Ram Power Wagon 2005

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Le meilleur taux d'intérêt
Khatir Soltani
Un H2 en arrière de la cravate !
Un H2 en arrière de la cravate !

Dans le monde des camionnettes, on retrouve toute sorte d'adeptes. Certains les aiment à deux pouces du sol, d'autres à la hauteur des gratte-ciel. Certaines d'entre elles adorent jouer les boulevardières, tandis que d'autres recherchent toujours le sommet le plus haut. Et entre ces deux catégories, on retrouve les « normaux », ceux qui utilisent une camionnette à bon escient, pour travailler la plupart du temps ! Le Ram Power Wagon, qui renaît après une absence de plus de 30 ans, se veut quant à lui la nouvelle référence en matière de camionnette pleine grandeur, capable de grimper l'Everest. Jamais jusqu'à aujourd'hui, il m'a été donné de conduire une camionnette aussi imposante et aussi haute sur patte, directement issue d'une chaîne de montage.

Design et architecture

Même après quatre ans de commercialisation, le Ram, avec son allure macho, fait encore tourner les têtes. Sa grille de calandre se veut aussi imposante que celle d'un Peterbilt, et ses dimensions gênent chacun des Chevrolet Silverado qui croise son chemin. Le Power Wagon, qui utilise le châssis du Ram 2500, propose une allure très similaire à celle des versions « civilisées ». Toutefois, pour lui procurer cet air de culturiste, on a esthétiquement ajouté certains éléments, qui laissent deviner ses aptitudes. On le reconnaît d'abord à son châssis surélevé, qui repose sur des pneus tout terrain de taille LT285/70R17D, ainsi qu'à ses moulures et évasements d'ailes de couleur noire. L'oeil aiguisé remarquera également les feux de position qui trônent sur la partie avant du toit, ainsi que les nombreux logos qui ornent les divers panneaux de carrosserie. Notre modèle d'essai, pourvu d'une panoplie d'options, possédait même un treuil électrique avant, pouvait tirer jusqu'à 12 000 livres.

Aménagement intérieur

Franchement, l'habitacle du Ram m'a impressionné par son confort, son insonorisation poussée, ainsi que par son ergonomie générale. La qualité d'assemblage et de finition est également très positive, et de loin supérieure à ce que l'on retrouve chez GM. Après être grimpé à bord, ce qui s'avère être un exercice impraticable pour certains, le conducteur se retrouve derrière une planche de bord simple et facile à utiliser. Toutes les commandes et boutons sont faciles d'accès, et la lecture des instruments se fait sans le moindre effort. L'ordinateur de voyage, situé sur la console du pavillon, demande toutefois un peu d'étude.

Naturellement, l'espace accordé à chacune des parties de l'anatomie est gigantesque. Les occupants peuvent donc bénéficier du même sentiment d'immensité qui se reflète par les lignes extérieures, sur les passants. Les sièges avant offrent un confort étonnant, avec une assise et un dossier suffisamment enveloppants pour plaire à tous les gabarits. Cependant, celui qui prend place au centre de la banquette avant doit savoir qu'il ne voyagera pas en première classe. À l'arrière, la banquette manque légèrement de soutien et gagnerait à bénéficier d'un dossier réglable.
 
Groupe motopropulseur
Le Power Wagon hérite du légendaire moteur V8 Hemi de 5,7 litres, qui développe 345 chevaux et 375 lb/pi de couple. Il permet à cette masse de 2771 kilos, de pouvoir se mouvoir décemment, sans jamais rechigner. D'ailleurs, la force du Hemi repose sur sa grande vivacité, que plusieurs autres V8 n'offrent pas. Les montées en régime se font avec la plus grande aisance, et la nervosité du moteur permet de réagir rapidement, particulièrement lors d'une reprise. Cet avantage se fait également apprécier en conduite hors route, où les situations d'urgence sont chose commune. Le Power Wagon est livrable uniquement avec une boîte automatique à 5 rapports, dont le rendement est sans reproche.

Évidemment, trimbaler cette masse demande une surdose d'énergie. J'en ai eu la confirmation en me rendant à la pompe après avoir effectué 476 kilomètres. Coût du remplissage ? 103 $ ! Il faut savoir que le Ram n'est jamais économique, et qu'il se nourrit de votre essence, tel Obélix avec son sanglier ! Et si vous n'êtes pas convaincu, vous n'avez qu'à observer la cote indiquée par l'ordinateur de voyage. Dans mon cas, et avec une conduite composée de 50 % de route, j'ai obtenu une cote moyenne de 22 litres aux 100 kilomètres.

Pour répondre aux adeptes de 4x4, Dodge a doté son Power Wagon de tous les artifices propices à la conduire hors route. Pour cette version, il est d'ailleurs surprenant que les directeurs de la marque n'aient pas choisi d'emprunter le fameux logo « Trail Rated », tant publicisé par Jeep. On retrouve donc un boîtier de transfert manuel à deux rapports, des différentiels Dana 44 Tru-Lok avant et arrière, des amortisseurs à grand rendement, un rapport de pont de 4.56, ainsi qu'un ensemble de plaques de soubassement. Ceci est bien sûr sans compter les barres stabilisatrices surdimensionnées, dont celle avant peut se déconnecter électroniquement, au moyen d'un simple bouton logé sur la planche de bord.

Comportement routier
Quelques tours de roue suffisent pour comprendre que le Power Wagon n'est pas un amateur. Il est aussi à l'aise sur les chemins accidentés que Lance Armstrong sur son vélo. La garde au sol immense est appréciée pour franchir les pires obstacles, et les différentiels à verrouillage électronique permettent au conducteur un maniement parfait en zone hasardeuse. En fait, seules les dimensions imposantes du Ram font figure d'obstacle.

Sur la route, la suspension très ferme fait ressentir chaque caillou, chaque mégot de cigarette ou chewin gum laissés sur la chaussée. Alors, imaginez la situation sur une route secondaire de la belle province, qui n'a pas été retouchée depuis vingt-cinq ans ! Cette suspension m'a cependant prouvé que le châssis, l'assemblage et la structure de la carrosserie s'avèrent des plus rigides. Les pneumatiques de marque BF Goodrich All Terrain T/A sont aussi efficaces dans la gadoue que bruyants sur le bitume, mais la bonne insonorisation de l'habitacle réduit les dommages. Pour le reste, on retrouve une pédale de frein spongieuse, mais qui s'accompagne d'une puissance intéressante, ainsi qu'une direction à billes dont la précision n'est pas la plus grande force.
 
Conclusion
Voilà un camion qui ne sera pas acheté par des messieurs « m'as-tu-vu », qui aiment s'étaler sur les boulevards pour impressionner la galerie. Il s'agit d'une camionnette pure et dure, conçue pour les travaux ardus, et pour une conduite quasi lunaire. Comme me citait un collègue, « When you drive a Power Wagon, you feel like a man »! Et c'est exactement le sentiment que j'ai eu en le conduisant.

Avantages
  • Gueule d'enfer
  • Habitacle bien conçu
  • Aptitudes hors route incroyables
  • Groupe motopropulseur bien adapté
  • Bonne qualité de construction

Inconvénients
  • Consommation désastreuse
  • Consommation désastreuse
  • Consommation désastreuse

Concurrence : Chevrolet Silverado, Ford Série F, GMC Sierra, Nissan Titan
Segment : camionnettes pleine grandeur
Prix du modèle d'essai : 51 805 $
Année d'introduction et renouvellement (Ram): 1972, 1994, 2002
Lieu de construction : St-Louis, Missouri, Etats-Unis
Gallerie de l'article
Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada